mercredi 28 novembre 2018

Planète Interdite

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Forbidden Planet" de Fred McLeod Wilcox. 1956. U.S.A. 1h38. Avec Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen, Warren Stevens, Jack Kelly.

Sortie salles U.S: 15 Mars 1956

FILMOGRAPHIEFred M. Wilcox ou Fred Wilcox est un réalisateur américain, né Fred McLeod Wilcox à Tazewell (Virginie) le 22 Décembre 1907, décédé le 23 Septembre 1964 à Berverly Hills (Californie). 1938: Paradise for Three. 1943: Fidèle Lassie. 1946: Le Courage de Lassie. 1948: Le Maître de Lassie. 1948: Cupidon mène la danse. 1949: Le Jardin Secret. 1952: Shadow in the sky. 1953: L'Auto sanglante. 1954: Tennessee Champ. 1956: Planète Interdite. 1960: I passed for White.


« Quelles que soient les intentions des hommes, il existe toujours en chacun une part d’ombre, un consentement au mal ; sans cesse à débusquer, selon les termes de la psychanalyse qui s’affirme alors, jusque dans l’inconscient de chaque être. »
En reconnaissance sur la planète Altaïr IV, l'équipage d'un astronef tente de secourir les derniers survivants que forment le Dr Morbius et sa fille n'ayant plus donné signe de vie 19 ans plus tôt. En dépit du refus péremptoire de ce dernier les avertissant d'un probable danger, le commandant John J. Adams et ses sbires se posent sur leur planète pour y découvrir une technologie avancée.


Grand classique des Fifties, fer de lance de la science-fiction novatrice célébré par son scope couleur, ses FX révolutionnaires, ses décors baroques (conçus en matte painting en arrière plan) et par la présence iconique de Robby le robot, Planète Interdite marqua aussi bien une génération de spectateurs que de cinéastes, eu égard de son pouvoir de fascination encore aujourd'hui prégnant. Tant et si bien que ce chef-d'oeuvre a beau comptabiliser 62 ans d'âge, on continue de rêvasser auprès de son réalisme kitch sous l'impulsion d'un score dissonant volontairement expérimental. Remarquablement interprété et dialogué avec un traitement fouillé pour chacun des personnages (notamment auprès du profil équivoque de Morbius ou de la fragilité candide de la fille de celui-ci en émoi amoureux), Planète Interdite bénéficie en prime d'un scénario complexe pour autant passionnant afin de mettre en garde la mégalomanie du savant désireux de se substituer à Dieu.


Car sous couvert de réflexion sur la part de Mal cohabitant en chacun de nous, l'intrigue met aussi bien en parallèle les dangers du progrès technologique apte à y transcender les utopies du scientifique le plus cérébral. Au-delà du développement narratif progressivement inquiétant et obscur qu'il faut suivre scrupuleusement, Fred McLeod Wilcox se permet en intermittence de détendre l'atmosphère par le biais de situations cocasses restées dans les mémoires. Tant auprès de Robby le robot (hyper charismatique et si attachant en majordome futuriste), du cuisto guilleret un peu trop porté sur le Whisky que de la fille adulescente du Dr Morbius qu'un lieutenant et un commandant s'opposent gentiment pour un enjeu de drague anthologique. On peut également, et pour parachever, signaler la séquence saillante du monstre invisible se débattant contre les circuits à haute tension à travers une scénographie rutilante. Une confrontation dantesque entre les officiers et le potentiel animal capable de dissoudre ces proies à l'aide de flammes rugissantes. Bref, du cinéma d'anticipation intelligemment ludique, visionnaire et innovant, l'un des plus notoires des années 50.

* Bruno
28.11.18. 3èx
27.02.15. (82 v)

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