vendredi 29 décembre 2017

Les Aventures de Buckaroo Banzaï / The Adventures of Buckaroo Banzai Across the 8th Dimension

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de W. D. Richter. 1984. USA. 1h42. Avec Peter Weller, John Lithgow, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd, Lewis Smith, Rosalind Cash.

Sortie salles France: 15 Août 1984. U.S: 10 Août 1984

FILMOGRAPHIEWalter Duch Richter est un scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 7 décembre 1945 à New Britain, dans le Connecticut. 1984 : Les Aventures de Buckaroo Banzaï. 1991: Passeport pour le futur (late for dinner).


Echec commercial à sa discrète sortie (notamment une sortie limitée aux States) si bien que sa suite initialement prévue fut annulée, les Aventures de Buckaroo Banzai fait véritablement office d'ofni dans le paysage de la science-fiction. On peut d'ailleurs aussi parler de film culte si bien qu'il ne ressemble à aucun autre et que son scénario débridé génère quelques séquences aussi pittoresques que sérieuses auprès de son aspect scientifique filmé à la manière d'un doc et d'une action débridée en roue libre sans jamais se laisser piéger par l'esbroufe. Réalisé sans prétention aucune de façon aussi sobre que décomplexé, les Aventures de Buckaroo Banzai ne cesse d'alterner la stupeur, l'interrogation, le déconcertement, le sentiment de rêve et d'évasion avec une humeur expansive. De par la complicité très solidaire des comédiens particulièrement jouasses (on y croise John Lithgow, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd) à se laisser gouverner par un Peter Weller taillé sur mesure en héros slasheur (il est à la fois neurochirurgien, chanteur de Rock, auteur de BD et aventurier), et l'aspect agréablement rétro de ses effets-spéciaux artisanaux faisant parfois mouche (à l'instar de son spectaculaire prologue ouvrant le seuil d'une 8è dimension ou de la morphologie loufoque des ET. que l'on croirait issus des années 50 !).


Ainsi, à l'aide de son véhicule supersonique, Buckaroo Banzaï vient de traverser une montagne au creux de la 8è dimension. Peuplé d'extra-terrestres, il ramène avec lui un spécimen. Pendant que d'autres extra-terrestres tentent d'entrer en contact avec lui afin de l'avertir du danger planétaire, le Dr Emlilio Lizardo élabore un plan pour dérober son invention (le sur-propulseur). C'est le début d'une guerre entre humains et E.T que Buckaroo affrontera pour l'enjeu d'une otage (sa nouvelle maîtresse dépressive) et de l'humanité toute entière. Affichant un esprit cartoonesque de série B décalée littéralement inusitée, Les Aventures de Buckaroo Banzaï distille un (délirant) climat insolite assez déroutant pour peu que le fan du genre accepte qu'on y bouscule sans cesse ses habitudes. On comprend donc qu'à sa sortie ce divertissement soufflant le chaud et le froid se soit soldé d'un échec retentissant, quand bien même l'action mise en scène s'avère somme toute classique au cours d'un récit sciemment confus truffé de péripéties et situations saugrenues (notamment à travers le jeu démesurée de John Lithgow en savant court-circuité !). Et donc grâce à la bonhomie excentrique des comédiens jouant les redresseurs de tort ou les extra-terrestres patibulaires, l'aventure bigarrée parvient inévitablement à séduire pour nous laisser sur un sentiment final de satisfaction proprement indicible tant le périple nous donna le tournis dans la raison et la déraison. A l'instar de sa conclusion musicale aussi entêtante qu'entraînante restée dans toutes les mémoires de la génération 80. Tout simplement l'un des plus beau génériques de fin de l'histoire du cinéma.


A la fois amusant, délirant et cocasse et étonnamment sérieux à travers son esprit 1er degré que l'on croirait presque extirpé d'un reportage scientifique désincarné, les Aventures de Buckaroo Banzaï met en évidence la sincérité d'un cinéaste autonome (après cet essai il ne réalisera qu'un dernier métrage) assorti d'une évidente générosité (en dépit de son budget low-cost) dans son implication immodérée à nous balloter l'encéphale tous azimut. Sympathique, charmant, fascinant, ludique et romantique au sein d'une structure émotionnelle hybride, Buckaroo Banzaï se redécouvre sans modération comme s'il s'agissait de la toute première fois tant le spectacle quasi irracontable, issu d'une dimension stellaire, déploie des trouvailles (narratives et visuelles) incongrues à corps perdu. Un expérience unique au monde que l'on peut compter sur les doigts d'une main. 

