de Christian Alvart. 2009. U.S.A. 1h48. Avec Ben Foster, Dennis Quaid, Cam Gigandet, Antje Traue, Cung Le, Eddie Rouse.
Sortie salles France: 30 Septembre 2009. U.S: 25 Septembre 2009
FILMOGRAPHIE: Christian Alvart est né en 1974 à Frankfurt, Germany.
2016: Tschiller: Off Duty. 2015: Halbe Brüder. 2013: Banklady. 2012: Wolff - Kampf im Revier (TV Movie). 2010: 8 Uhr 28. 2009: Pandorum. 2009: Le cas 39. 2005: Antikörper. 1999: Curiosity & the Cat.
Échec public lors de sa sortie (20 635 059 $ de recettes pour un budget de 30 millions), Pandorum conjugue pourtant avec une efficacité rare horreur fétide et science-fiction rubigineuse, à travers un pitch suspendu où se multiplient rebondissements et affrontements d’une sauvagerie brutale, dans la lignée de The Descent dont il reprend la morphologie acérée de créatures humaines, véloces comme des lames. En dépit de la complexité de son intrigue schizo, semant sciemment doute et confusion dans les divergences humaines, cette série B tire sa densité de l’atmosphère d’inquiétude régnant dans les entrailles du vaisseau, et de l’intensité de séquences d’action effrénées, imprégnées de violence primale. Affrontements barbares, gore sans retenue, face à des créatures d’une rapidité hallucinée. Formellement splendide, tourné intégralement en Allemagne au studio Babelsberg et dans une centrale électrique berlinoise, le film repose sur les interrogations morales du lieutenant Payton et du caporal Bower, frappés d’amnésie après huit années d’hyper-sommeil.
Enfermés dans le vaisseau Elysium, ils tentent de se rappeler la raison de leur mission : avoir convoyé soixante mille voyageurs pour coloniser Tanis. Mais dans les corridors obscurs du dédale spatial, une menace meurtrière s’acharne déjà à les éradiquer. D’autres passagers, extraits de leur sommeil cryogénique, se joignent bientôt à eux. Tous, dans un sursaut de bravoure, devront déjouer les exactions de mutants cannibales. Et pour corser les enjeux, le réacteur nucléaire du navire doit être réactivé manuellement dans l’urgence.
Esthétiquement cauchemardesque, baigné d’un climat caverneux où chaque boyau du vaisseau devient un piège, Pandorum crédibilise son huis-clos rouillé sous l’impulsion d’humanoïdes affamés. Certes, leurs attaques d’une vélocité folle deviennent parfois un peu illisibles, comme dans The Descent d'ailleurs, mais l’intrigue refuse l’esbroufe gratuite. Christian Alvart préfère compter sur la complexité morale de personnages scindés en groupes antagonistes, cherchant à gérer une survie précaire pour rehausser l'action sournoise. Dans ce cheminement initiatique, l’arrivée fortuite de nouveaux protagonistes éclaire peu à peu l’obscurité de leur passé et le sort funeste de l’humanité. Mais à la paranoïa des menaces cannibales s’ajoute un autre danger : la trahison, la folie, et le syndrome de Pandorum, délire cosmique né du trop long séjour dans l’espace.
Série B immersive et rageuse, menée à un rythme belliqueux dans un repaire spatial aussi infini qu’insécure, Pandorum ne manque ni d’ambition ni de trouvailles pour clouer au siège et maintenir la tension. Ses comédiens l’incarnent avec une pugnacité viscérale. Supérieur à son homologue Le Vaisseau de l’au-delà (dont il fut originellement conçu comme une séquelle), le film s’impose par son dynamisme halluciné comme une référence, relancé sans relâche après une première demi-heure trompeusement laconique.
— le cinéphile du cœur noir
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