Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com
"Nightmares" de Joseph Sargent. 1983. U.S.A. 1h39 (version non censurée). Avec Cristina Raines, Emilio Estevez, Moon Unit Zappa, Billy Jayne, James Tolkan, Lance Henriksen, Tony Plana.
Sortie salles France: 13 Juin 1984. U.S: 2 Septembre 1983.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joseph Sargent (Giuseppe Danielle Sorgente) est un réalisateur, acteur et producteur américain, né le 22 juillet 1925 à Jersey City, New Jersey (États-Unis), mort le 22 décembre 2014 à Malibu (Californie). 1966: L'Espion au chapeau vert. 1970: Le Cerveau d'Acier. 1974: Les Pirates du Métro. 1975: La Nuit qui terrifia l'Amérique (télé-film). 1979: De l'or au bout de la piste. 1983: En plein Cauchemar. 1987: Les Dents de la Mer 4. 2008: Un coeur à l'écoute (télé-film).
Cinéaste prolifique détenteur de 70 films (ciné / TV) à son actif, Joseph Sargent profite du succès de Creepshow réalisé un an au préalable pour façonner un film à sketchs avec En plein Cauchemar. Série B horrifique particulièrement soignée par sa réalisation adroite, sa photo parfois stylisée (l'épisode 3) et la sobriété de seconds-couteaux particulièrement attachants (Emilio Estevez, Lance Henriksen, Richard Masur, Veronica Cartwright), En plein cauchemar aborde différents thèmes du cinéma horrifique et de la science-fiction de manière inégale comme le veut la tradition du film à sketchs. Le 1er segment, le plus court et le plus faible (mais jamais ennuyeux), empreinte la voie du slasher lorsqu'une mère de famille en manque de nicotine décide d'emprunter sa voiture pour se payer un paquet de cigarette au tabac le plus proche. Mais quelques heures au préalable, non loin de sa contrée, un flic fut retrouvé assassiné depuis l'évasion d'un demeuré. Un pitch éculé et prévisible que seuls son prologue particulièrement sauvage (du moins dans la version uncut puisque dans nos salles françaises il fut expurgé de toute violence graphique !) et sa chute sardonique parviennent gentiment à surprendre.
Dénué de longueur, notamment en raison de sa faible durée, Terreur à Topanga parvient quand même à maintenir notre attention grâce à l'efficacité de sa réalisation et à l'atmosphère nocturne instaurée en bourgade urbaine parmi une galerie de citadins interlopes. Il demeure donc finalement plaisant, un tantinet atmosphérique même et quelque peu efficace en faisant preuve d'une certaine indulgence. Le second chapitre, l'Evêque des Batailles, l'un des meilleurs du lot, constitue une satire de l'addiction aux jeux videos par le biais d'un ado névrotique accro à sa passion si bien qu'il est réputé comme le meilleur joueur de sa région. Délibéré à accéder au 13è niveau d'un jeu d'arcades malgré ses tentatives infructueuses, ce dernier décide de pénétrer illégalement dans sa boutique de jeux-videos afin de défier une ultime fois "l'évêque des batailles". Démarquage sarcastique de Tron en mode inversé (ici les entités informatiques s'extraient du jeu pour pénétrer dans notre réalité et brimer le héros), l'intrigue pétulante parvient à captiver sans modération grâce au portrait caustique imparti à l'ado rebelle et à l'enchaînement de péripéties et rebondissements qu'engendrent ses épreuves de force avec la machine ! Pour parachever, on peut également souligner l'efficacité des FX conçus en images de synthèse lorsqu'ils se jumellent à notre réalité !
Le 3è segment, déclinaison de Duel en mode sataniste, s'intéresse à l'étude caractérielle d'un prêtre en reniement catholique depuis la mort accidentelle d'un enfant. Sur le chemin de son départ, il est harcelé par le pick-up d'un conducteur sans visage s'efforçant de le poursuivre dans l'unique but de l'assassiner. En dépit de timides moments spectaculaires de poursuites automobiles, La Bénédiction peine à insuffler une quelconque tension par son rythme poussif et la caractérisation trop rapidement expédiée du personnage en perdition spirituelle. Et ce, en dépit de l'esthétisme envoûtant de sa photo sépia et de la prestance sentencieuse de Lance Henrikson. Le 4è sketch, le plus jouissif et atmosphérique, met en exergue la nuit de cauchemar d'un couple et de leur fille pris à parti avec les agissements sournois d'un rat particulièrement destructeur. Ce dernier n'hésitant pas à saccager les meubles domestiques avec une vélocité cinglante ! Nanti d'un climat d'angoisse palpable sous l'impulsion d'une bande-son dissonante très efficace, La Nuit du Rat insuffle angoisse et suspense avec l'habileté de la suggestion et d'une tension en crescendo. Si les trucages cheaps de sa conclusion prêtent à sourire quant à l'apparition disproportionnée du rat, l'efficience de sa réalisation, l'implication spontanée des comédiens et sa narration soigneusement structurée empruntant au final les codes du "conte" (avec naïveté !) parviennent à transcender l'improbable.
Perfectible et inégal si bien que 2 chapitres sur 4 méritent le détour, mais habilement réalisé, formellement soigné et toujours attachant comme le confirme sa distribution de seconde zone, En plein Cauchemar constitue une série B bonnard que les nostalgiques auront plaisir à recôtoyer.
B-M. 5èx
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