"Doctor Cyclops" de Ernest B. Schoedsack. 1940. U.S.A. 1h15. Avec Albert Dekker, Thomas Coley, Janice Logan, Charles Halton, Victor Kilian.
Sortie salles France: 1er Mai 1953. U.S: 10 Avril 1940
FILMOGRAPHIE: Ernest Beaumont Schoedsack est un réalisateur, directeur de photo, producteur, monteur, acteur et scénariste américain, né le 8 Juin 1893 à Council Bluffs (Iowa), décédé le 23 Décembre 1979 dans le Comté de Los Angeles. 1925: Grass: a nation's battle for life.1927: Chang. 1929: Les 4 plumes blanches. 1931: Rango. 1932: Les Chasses du comte Zaroff. 1933: King Kong. 1933: The Monkey's Paw. 1933: Blind Adventure. 1933: Le Fils de Kong. 1934: Long Lost Father. 1935: Les Derniers jours de Pompéï. 1937: Trouble in Morocco. 1937: Outlaws of the Orient. 1940: Dr Cyclop. 1949: Monsieur Joe. 1952: The is Cinerama.
Célébré pour le duo légendaire Les Chasses du comte Zaroff / King Kong, Ernest B. Schoedsack n’en a pas fini de nous émerveiller – et de nous cauchemarder – avec Dr Cyclops, réalisé en 1940. Tourné exceptionnellement en Technicolor dans les décors restreints d’une jungle fictive, et avec une poignée d’acteurs, Dr Cyclops déploie son charme fantasque à travers des trucages aussi soignés qu’ingénieux (même si, le plus souvent, on agrandit les décors pour rapetisser les personnages !). Sous le prétexte de la miniaturisation – que Jack Arnold portera à son apogée 17 ans plus tard avec L’Homme qui rétrécit – Schoedsack insuffle une tension vive à une histoire de rapt aussi singulière qu’audacieuse. Et l’intrigue, bien que débridée, ne verse jamais dans le grotesque, notamment grâce à la solidarité héroïque des protagonistes miniatures, immergés avec ferveur dans leur nouvelle condition d’exilés.
Recrutés par le biologiste Thorkel pour parfaire ses recherches opaques, des scientifiques se retrouvent rétrécis par une machine au radium. Emprisonnés dans sa cabane, ils finissent par s’échapper à travers une jungle peuplée d’animaux menaçants. Ce survival haletant, riche en stratégies de défense et d’attaque, oppose cinq rescapés à un savant fou, à des bêtes domestiques devenues géantes, et à une nature aussi belle que hostile. Le film nous entraîne dans son univers chimérique grâce à des effets spéciaux simples mais crédibles (avec deux ou trois ratés attendrissants). Mêlant poésie féerique et cocasserie légère, il n’en reste pas moins inquiétant, voire cruel, notamment à travers l’interprétation trouble d’Albert Dekker, inquiétant Thorkel aux lunettes démesurées, jouant avec un plaisir sadique le rôle du démiurge dominateur.
Pur divertissement de quartier, Dr Cyclops a trouvé sa place dans la mémoire collective, au point qu’Eddy Mitchell lui rendit hommage dans La Dernière Séance (diffusé le 1er avril 1993, en deuxième partie de soirée après Luke la main froide). Le film milite pour le rêve avec une modestie et une sincérité rares, où acteurs expressifs et effets artisanaux s’embrassent dans un récit mené tambour battant. Une série B savoureuse, au charme délicieusement rétro, qui fait vibrer l’enfant rêveur tapi en nous.
* Bruno
3èx
oh pas de lien dommage
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