* Bruno
01.12.23. 4èx

jeudi 28 décembre 2017

La Fille qui en savait trop / La ragazza che sapeva troppo.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdclassik.com

de Mario Bava. 1963. Italie. 1h28. Avec Letícia Román, John Saxon, Valentina Cortese, Titti Tomaino, Luigi Bonos, Milo Quesada.

Sortie salles France: 29 Janvier 1964. Italie: 10 Février 1963

FILMOGRAPHIEMario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire  , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

 
Œuvre séminale inaugurant le Giallo avec une étonnante maîtrise et une inventivité mordante, La Fille qui en savait trop conjugue avec brio l’horreur et le thriller sous l’œil baroque de Mario Bava, qui filme statues et ornementations à travers des cadrages alambiqués, comme un architecte du trouble. Écho féminin au célèbre titre hitchcockien, cette perle rare — aussi paradoxale soit-elle — reste cruellement méconnue, ignorée à l’époque, jamais reconnue à sa juste valeur. À cela s’ajoute le désintérêt croissant pour le roman de gare estampillé “Giallo”, qui n’attirait plus les lecteurs au seuil des années 60.

Si Bava, selon la rumeur, fut d’humeur irascible face à un projet qu’il jugeait trop teinté de comédie romantique policière, il y imprima pourtant sa marque. Du moins dans la version italienne, bien plus audacieuse que le remontage édulcoré et pittoresque destiné au marché américain. En soignant une atmosphère d’étrangeté, Bava cisèle un suspense affûté, comme un fil de rasoir entre rêve et réalité. 

Pitch: Arrivée à Rome pour visiter sa tante, la jeune Américaine Nora voit cette dernière succomber à un arrêt cardiaque. Errant dans la ville, hagarde, Nora devient le témoin d’un meurtre à l’arme blanche... avant de s’évanouir. À son réveil : aucun corps, aucun article dans les journaux. Hallucination ? Cauchemar ? Où s’arrête l’imagination, où commence le réel ?

 
Thriller horrifique passionnant, son intrigue charpentée distille maigres indices et faux-semblants autour de figures équivoques, de rebondissements suspendus. Entièrement centré sur Nora -fragile, attirée par l’inconnu, troublée par la perversité latente - le film scrute son esprit poreux à la paranoïa, à la psychose. Bava esquisse ce portrait mental avec une précision clinique : elle ira jusqu’à tendre un piège domestique avec du talc et du fil de nylon pour piéger un intrus invisible. Car La Fille qui en savait trop joue de l’ambiguïté : rêve ou perception extra-lucide ? Hallucination ou précognition ? L’enquête flotte entre rationalité bancale et menace invisible.

Et lorsque la vérité éclot - le portrait du coupable se révèle d’une puissance dérangeante. Glaçant dans sa présence fuyante, il suinte la folie d’une pulsion homicide nourrie de .... Bava, fasciné, scrute ce visage avec un fétichisme fiévreux. 

 
"La lucidité est une blessure".
Soutenu par une distribution solide - avec un John Saxon juvénile en contrepoint avenant -, un suspense coupé au cordeau et une imagerie charnelle au raffinement macabre, La Fille qui en savait trop amorce l’ADN du Giallo avec une modernité stupéfiante. Letícia Román, littéralement magnétique dans la peau d’une investigatrice en émoi, incarne la perméabilité du regard féminin à l’irruption du chaos. Une œuvre à redécouvrir de toute urgence, à marquer d’une pierre blanche - même si, un an plus tard, Bava transcendera l’essai en chef-d’œuvre absolu avec Six Femmes pour l’Assassin.

— le cinéphile du cœur noir

mercredi 27 décembre 2017

L'île de l'Epouvante / 5 Filles dans une nuit chaude d'été

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site thebloggerscinemaclub.com

"5 bambole per la luna d'agosto" de Mario Bava. 1970. Italie. 1h22. Avec William Berger, Ira von Fürstenberg, Edwige Fenech, Howard Ross, Helena Ronee

Sortie salles France: 22 Novembre 1972. Italie: 14 Février 1970

FILMOGRAPHIEMario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire  , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

"L’Île aux Silences Mortels".

