Sortie salles France: 28 Avril 1982 (Int - 18 ans). U.S: 8 Mai 1981
FILMOGRAPHIE: Tony Maylam est un réalisateur britannique né à Londres en 1943.
1981: Carnage. 1988: Across the lake (télé-film). 1992: Killer Instinct
Oui il est toujours vivant ! Et tous les ans il réapparaît dans un camp d'été comme celui la et il cherche toujours à se venger des terribles choses que ses gosses lui ont faites.
Tous les ans il tue, même cette nuit il est là à nous épier ! A attendre !
Ne regardez pas, il vous verrait !!! Ne respirez pas, il vous entendrait !!!
Ne bougez pas, vous êtes morts !!!!!!!!!!!!!!!!"
Un an plus tard, le Britannique Tony Maylam réexplore le filon, rappelle à l’ordre l’artisan Savini, et livre sa version du « camp maudit où de jeunes vacanciers sont pris pour cible par un tueur masqué ». Et là, le miracle opère. Car Carnage transcende son ancêtre, suivant un canevas canonique emprunté aux Dix Petits Nègres, avec une réalisation avisée, un réalisme cru, une dramaturgie radicale, un gore malsain et un climat forestier inhospitalier, oppressant.
Le pitch : un surveillant de camp est accidentellement brûlé vif suite à une mauvaise blague. Cinq ans plus tard, défiguré, il revient se venger, bien décidé à martyriser une nouvelle bande d’adolescents insouciants. À la lecture, le scénario semble éculé, presque interchangeable avec celui de Vendredi 13. Mais l’ambiance, ici, se fait plus tangible, le suspense plus insidieux, savamment distillé dans les batifolages adolescents — jusqu’à une dernière demi-heure haletante, terrifiante, véritable plongée en mode survival évitant toute redite stérile.
Après un prologue cruel, où l’ironie potache laisse place à l’horreur d’un grand brûlé alité, l’entrée en scène du tueur frappe fort. Le film lorgne vers le giallo, avec cette silhouette en manteau noir et chapeau, qui assassine une jeune prostituée à coups de longs ciseaux. Meurtre brutal, sale, sec, dont la perversion explicite est accentuée par l’arme pénétrant la chair en gros plan. Par la suite, si le récit suit une ligne classique et quelques situations rebattues, Maylam prend soin d’installer une atmosphère ombrageuse, appuyée par un souffle malsain et une bande-son palpitante.
Mais Carnage, c’est surtout une présence indicible, tapie dans les frondaisons, un battement de cœur perpétuel, un tueur fantomatique que l’on aperçoit à peine — une ombre, une paire de cisailles. Le réalisateur joue avec nos peurs enfantines, celles des contes au coin du feu. La séquence du feu de camp, aussi brève soit-elle, instille un vrai frisson d’appréhension. Peur ludique, ogre forestier, surgissant sans prévenir pour fondre sur sa proie ! Certaines scènes, latentes, sont filmées avec une précision chirurgicale. Et lorsque le tueur frappe, les meurtres cinglants nous glacent, portés par l’efficacité du jump scare et une cruauté tolérée. Mention spéciale à la séquence du radeau : corps lacérés, cisaille en furie, dans une chorégraphie sanglante d’une rare inventivité.
La partition électro stridente de Rick Wakeman amplifie l'effroi, pousse la tension jusqu'à l'effondrement, accompagne la panique croissante d’ados traqués par la folie.
Anecdotes : Il s’agit de la première production d’Harvey Weinstein pour Miramax. Son frère Bob a participé au scénario, et Jack Sholder (futur réalisateur de The Hidden) officia au montage. Les Weinstein affirmeront d’ailleurs que leur script fut écrit avant celui de Vendredi 13...
* Bruno11.09.18. 6èx
Mon seul regret est qu'il n'y ai pas eu de suite...
RépondreSupprimerC'est justement à ça que j'ai pensé hier !
RépondreSupprimerIl parait qu'un remake s'amorcera un jour prochain (ça a failli en 2013)