de Kevin Phillips. 2017. U.S.A. 1h43. Avec Owen Campbell, Charlie Tahan, Elizabeth Cappuccino, Max Talisman, Sawyer Barth, Amy Hargreaves, Adea Lennox
Sortie salles U.S: 29 Septembre 2017
FILMOGRAPHIE: Kevin Phillips est un réalisateur et scénariste américain.
2017: Super Dark Times.
Distribué par Netflix, Super Dark Times est la première réalisation du néophyte Kevin Philips. Un talent à surveiller au vu de la qualité de sa mise en scène aussi bien personnelle qu'inventive (notamment parmi l'accord d'une bande-son dissonante et de l'irruption fortuite de visions macabres d'un réalisme glaçant) lorgnant sans prétention du côté d'un Stand By me vitriolé. Car imbibé d'une ambiance funèbre (en format scope s'il vous plait !) qui ne lâchera pas d'une semelle les ados de l'intrigue, Super Darl Times aborde les thèmes de la mort, de l'amitié, de la sexualité, de l'amour et du passage à l'âge adulte de manière jusqu'au boutiste, Spoil ! pour ne pas dire schizophrénique Fin du Spoil. A la suite d'un tragique accident ayant coûté la vie à l'un de leur camarade, Josh, Zach et Charlie décident d'un commun accord de masquer la vérité en cachant le corps dans les bois. Mais rongé par la culpabilité et le remord de ne pas assumer sa complicité, Zach sombre dans une paranoïa dépressive alors que son acolyte Josh se confine dans le mutisme au sein de sa chambre.
Drame psychologique éprouvant s'il en est, notamment grâce à l'habileté du réalisateur à cultiver une intensité permanente (puis graduelle) autour du cheminement moral de Zach assailli par la peur de la mort et surtout la culpabilité du mensonge (alors qu'il n'est point l'auteur de l'incident mortel !), Super Dark Times manipule nos nerfs avec une efficacité étonnamment véloce auprès d'un premier métrage. Notamment par le biais d'une direction d'acteur assez nuancée (les interprètes juvéniles font également preuve d'un charisme innocent à la fois équivoque et affecté) afin de mieux s'immerger dans leurs états dépressifs puisque sévèrement dépassés par un évènement morbide aussi infortunée. Davantage inquiétant et cauchemardesque au gré d'un rebondissement alarmiste impromptu, Super Dark times embraye ensuite vers le thriller estomaquant si bien que sa dernière partie d'une extrême violence, car d'un réalisme émoulu; nous plaque au siège avec une émotion assez névralgique. Sans dévoiler les tenants et aboutissants moraux d'un des protagonistes, l'intrigue très sombre, soigneusement structurée, aborde le traumatisme d'un point de vue assez singulier et frontal si je me remémore les oeuvres ayant traité de la fragilité de l'adolescence et de la perte de l'innocence de manière autrement plus posée et prude. Pour autant, Kevin Phillips ne manque pas non plus à certains moments de distiller un climat onirique assez envoûtant au travers de quelques images épurées en symbiose avec l'innocence de la nature ou parmi la posture songeuse de certains personnages.
Cauchemardesque, vénéneux et ombrageux sans céder à la facilité ou à la gratuité, notamment grâce au brio de la réalisation radiographiant l'état d'âme torturé d'un des protagonistes avec un humanisme prédominant; Super Dark Times allie le drame et le thriller avec une densité psychologique aussi bien rigoureuse que poignante. Une excellente surprise donc, d'autant plus radicale et escarpée lors de son dernier acte erratique oscillant avec l'émotion fragile d'une innocence sacrifiée. Peut-on en sortir indemne ?
* Bruno
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