Ce n’est un secret pour personne : L’Île de l’épouvante est souvent relégué parmi les œuvres mineures de Mario Bava. Sorte de prototype encore brouillon de La Baie sanglante, réalisé un an plus tôt, ce huis clos insulaire s’adonne à un jeu de massacre entre une poignée de touristes confinés sur une île, tous désireux de s’emparer de la formule convoitée de leur camarade, le scientifique Fritz Farrel. Mais un tueur mystérieux décide de semer la pagaille, déclenchant une série de meurtres implacables. 

Sympathique giallo au suspense soutenu, fertile en disparitions, coups bas et rebondissements parfois retors, L’Île de l’épouvante est rehaussé par son cadre exotique, avec, en son épicentre, une villa insolite à la modernité frappante. Tourné en pleine ère psyché des années 70, on reste stupéfait devant le design high-tech de cette demeure, dont Bava exploite chaque recoin avec un soin stylistique évident.

Notamment lors de ce moment suspendu où une poignée de boules de verre dévalent un escalier pour révéler, dans une vision onirico-macabre, un cadavre alangui dans sa baignoire. Émaillé d’un érotisme soft, porté par des donzelles aussi insidieuses qu’envieuses (la plantureuse Edwige Fenech en tête !), le film nous livre une galerie peu recommandable de convives cupides, où tous les coups sont permis - avec, pour clore le bal, un final surprenant aux relents de sarcasme noir.

Bava, en filigrane, saupoudre son récit de répliques sardoniques et de simulacres ingénieux, comme l’homicide liminaire qu’Edwige Fenech orchestre sans sourciller. Une œuvre à découvrir, assurément - même si l’on peut déplorer le caractère docile de ses meurtres, trop souvent relégués hors-champ.

— le cinéphile du cœur noir

*Bruno
3èx

mardi 26 décembre 2017

LA SOUPE AUX CHOUX

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Jean Girault. 1981. France. 1h42. Avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, Christine Dejoux, Claude Gensac, Henri Génès, Marco Perrin.

Sortie salles France: 2 Décembre 1981

FILMOGRAPHIE: Jean Girault est un réalisateur et scénariste français, né le 9 mai 1924 à Villenauxe-la-Grande (Aube), décédé le 24 juillet 1982 à Paris. 1960 : Les Pique-assiette. 1961 : Les Moutons de Panurge. 1961 : Les Livreurs. 1963 : Les Veinards (film à sketchs coréalisé). 1963 : Les Bricoleurs. 1963 : Pouic-Pouic. 1963 : Faites sauter la banque ! 1964 : Les Gorilles. 1964 : Le Gendarme de Saint-Tropez. 1965 : Le Gendarme à New York. 1966 : Monsieur le président-directeur général. 1967 : Les Grandes Vacances. 1968 : Le gendarme se marie. 1968 : Un drôle de colonel. 1969 : La Maison de campagne. 1970 : Le Gendarme en balade. 1971 : Jo. 1971 : Le Juge. 1972 : Les Charlots font l'Espagne. 1973 : Le Concierge. 1973 : Le Permis de conduire. 1974 : Deux grandes filles dans un pyjama. 1975 : L'Intrépide. 1976 : Les murs ont des oreilles. 1976 : L'Année sainte. 1977 : Le Mille-pattes fait des claquettes. 1978 : L'Horoscope. 1978 : Sam et Sally , (série TV), 2 épisodes : Le Collier et Isabelita. 1978 : Le Gendarme et les Extra-terrestres. 1979 : L'Avare. 1981 : La Soupe aux choux. 1981 : Ach du lieber Harry. 1982 : Le Gendarme et les Gendarmettes.


Vilipendé par la critique à sa sortie et modestement apprécié par le public de l'époque si on en juge ses 3 093 019 entrées (un score moindre en rapport aux antécédents succès de De Funès), la Soupe aux Choux est devenu pour autant un film culte chez une frange du public et certains cinéphiles au fil de ses multiples rediffusions télévisuelles. Isolés dans leur ferme afin de fuir l'urbanisation moderne, Le Glaude et le Bombé tuent leur ennui à bavasser en se saoulant quotidiennement. Un soir, après un concours de pets à réveiller les éclairs, un extra-terrestre vient leur rendre visite. C'est le début d'une amitié que le Glaude va partager avec l'étranger après lui avoir fait goûter sa fameuse soupe aux choux. 


A la croisée du nanar cosmique et de la curiosité viticole, La Soupe aux Choux pâti à mon sens d'un rythme mollasson et d'une timide émotion (mélancolique), faute d'une intrigue futile exploitant maladroitement les thèmes de l'amitié, de l'amour, de la vieillesse et du passéisme à travers le microcosme paysan déprécié par la civilisation moderne. Si De Funès et Jean Carmet font preuve de beaucoup de dynamisme dans leur fidélité amicale; et que Jacques Villeret se fond (grotesquement) dans le corps d'un E.T avec une bonhomie digne de Casimir, La Soupe aux Choux piétine sur un cheminement routinier (toute la partie où Francine revient d'entre les morts du haut de ses 20 ans peine à maintenir l'intérêt dans sa requête d'une seconde jeunesse exaltée). On se console au final sur quelques sourires et éventuellement de petits éclats de rire (son prologue hilarant pour autant discutable car assez trivial, les mimiques délirantes de la denrée dans sa combinaison fluo comparable à un Télétubbies) dévoilés en intermittence sous l'impulsion d'une mélodie folklo fichtrement entêtante.


A réserver en priorité aux nostalgiques de l'époque révolue.

* Bruno
3èx

TOP / FLOP 2017

                                 1 / Ex-aequo

      

                               2 /  Ex-aequo
                        
                
             
                                 3 / Ex-aequo

  

                           Dans le désordre:


    






                                  BONUS:










                                FLOP 2017: 
1/

2 / 

3 /

                          Dans le désordre: 






lundi 25 décembre 2017

L'AILE OU LA CUISSE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Claude Zidi. 1976. France. 1h45. Avec Louis de Funès, Coluche, Ann Zacharias, Julien Guiomar, Claude Gensac, Georges Chamarat, Jean Martin.

Sortie salles France: 27 Octobre 1976

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris.
1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011 : Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.


Petit classique de la comédie populaire signé du maître du genre Claude Zidi, l'aile ou la cuisse est la réunion inattendue des deux talents De Funès / Coluche pour la première fois réunis derrière la caméra. Celui-ci ayant remplacé au dernier moment l'acteur Pierre Richard pour des problèmes de planning. Enorme succès à sa sortie si bien qu'il engrange pas loin de 6 millions d'entrées, l'Aile ou la cuisse est une comédie cocasse menée sans temps morts, et ce en dépit d'éclats de rire pas si nombreux et d'un cheminement narratif assez prévisible. Zidi privilégiant avec son savoir-faire habituel la fantaisie pittoresque entre deux instants de tendresse (les échanges romantiques à la fois loufoques, timorés et attendrissants que se partagent la secrétaire Marguerite et Gérard, fils de Duchemin).


Directeur du guide Michelin, Charles Michelin doit se confronter à un magnat de la malbouffe délibéré à instaurer ses produits sur le marché national puis international. Avec l'aide de son fils exerçant en catimini le rôle de clown dans un cirque, Charles Michelin tentera de dénoncer les méthodes véreuses de son rival lors d'une émission de TV retransmise en direct. Satire caustique sur la junk-food avec un sens de dérision parfois débridé (les produits alimentaires synthétiques que Charles et Gérard découvrent dans l'usine s'avèrent surréalistes afin de mieux dénoncer l'immoralité des industriels adeptes de la malbouffe), l'Aile ou la Cuisse doit beaucoup au charme de ses interprètes d'une attachante complémentarité. De Funès et Coluche endossant avec docile antinomie une relation familiale gentiment houleuse, tant et si bien que le père en pré-retraite s'efforce d'enseigner à son fils son savoir professionnel, celui-ci n'ayant d'autre ambition que d'amuser les enfants sous les chapiteaux. Autour de la divergence de ces deux personnages pour autant solidaires (Zidi insistant souvent sur leur altruisme mutuel lors de péripéties mouvementées), la ravissante Ann Zacharias se prête au jeu de la séduction en secrétaire hollandaise avec une aménité envoûtante, de par sa sensualité candide et sa beauté filiforme.


Si dans son rôle de goûteur gastronome (il enchaîne durant l'intrigue les opérations de camouflage dans les grands restaurants) on a connu Louis De Funès plus dynamique et spontané qu'au préalable (quelques temps avant le tournage il se remit d'un double infarctus alors que 6 ans plus tard il tirera sa révérence), l'amicale complémentarité qu'il partage avec Coluche (plutôt à l'aise dans celui du faire-valoir clownesque) permet au film de s'élancer avec une bonne humeur métronome. Derrière une louange à la cuisine artisanale y émane donc un fort sympathique divertissement au charme bonnard aussi prégnant qu'à sa sortie. 

* Bruno   
3èx