Photo empruntée sur Google, appartenant au site vostfr.club
"Frankenstein and the Monster from Hell" de Terence Fisher. 1974. Angleterre. 1h34. Avec Peter Cushing, David Prowse, Shane Briant, Madeline Smith, John Stratton, Michael Ward, Elsie Wagstaff
Sortie salles France: Avril 1974. Angleterre: 2 Mai 1974
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville.
1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein, 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll, 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974: Frankenstein et le monstre de l'enfer.
Dernier chapitre de la saga des Frankenstein estampillé Hammer, Frankenstein et le Monstre de l'Enfer constitue le dernier chef-d'oeuvre de la firme sous l'égide du maître du genre, Terence Fisher. A partir d'un pitch que l'on connait par coeur, le réalisateur réussit l'exploit de transcender ses conventions sous l'impulsion d'une mise en scène inspirée et la prestance spontanée des comédiens pleinement investis dans leur fonction démiurge. Ces deux qualités essentielles permettant à l'intrigue de se réinventer avec une puissance visuelle prégnante ! Directeur d'un asile psychiatrique sous une fausse identité, Victor Frankenstein perdure ses exploits de ressusciter un mort avec l'aide d'un médecin marginal récemment inculpé pour sorcellerie. Victor n'ayant plus la faculté d'utiliser ses mains, c'est à Simon qu'incombe donc la tâche de redorer la vie du monstre avec l'appui d'une pensionnaire mutique. Baignant dans une atmosphère malsaine méphitique au sein d'un établissement psychiatrique peuplé d'aliénés et d'employés charlatans, Frankenstein et le monstre de l'Enfer captive incessamment par son sujet mystique auquel deux praticiens se concertent à nouveau afin de concurrencer Dieu !
Inquiétant par son climat d'insécurité aussi anxiogène qu'étouffant, le film imprime une dimension cauchemardesque en la présence renfrognée d'une créature insolite chez la saga car conforme à un homme-singe. Franchement impressionnant par sa musculature corpulente et la noirceur de son vaste regard chargé de haine et de mélancolie, David Prowse se fond dans le corps martyr avec une vigueur aussi terrifiante que poignante. Outre le réalisme imparti à sa caractérisation hybride de cobaye en apprentissage (comme le veut la tradition), les rapports tendus qu'entretiennent Simon et Victor font preuve d'un passionnant jeu d'autorité depuis l'orgueil immoral de ce dernier ne songeant qu'à son ego. Peter Cushing explosant une fois de plus l'écran de sa présence émaciée avec une autorité perfide déloyale. En assistant érudit beaucoup plus indulgent que son mentor, Shane Briant lui partage la vedette avec sobriété dans sa remise en question moraliste. Dans un second-rôle beaucoup plus modeste, Madeline Smith se prête au jeu introverti sous l'apparence timorée d'une servante traumatisée par un passé familial. Terence Fisher prenant soin avec habileté de développer la part sombre de cette dernière en nous dévoilant les motifs de sa pathologie mentale ainsi que l'identité du responsable. Tous ces protagonistes magnifiquement éclairés sous une lumière sépia servant l'intrigue avec une rigueur dramatique en crescendo. On peut d'ailleurs souligner le caractère barbare du dernier acte d'une rare violence auquel son climat de folie contagieuse semble avoir déteint sur la psychologie du baron !
A l'aube d'une fin de carrière déclinante, l'illustre firme Hammer compte une ultime fois sur leur architecte Terence Fisher pour imprimer sur pellicule un chef-d'oeuvre d'épouvante gothique inopinément fétide et névrotique (l'atmosphère dépressive suintant des corridors de l'établissement), sardonique et sans illusion quant à l'avenir infructueuse du baron Frankenstein.
B-M. 3èx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire