mardi 27 novembre 2018

Calme Blanc

                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site soimarriedamoviegeek.podbean.com

"Dead Calm" de Philip Noyce. 1988. 1h36. Avec Nicole Kidman, Sam Neill, Billy Zane, Rod Mullinar, Joshua Tilden.

Sortie salles France: 23 Août 1989. U.S: 7 Avril 1989

FILMOGRAPHIEPhillip Noyce est un réalisateur australien, né le 29 avril 1950 à Griffith (Australie). 1977 : Backroads. 1978 : Newsfront. 1982 : Heatwave. 1987 : Echoes of Paradise. 1989 : Calme blanc. 1989 : Vengeance aveugle. 1992 : Jeux de guerre. 1993 : Sliver. 1994 : Danger immédiat. 1997 : Le Saint. 1999 : Bone Collector. 2002 : Le Chemin de la liberté. 2002 : Un Américain bien tranquille. 2004 : Welcome to São Paulo - segment Marca Zero. 2006 : Au nom de la liberté. 2010 : Salt. 2014 : The Giver.


Réalisateur hollywoodien plutôt habitué aux produits commerciaux mainstream (Jeux de GuerreSliver, Danger Immediat, le Saint, Bone Collector, Salt), Philip Noyce est tout de même parvenu en 1988 à tirer son épingle du jeu avec Calme Blanc. Un thriller maritime impeccablement ficelé au sein du cadre exigu de bâtiments de navigation si bien que le réalisateur parvient très efficacement à mettre en parallèle deux situations de survie à deux endroits opposés. L'un, l'époux, tentant de s'extirper d'un bateau à la dérive progressivement envahi par la montée des eaux; l'autre, l'épouse, tentant de s'extraire des griffes d'un psychopathe depuis l'absence de son mari parti ratisser l'embarcation étrangère. Car au préalable, ayant eu la clémence de porter secours à un naufragé, unique survivant d'une potentielle contamination alimentaire, l'époux profita de l'assoupissement de celui-ci pour explorer les lieux du bateau jonché de cadavres. Franchement passionnant à travers son suspense ciselé aux situations couramment censées (si on fait fi de ses 2 dernières minutes inutilement éculées et racoleuses), Calme Blanc inquiète et palpite à la fois avec une maîtrise assez dense. Notamment eu égard de l'habile variété des lieux restreints que nos survivants désorientés explorent avec autant de désarroi que de bravoure retorse.


Au-delà de son original contexte de survie confiné en plein coeur d'une mer tantôt agitée, Calme Blanc bénéficie en prime d'une atmosphère parfois envoûtante si je me réfère à sa partition musicale assez ombrageuse, pour ne pas dire ténébreuse que compose Graeme Revell avec souci sensitif. Il sera d'ailleurs récompensé 1 an plus tard au Festival de l'Australian Film Institute Awards. Ainsi donc, le spectateur observe ce cauchemar bicéphale avec une appréhension constamment tangible. Principalement du point de vue chétif de l'épouse usant de stratégies communicatives (les appels en morse que son époux lui inculquera furtivement) et défensives (les diverses armes que renferme le bateau) avec une audace crédible (Nicole Kidman monopolisant l'écran dans une douceur fébrile !). Quand bien même l'époux démuni car complètement isolé dans l'habitacle du bateau étranger s'efforce avec pugnacité de trouver une issue de secours afin d'éviter la mort par noyade. Parfaitement structuré donc grâce à son intrigue fertile en rebondissements (on s'amusera d'ailleurs de la complicité malgré lui du chien à un moment propice de l'action) et subterfuges de survie (notamment en se disputant les commandes de la navigation !), Calme Blanc déstabilise d'autant plus qu'il est uniquement incarné par 3 acteurs magnétiques s'extirpant spontanément du stéréotype en dépit de l'épilogue grand-guignolesque susnommé. La juvénile et ténue Nicole Kidman, la force mature de Sam Neill et l'inquiétant Billy Zane se disputant le pouvoir à jeu égal.


Haletant, parfois atmosphérique, délicatement angoissant et d'une tension minutieusement diluée, Calme Blanc explore brillamment le survival horrifique à travers l'élément perturbateur du psychopathe implanté ici dans le cadre feutré d'une mer bipolaire. 

* Bruno
3èx

Récompenses: Meilleure musique, meilleure photographie, meilleur montage et meilleur son (Ben Osmo, Lee Smith et Roger Savage), lors des Australian Film Institute Awards en 1989.
Meilleur montage son pour un film étranger, par la Motion Picture Sound Editors en 1990.

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