Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com
"Metempsyco"de Antonio Boccaci. 1963. Italie. 1h28. Avec Annie Alberti, Marco Mariani, Adriano Micantoni, Flora Carosello
Sortie salles France: 12 Novembre 1963
FILMOGRAPHIE: Antonio Boccaci est un réalisateur, scénariste et acteur italien. 1963: Le Manoir Maudit.
Ne tournons pas autour du pot, l'unique réalisation d'Antonio Boccaci est un nanar transalpin d'un intérêt limité. Le Manoir Maudit se contentant avec le minimum syndical de distiller inquiétude latente et expectative autour d'une machination parasitée d'incohérences. Tout du moins, faute d'une narration prémâchée (montage déstructuré à l'appui) et du comportement équivoque et elliptique de protagonistes ne cessant de déambuler dans les recoins du château avec une appréhension risible. Pour tenter d'impressionner le spectateur et le rassurer du spectacle horrifique, Antonio Boccaci compte sur les apparitions spectrales d'une comtesse et les exactions sordides d'un monstre de foire confiné dans une crypte. Sous l'impulsion barbare de ce dernier, on peut d'ailleurs relever l'audace graphique d'une séquence d'agression particulièrement brutale.
Le docteur Darnell et sa fille Anna viennent s'installer dans le manoir d'un aristocrate hindou autrefois épris d'amour pour sa comtesse Irène. Cette dernière ayant subitement disparue depuis 20 ans, il se réconforte auprès de la nouvelle présence d'Anna ressemblant à s'y méprendre à son ancienne maîtresse. La nuit, hantée par ses cauchemars et son somnambulisme, Anna tente de découvrir l'horrible vérité sur Irène avec le soutien de son fantôme. Mais au sous-sol du manoir, un valet au visage difforme veille dans une salle de tortures avant de kidnapper ses hôtes. Ce pitch fourre tout, Antonio Boccaci l'exploite avec beaucoup de maladresses, tant par sa mise en scène dégingandée que la prestance involontairement grotesque des comédiens cabotins s'efforçant d'exprimer leur angoisse ou terreur face aux diverses menaces (le fantôme et le monstre), quand bien même la police veille parfois à proximité pour débusquer un éventuel coupable. Dépourvu de tout ressort à suspense, l'intrigue peine à préserver l'attention tant nos personnages ne cessent d'aller et venir dans les chambres et couloirs avec une apathie rébarbative. Et pour éviter de se morfondre vers la somnolence, on se raccroche comme on peut sur la beauté de sa photo monochrome et le gothisme de quelques décors poussiéreux pour se rassurer d'une intrigue improbable étirée en longueurs. Qui plus est, sa partition dissonante irrite parfois les tympans dans ses tonalités inopinément joviales alors qu'il aurait mieux valu préconiser une sombre mélodie entêtante comme savent si bien les parfaire nos maestros italiens.
Uniquement destiné aux inconditionnels de raretés au rabais, le Manoir Maudit constitue une curiosité obsolète à découvrir d'un oeil distrait si vous êtes aptes à redoubler d'indulgence.
Nota: VO absente de l'édition Artus Films.
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