Photo empruntée sur Google, appartenant au site fredanderson.typepad.com
de Gabrielle Beaumont. 1980. U.S.A. 1h27. Avec Malcolm Stoddard, Cyd Hayman, Angela Pleasance, Patrick Barr, Wilhelmina Green.
Sortie salle France: 16 Mars 1983. U.S: 11 Juin 1980
FILMOGRAPHIE: Gabrielle Beaumont est une réalisatrice, productrice, scénariste et actrice anglaise, née le 4 Juillet 1942 à Londres (Royaume-Uni).
1980: Les yeux du Mal. 1981: Meurtre d'une créature de rêve (télé-film). 1983: Secrets of a Mother and Daughter (télé-film). 1984: Gone are the Dayes (télé-film). 1987: He's my Girl. 1993: Fatal Inheritance. 1993: Riders (télé-film). 1996: Dar l'Invincible 3 (télé-film). 1998: Diana, princesse du peuple (télé-film).
Exploité sous l'étendard étoilé d'Hollywood Video, Les Yeux du Mal aura fait fantasmer tous les fantasticophiles des vidéos-clubs avec sa jaquette flamboyante héritée de la Malédiction et de l'Exorciste ! On imagine alors au vu de cette affiche crépusculaire une série B plaisante dans la lignée d'Une si gentille petite fille, des Tueurs de l'éclipse ou du rigolard De si gentils petits monstres ! Des petits plaisirs coupables redoutablement ludiques pour qui sait apprécier les bisseries décomplexées au délire assumé ! Primé au Festival Fantastique de Paris dixit la jaquette française ! Mais au vu du résultat affligeant de maladresse, on imagine sans peine l'effronterie de son argument commercial bâti sur le simulacre. Car oui, Les Yeux du Mal s'avère un mauvais film dans tous les sens du terme, et hormis le charisme inquiétant (mais inexpressif !) de la petite Wilhelmina Green (son regard noir et rigide met parfois mal à l'aise !), il n'y a quasiment rien à sauver de ce succédané de "l'enfant diabolique".
La faute incombant à un scénario trivial d'une rare vacuité et bourré d'incohérences (d'où vient cette femme enceinte ? Que souhaite t'elle précisément ? Pour quelle raison elle laisse son bébé à cette famille lambda ? Quelle est la véritable ambition de Bonnie ? Qu'en est-il de cet épilogue irrésolu ?), à un jeu d'acteurs effroyablement mal dirigés, à des dialogues aussi grotesques qu'ineptes, et à une réalisation infructueuse. Pour résumer, une paisible famille se voit contrainte d'élever un bébé abandonné depuis la disparition soudaine d'une étrange iconnue qu'ils venaient d'héberger par charité ! Depuis, des incidents meurtriers vont ébranler chaque enfant de la cellule parentale ! Si le score musical ombrageux s'efforce à distiller une ambiance oppressante dans le cadre champêtre d'une demeure isolée et pour l'influence malsaine de la fillette maléfique, et que son final rocambolesque réussit parfois à nous arracher quelques sourires, de par la cocasserie (involontaire) des parents en alerte; la lenteur du récit, les situations récursives d'incidents meurtriers (établis hors-champs !), et la perplexité des protagonistes en discorde finissent rapidement par nous démotiver. En dépit de ses multiples maladresses, une séquence réussit peut-être à tirer son épingle du jeu lorsque l'un des bambins se retrouve défenestré par l'autorité diabolique de la gamine. Une séquence spectaculaire assez réaliste dans la violence tolérée à sa chute abrupte, quand bien même la victime sans défense est impartie à l'innocence !
Pour les amateurs de curiosité oubliée des années 80, Les Yeux du Mal peut peut-être intéresser les collectionneurs incorrigibles de films d'horreur au rabais (moi même, je le conserve en guise mémorative !). Pour les autres, il restera sans doute un navet que je me démotive à vous conseiller, même si avec indulgence, le dénouement chaotique de l'intrigue peut prêter à sourire et le charisme inflexible de la gamine peut parfois créer une certaine illusion ! On garde en tous cas en mémoire la chimère d'une splendide jaquette, le fantasme d'un B movie d'apparence prometteuse mais reflétant au final une arnaque mercantile issue de la célèbre firme Cannon !
Bruno Matéï
Bravo tu as reussi
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