jeudi 29 novembre 2018

My girl

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site thefancarpet.com

de Howard Zieff. 1991. U.S.A. 1h42. Avec Dan Aykroyd, Jamie Lee Curtis, Macaulay Culkin, Anna Chlumsky, Richard Masur, Griffin Dunne.

Sortie salles France: 24 Juin 1992. U.S: 27 Novembre 1991

FILMOGRAPHIE: Howard Zieff est un réalisateur et producteur américain né le 21 octobre 1927 à Chicago et décédé à Los Angeles, le 22 février 2009. 1973 : La Chasse aux dollars. 1975 : Hearts of the West. 1978 : House Calls. 1979 : Tendre combat. 1980 : La Bidasse. 1984 : Faut pas en faire un drame. 1989 : Une journée de fous. 1991: My Girl. 1994: My Girl 2.


«Ô mon beau saule pleureur aux fleurs en cascade. Pourquoi fais-tu couler ces larmes de jade ? Parce qu’un jour il a dû te quitter ? Parce qu’un jour il a dû s’en aller ? À tes branches, il aimait grimper Ton cœur regrette-t-il le bonheur de ces jours aimés ? Tes feuilles toutes inondées de soleil. Riait de ses folies, riait de ses merveilles. Bel arbre triste, cesse de pleurer. Retiens ta peine et sache apaiser ton âme. Tu crois que la vie a abandonné ton bel ami. Mais en toi constamment il renaît»

Vendu comme une comédie familiale niaise avec en tête d'affiche l'illustre Macaulay Culkin révélé un an plus tôt grâce à Maman, j'ai raté l'avion, My Girl est l'antinomie du produit standard dénué de personnalité. Car à travers un sujet aussi grave que délicat (l'affres de la mort du point de vue d'une fillette hypocondriaque), Howard Zieff s'extirpe du tire larme et des convenances grâce à son refus de pathos qu'un tel sujet aurait osé racoler s'il eut été entre les mains d'un cinéaste trivial, et grâce à son vibrant casting plein de panache. Tant auprès des adultes (le couple incandescent Dan Aykroyd / Jamie Lee Curtis se prête au jeu sentimental avec une tendre fraîcheur !) que du couple d'enfants que la jeune Anna Chlumsky impose à son partenaire timoré (Culkin s'efface souvent pour s'exprimer en second plan !) avec une liberté d'expression souvent autoritaire.


Prenant son temps à nous caractériser ses personnages à travers deux liaisons amoureuses (celles des  parents jouant la drague improvisée puis des enfants apprentis singeant ces derniers en second acte); My Girl s'érige en récit initiatique du point de vue candide d'une fillette terrifiée à l'idée de mourir depuis la disparition de sa mère (dès sa naissance) et de la profession morbide de son père toujours en deuil conjugal. Pleine de vie, jalouse, possessive et fureteuse à tenter de comprendre le monde des adultes, Vada va sous notre regard scrupuleux apprendre à vivre et à s'exprimer, ou plutôt se forger progressivement une personnalité plus cérébrale à la suite d'une tragédie accidentelle qui bouleversera à jamais son existence féerique. Truffé de séquences intimistes pleines de charme et de légèreté à travers une banalité quotidienne solaire ou à proximité d'une nature onirique, My Girl touche au coeur avec une poignante sincérité. Tant et si bien que la puissance dramatique de son dernier acte nous arrache les larmes au fil de 2 séquences résolument cruelles pour autant expurgées de dramaturgie outrancière (si on épargne une conclusion un chouilla sucrée vis à vis de la maman en berne). Une situation vite pardonnée eu égard de son monologue final d'une vibrante dignité.


"J'apprends avec la souffrance, j'ai appris à comprendre la mort grâce à la souffrance." 
Attachant mélo plein de charme et d'un humanisme à la fois candide et mature (notamment les leçons d'apprentissage qu'inculquent Harry et Shelly auprès de Vada en guise de rédemption); My Girl fait office de conte existentiel à travers la curiosité de celle-ci en voie de réconciliation avec la plus éprouvante des tragédies: celle d'accepter la perte de l'être cher à un âge inconséquent mais chrysalide. 

Dédicace à Cate mini.

* Bruno

2 commentaires: