Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
d'André Øvredal. 2010. Norvège. 1h43. Avec Otto Jespersen, Glenn Erland Tosterud, Johanna Mørck, Tomas Alf Larsen, Hans Morten Hansen.
Sortie salles France: 27 Juillet 2011. Norvège: 29 Octobre 2010
FILMOGRAPHIE: André Øvredal est un scénariste, producteur et réalisateur norvégien né en 1973. 2000: Future Murder. 2004: Bushmann. 2010: The Troll Hunter.
Récoltant plus de 4 160 000 $ de recettes à travers le monde (pour un budget de 3.5 millions), The Troll Hunter fut principalement un succès commercial dans son pays natal alors que le public français le découvrit pour la première fois durant la sélection du Festival de Gérardmer en 2011. S'il repartit bredouille dans l'hexagone, la Norvège lui décerna lors des prix Amanda, le Prix du Public et des Meilleurs effets visuels, quand bien même le Festival de Neuchâtel lui attribua le Prix H.R. Giger Narcisse du Meilleur film, le Méliès d'argent du meilleur film fantastique européen ainsi que le Prix du Public. Adoptant le principe du documenteur, plus familièrement nommé aujourd'hui Found Footage, The Troll Hunter tente avec le plus grand sérieux de nous convaincre de l'existence de Trolls à travers l'Europe du Nord, et plus précisément à l'ouest de la péninsule scandinave. Préparant un reportage sur la chasse à l'ours, trois étudiants norvégiens s'épanchent sur la réputation notoire du braconnier Hans. Durant une chasse nocturne, ses derniers le suivent pour devenir témoin d'une incroyable révélation ! Un gigantesque troll affublé de trois têtes les pourchassent sans relâchent à travers bois, quand bien même Hans s'efforce de l'éradiquer à l'aide d'un projecteur incandescent. Un principe routinier afin de putréfier le monstre. C'est le début d'une longue investigation que vont vaillamment pratiquer nos héros à travers les montagnes et forêts enneigées.
Avec son parti-pris d'authentifier une légende de notre enfance sous le principe d'une caméra amateur, André Øvredal redouble d'ambition et d'inventivité à mettre en image une trépidante chasse aux Trolls. Regorgeant de situations aussi farfelues que débridées lorsque nos journalistes en herbe assistent impuissants à l'investigation ardue du braconnier, The Troll Hunter renouvelle l'action en exploitant les cadres naturels de sa contrée sauvage (les repères tentaculaires des montagnes et forêts) et en multipliant les confrontations animales parmi la diversité de trolls protéiformes. Hyper documenté comme le soulignent les interviews de divers scientifiques participant sobrement au jeu de questions/réponses, l'intrigue s'évertue à crédibiliser son contexte improbable avec souci du détail scientifique (pour quelle raison épidermique tel troll sera putréfié alors qu'un autre éclatera sous les éclats de lumière ?). Notamment du point de vue autoritaire de Hans, chasseur aguerri connaissant les combines pour se prémunir d'une attaque en masquant l'odeur de sa transpiration par des excréments de Troll. Quand bien même il n'omet pas d'enseigner à ses cameramans que le "catholique" reste la proie humaine la plus identifiable chez l'intuition du monstre (le christianisme ayant diabolisé la croyance du Troll jusqu'au 19è siècle, ceci explique cela !). Provoquant les éclats de rire nerveux comme en témoigne la séquence où ce dernier affublé d'une armure guerrière tente d'approcher un spécimen pour lui pratiquer une prise de sang (seringue géante à l'appui !), The Troll Hunter relance l'action parmi ses missions suicidaires. Peu avare à mettre en exergue les apparitions dantesques des créatures hybrides, André Øvredal s'appuie également sur la performance d'effets spéciaux numériques sidérant de réalisme. A l'instar de son final épique culminant avec l'apparition disproportionnée du Jotnar atteint par la rage !
Aventure aussi hilarante que jubilatoire dans son lot d'actions exubérantes et de situations folingues que nos héros déjouent vaillamment caméra à l'épaule, The Troll Hunter tire parti de son efficacité par son dosage de cocasseries extériorisées par la sobriété de comédiens subtilement ironiques. Farce impayable instituée en mode documenteur, cet immense défouloir s'avère beaucoup plus réjouissant, inventif et percutant que n'importe quel opus de Jurassic Park !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire