Photo empruntée sur Google, appartenant au site vicsmovieden.com
"The Gorgon" de Terence Fisher. 1964. Angleterre. 1h20. Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Richard Pasco, Barbara Shelley, Michael Goodliffe, Patrick Troughton, Jack Watson.
Sortie salles Angleterre: 18 Octobre 1964
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein, 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll, 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All. 1964 : La Gorgone. 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974: Frankenstein et le monstre de l'enfer.
Après avoir revisité auprès de la Hammer diverses icônes du cinéma d'horreur classique (le loup-garou, le monstre de Frankenstein, Dracula et Dr Jekyll), Terence Fisher aborde la mythologie grecque avec La Gorgone. Peu exploité au cinéma, surtout dans le domaine de l'épouvante, le réalisateur perdure son talent de conteur à travers le portrait fulgurant d'une antagoniste féminine ayant la faculté de pétrifier ses proies à la vue de son simple regard. Avec maîtrise formelle et brio technique, Terence Fisher cultive des séquences d'angoisse et de terreur remarquablement efficaces quant aux apparitions furtives de la Gorgone souvent inscrits dans la suggestion. A l'instar du reflet de son visage aperçu dans l'eau qu'un des protagonistes observe contre son gré !
Le Pitch: A la suite de la mort de son père et de son frère, Paul Heitz se rend au domicile familial afin de tenter de percer le mystère qui entourent leurs décès. Retrouvé pétrifié à son domicile un soir de pleine lune, son paternel est préalablement parvenu à lui écrire une lettre pour l'avertir du danger. Séduit par l'assistante du docteur Namaroff, Paul s'attire la jalousie de ce dernier au point que Carla Hoffman est contrainte de feindre leur relation sentimentale. Avec l'aide du professeur Karl Meister, Paul tente de démasquer l'identité de la gorgone surnommée "la mégère" quand bien même des soupçons se portent sur Carla. Alliant horreur et romance avec l'efficacité d'une intrigue à suspense davantage oppressante, la Gorgone nourrit son intensité dramatique dans la caractérisation contrariée de ces personnages. Paul Heitz (Richard Pasco, épatant de ténacité caractérielle !) se disputant les contradictions avec son acolyte Karl Meister (Christopher Lee dans un ton impérieux !) et l'énigmatique Dr Namaroff (Peter Cushing dans un jeu suspicieux de la réserve !) afin de préserver l'innocence de sa nouvelle maîtresse. Quant à la victime soumise à la malédiction antique, Terence Fisher prend soin de la dépeindre avec fragilité de par ses sentiments d'aigreur de repousser contre son gré l'amour de Paul. Car craignant de manière intuitive d'être à l'origine de ses homicides depuis ses récurrentes amnésies, elle tente en désespoir de cause de protéger son entourage en s'exilant vers une lointaine contrée. Dans ce rôle ambivalent, la sublime Barbara Shelley excelle à se fondre dans la peau d'une victime anxieuse avec une élégance étonnamment rassurante.
Baignant dans un climat onirique ensorcelant par le biais d'une nature crépusculaire à la lisière de la féerie (le jardin d'Eden du pavillon de Heitz), La Gorgone insuffle un suspense horrifique lattent sous l'impulsion d'investigateurs pugnaces s'efforçant de démystifier la plus sournoise des menaces. Si la créature féminine s'avère aussi magnétique que repoussante à chacune de ses terrifiantes apparitions, Terence Fisher aura pris soin d'y transfigurer son apparence machiavélique avec l'appui d'un sens retors du cadrage (tant auprès du plan serré ou large). Un splendide poème gothico-macabre au pouvoir vénéneux de séduction d'où s'y précise une tragédie sentimentale.
B-M. 3èx
Merci pour cette critique ! on veut donner sa chance au film grâce à tes critiques c'est super ! merci !
RépondreSupprimerDe rien. Je ne demande qu'à faire connaître et à attiser la curiosité, en évitant de me tromper dans mon jugement car on ne peut pas plaire à tous non plus !
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