jeudi 13 octobre 2016

Une Fille pour le Diable / To the devil a Daughter

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorpedia.com

de Peter Sykes. 1976. Angleterre/RFA. 1h31. Avec Richard Widmark, Christopher Lee, Honor Blackman, Denholm Elliott, Michael Goodliffe, Nastassja Kinski.

Sortie salles France: 30 Mars 1977. Angleterre: 4 Mars 1976

FILMOGRAPHIE: Peter Sykes est un réalisateur et scénariste australien né le 17 juin 1939 à Melbourne (Australie) et mort le 1er mars 2006. 1968 : The Committee. 1971 : Venom. 1972 : Les Démons de l'esprit. 1973 : The House in Nightmare Park. 1973 : Steptoe and Son Ride Again. 1976 : Une fille... pour le diable. 1979 : Jesus.


Avant-dernière production de la Hammer pour leur 1er cycle, Une Fille pour le Diable porte la signature de Peter Sykes, déjà auteur de l'excellent les Démons de l'esprit pour le compte de la firme. Tiré d'un roman de Dennis Wheatley, l'intrigue surfe sur la vague des films d'horreur satanistes initiés par Rosemary's Baby et L'Exorciste alors que la Malédiction prendra le relais quelques mois plus tard après la sortie d'Une fille pour le diable. Le PitchUn écrivain, spécialiste des sciences occultes, se porte garant pour protéger la fille d'un ami, une jeune religieuse tributaire des agissements maléfiques d'un prêtre excommunié. Un combat rigoureux contre les forces du Mal s'engage entre les deux hommes. En dépit d'une réputation timorée et de conditions de tournages houleuses entre la prod et certains acteurs,  Une Fille pour le Diable surprend beaucoup dans l'ossature de son climat malsain irrésistiblement ombrageux.


Bien que son cheminement narratif s'avère parfois un peu décousu pour les enjeux diaboliques compromis avec le Lord "Astaroth", la réalisation scrupuleuse de Peter Sykes détonne par son réalisme documenté en insistant notamment sur les pouvoirs machiavéliques que la confrérie parvient à animer à distance. Outre le soin consciencieux de son atmosphère méphitique, sa distribution de prestige doit autant à la véracité des évènements énoncés que le cinéaste s'efforce d'acheminer avec force et détails inquiétants (grimoire, médaillon, signes et symboles rituels). Tant par la présence du grand Richard Widmark dans une posture héroïque contrariée, du dandy Christopher Lee, impressionnant de charisme délétère sous l'intensité d'un regard vicié, que de la compagnie candide de Nastassia Kinski, étrange de sensualité en victime déflorée. D'autres seconds-rôles sont méritoires dans leur fonction de faire-valoir (Honor Blackman, Denholm Elliott, Michael Goodliffe), communément malmenés par l'emprise invisible du Mal. Enfin, on peut aussi souligner l'audace de la Hammer d'avoir osé tolérer des séquences chocs franchement licencieuses (l'accouchement sordide pour le projet du premier baptême, la transfusion sanguine d'une élue, la vision ensanglantée d'un bébé monstrueux que Catherine s'efforce de pénétrer à l'intérieur de son vagin et le sacrifice d'un nourrisson perpétré lors du rituel final).


Un "Hammer" indécent que les bien-pensants ont tendance d'occulter pour son réalisme fétide.
Série B perfectible dans sa narration biscornue un brin prévisible, Une Fille pour le Diable extériorise pourtant un sentiment persistant de malaise environnemental de par son réalisme clinique et l'aura de souffre suintant du moindre cadre de l'écran (tant pour les décors domestiques et gothiques que des extérieurs naturels subordonnés au cérémonial occulte). Fascinant, inquiétant, incongru et dérangeant, il doit beaucoup de sa vigueur dramatique dans la coordination de séquences-chocs sulfureuses et l'autorité renfrognée d'une distribution quatre étoiles.

2èx

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