de Daniel Attias. 1985. U.S.A. 1h35. Avec Gary Busey, Everett McGill, Corey Haim, Megan Follows, Robin Groves, Leon Russom.
Sortie salles France: 15 Janvier 1986. U.S: 11 Octobre 1985
FILMOGRAPHIE: Daniel Attias est un réalisateur et producteur américain, né le 4 Décembre 1951 à Los Angeles. 1985: Peur Bleue.
Le pitch : alors qu’un loup-garou sème la mort dans une bourgade bucolique du Maine, le jeune paraplégique Marty en vient à soupçonner le révérend local d’être la bête sanguinaire. Avec l’aide de sa sœur et de son oncle, il façonne une balle d’argent pour tenter d’en finir.
Et pourtant — aussi improbable que cela paraisse — le film séduit, porté par une émotion naïve et un charme de village solaire où chaque âme se croise en douce harmonie. On croirait frôler un Spielberg champêtre, ou l’innocence rebelle d’un Stand by Me. Peur Bleue ensorcelle l’œil et le cœur par sa fantaisie horrifique de hasard. Bien mené dans son rythme de croisière — entre enquête maladroite, braconnage nocturne, poursuites haletantes et morsures sanglantes — il se pare parfois d’un sang inattendu (le prologue en tête) tandis que ses métamorphoses minimalistes, latex bricolé en renfort, conservent une touche artisanale presque attendrissante.
Mais si cette aventure sans surprise évite le naufrage, elle le doit à ses héros bonnards et bancals : l’oncle obtus et jovial, protecteur de fortune, que Gary Busey incarne d’une bonhomie gentiment grotesque ; et surtout Marty, petit paralytique à l’innocence nue, que Corey Haim habite de sa douceur vive, entre camaraderie frondeuse et conflits tendres avec sa sœur.
Soutenu par la voix d’une narratrice suave murmurant l’amour filial sur une mélodie attendrie, Peur Bleue illustre la définition du « plaisir innocent » : une série B brinquebalante, sincère dans sa maladresse, touchante dans sa modestie. Ce sera l’unique incursion de Daniel Attias au cinéma, avant qu’il ne se réfugie dans le confort du petit écran. À prioriser aux nostalgiques d’un cinéma d’époque, quand le charme ludique se buvait encore au parfum du magnétoscope.
Bruno
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