jeudi 4 mai 2017

Un Ange pour Satan / Un angelo per Satana

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site themoviedb.org

de Camillo Mastrocinque. 1966. Italie. 1h32. Avec Barbara Steele, Anthony Steffen, Ursula Davis, Aldo Berti, Maureen Melrose, Vassili Karamesinis.

Sortie salles France: 24 Mai 1967. Italie: 4 Mai 1966

FILMOGRAPHIE: Camillo Mastrocinque est un scénariste et réalisateur italien né à Rome le 11 mai 1901, décédé le 23 avril 1969. 1936 : Regina della Scala (it). 1938 : L'orologio a cucù. 1940 : Don Pasquale. 1940 : La danza dei milioni. 1941 : I mariti. 1942 : Fedora. 1943 : Mariage secret, tourné en Espagne. 1947 : Perdu dans les ténèbres. 1947 : Il segreto di don Giovanni. 1948 : L'Homme aux gants gris. 1948 : Le Choix des anges. 1949 : Duel sans honneur. 1950 : Plus fort que la haine. 1956 : La Banda degli onesti. 1956 : Totò, Peppino e... la malafemmina. 1957 : Dites 33. 1958 : Parisien malgré lui. 1958 : Domenica è sempre domenica. 1958 : La Loi de l'homme. 1959 : La cambiale. 1959 : Brèves amours. 1960 : Noi duri. 1960 : Petites femmes et haute finance. 1960 : Incorrigibles parents. 1961 : Totòtruffa 62. 1962 : Un beau chassis. 1962 : Diciottenni al sole. 1962 : Gli eroi del doppio gioco . 1964 : Un cœur plein et les poches vides. 1964 : La Crypte du vampire. 1966 : Un ange pour Satan. 1968 : Totò Story. 1968 : La più bella coppia del mondo.


"Beauté damnée, regard d’ébène".
Bijou de gothisme transalpin tourné dans un somptueux noir et blanc, Un Ange pour Satan offre à la reine de l’horreur l’occasion de dévoiler sans retenue l’ampleur de son talent, à travers un double rôle lié à la possession démoniaque. Je parle bien entendu de l’icône Barbara Steele, qui transperce ici encore l’écran de son regard d’ébène et de sa sensualité capiteuse, euphémisme. Modeste production longtemps occultée dans sa filmo pourtant foisonnante, Un Ange pour Satan est exhumé de l’oubli en DVD sous l’effigie de Seven 7 puis aujourd'hui en Blu-ray et Dvd chez Artus Films. Une aubaine tant sa rareté en avait fait une chimère. Et les amateurs auraient tort de s’en priver, tant le cinéaste Camillo Mastrocinque impose une rigueur formelle et narrative qui envoûte irrémédiablement, par une approche du gothique typiquement italienne.

Ecoutez un peu le commencement de son récit : À la suite du retour inattendu de la jeune Harriet, nièce du comte Montebruno, et de la restauration d’une étrange statuette, les villageois redoutent le réveil d’une malédiction bicentenaire menaçant leur quiétude. Très vite, Harriet semble possédée par l’esprit d’une ancêtre noyée dans la jalousie et la rancune, blessée par sa propre beauté.  

Baignant dans une envoûtante atmosphère de mystère, le film se déploie sous l’impulsion viciée d’une Barbara Steele habitée, pulsionnelle, presque spectrale. Un Ange pour Satan orchestre un ballet de manipulations et de perversités, tout entier tissé autour de la fourberie du Mal. Plusieurs villageois, fragiles, s’égarent dans les filets d’une mante religieuse obsédée par l’idée d’être aimée — proies masculines ou féminines, nul n’est à l’abri. La force du récit réside dans ces stratégies perfides, dans cette séduction érotique redoublée qu’Harriet exerce avec une facilité presque surnaturelle, manipulant son entourage en état de vertige face à sa beauté ténébreuse (euphémisme j'vous dit !).

Outre la puissance des enjeux démoniaques liés à ce pouvoir de fascination irrépressible, le film distille lentement mais sûrement une cruauté sourde, une dramaturgie impitoyable où l’innocence finit par payer le prix fort. À l’instar des unions brisées que le village subit en silence, jusqu’au cérémonial funèbre final.


"Un visage, deux âmes : Barbara Steele au seuil du Mal".
D'autant plus renversant lors de son final à rebondissements retors, Un Ange pour Satan demeure un spectacle d’épouvante délicieusement captivant, ancré dans une ambiance gothique monochrome aux charmes troubles. Car plus que tout, c’est le jeu ambivalent de Barbara Steele qui ensorcelle : entre noirceur élégante (bon sang ce regard infernal !), masochisme larvé et sensualité vénéneuse. Un Ange pour Satan est une épure de chaque instant portée par les thématiques rétrogrades du patriarcat, de la jalousie, du refoulement sexuel et de la superstition sous le pivot d'une émancipation féminine osant même se frotter au saphisme. 

Bruno
04.06.25. 3èx 

2 commentaires:

  1. Bonsoir Bruno un petit message hors film , pourrais-tu indiquer que mes comptes Facebook et Tumblr ont était pirater ,le dire a Valerie Sodobia , Mathias Chapuit , David Didelot enfin le signaler ;-) je te donne mon émail personnel : cedrique.fleho@gmail.com pour que tu puisse me contacter . Je te remercie d'avance et a très bientôt car pour récupérer mon Facebook un délai de 15 jours et pour mon Tumblr 3 semaines.

    Bien amicalement

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  2. Bonsoir Cédrique, no souci je fais parvenir le message de suite et je t'envoie un mail.
    Amicalement, à bientôt ^^

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