Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com
de W. D. Richter. 1984. USA. 1h42. Avec Peter Weller, John Lithgow, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd, Lewis Smith, Rosalind Cash.
Sortie salles France: 15 Août 1984. U.S: 10 Août 1984
FILMOGRAPHIE: Walter Duch Richter est un scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 7 décembre 1945 à New Britain, dans le Connecticut. 1984 : Les Aventures de Buckaroo Banzaï. 1991: Passeport pour le futur (late for dinner).
Echec commercial à sa discrète sortie (notamment une sortie limitée aux States) si bien que sa suite initialement prévue fut annulée, les Aventures de Buckaroo Banzai fait véritablement office d'ofni dans le paysage de la science-fiction. On peut d'ailleurs aussi parler de film culte si bien qu'il ne ressemble à aucun autre et que son scénario débridé génère quelques séquences aussi pittoresques que sérieuses auprès de son aspect scientifique filmé à la manière d'un doc et d'une action débridée en roue libre sans jamais se laisser piéger par l'esbroufe. Réalisé sans prétention aucune de façon aussi sobre que décomplexé, les Aventures de Buckaroo Banzai ne cesse d'alterner la stupeur, l'interrogation, le déconcertement, le sentiment de rêve et d'évasion avec une humeur expansive. De par la complicité très solidaire des comédiens particulièrement jouasses (on y croise John Lithgow, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd) à se laisser gouverner par un Peter Weller taillé sur mesure en héros slasheur (il est à la fois neurochirurgien, chanteur de Rock, auteur de BD et aventurier), et l'aspect agréablement rétro de ses effets-spéciaux artisanaux faisant parfois mouche (à l'instar de son spectaculaire prologue ouvrant le seuil d'une 8è dimension ou de la morphologie loufoque des ET. que l'on croirait issus des années 50 !).
Ainsi, à l'aide de son véhicule supersonique, Buckaroo Banzaï vient de traverser une montagne au creux de la 8è dimension. Peuplé d'extra-terrestres, il ramène avec lui un spécimen. Pendant que d'autres extra-terrestres tentent d'entrer en contact avec lui afin de l'avertir du danger planétaire, le Dr Emlilio Lizardo élabore un plan pour dérober son invention (le sur-propulseur). C'est le début d'une guerre entre humains et E.T que Buckaroo affrontera pour l'enjeu d'une otage (sa nouvelle maîtresse dépressive) et de l'humanité toute entière. Affichant un esprit cartoonesque de série B décalée littéralement inusitée, Les Aventures de Buckaroo Banzaï distille un (délirant) climat insolite assez déroutant pour peu que le fan du genre accepte qu'on y bouscule sans cesse ses habitudes. On comprend donc qu'à sa sortie ce divertissement soufflant le chaud et le froid se soit soldé d'un échec retentissant, quand bien même l'action mise en scène s'avère somme toute classique au cours d'un récit sciemment confus truffé de péripéties et situations saugrenues (notamment à travers le jeu démesurée de John Lithgow en savant court-circuité !). Et donc grâce à la bonhomie excentrique des comédiens jouant les redresseurs de tort ou les extra-terrestres patibulaires, l'aventure bigarrée parvient inévitablement à séduire pour nous laisser sur un sentiment final de satisfaction proprement indicible tant le périple nous donna le tournis dans la raison et la déraison. A l'instar de sa conclusion musicale aussi entêtante qu'entraînante restée dans toutes les mémoires de la génération 80. Tout simplement l'un des plus beau génériques de fin de l'histoire du cinéma.
A la fois amusant, délirant et cocasse et étonnamment sérieux à travers son esprit 1er degré que l'on croirait presque extirpé d'un reportage scientifique désincarné, les Aventures de Buckaroo Banzaï met en évidence la sincérité d'un cinéaste autonome (après cet essai il ne réalisera qu'un dernier métrage) assorti d'une évidente générosité (en dépit de son budget low-cost) dans son implication immodérée à nous balloter l'encéphale tous azimut. Sympathique, charmant, fascinant, ludique et romantique au sein d'une structure émotionnelle hybride, Buckaroo Banzaï se redécouvre sans modération comme s'il s'agissait de la toute première fois tant le spectacle quasi irracontable, issu d'une dimension stellaire, déploie des trouvailles (narratives et visuelles) incongrues à corps perdu. Un expérience unique au monde que l'on peut compter sur les doigts d'une main.
* Bruno
01.12.23. 4èx
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