mercredi 21 novembre 2018

Point Break : Extrême limite

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Point Break" de Kathryn Bigelow. 1991. U.S.A. 2h02. Avec Patrick Swayze, Keanu Reeves, Gary Busey, Lori Petty, John C. McGinley, James LeGros.

Sortie salles France: 28 Août 1991. U.S: 12 Juillet 1991.

FILMOGRAPHIE: Kathryn Bigelow est une réalisatrice et scénariste américaine, née le 27 Novembre 1951 à San Carlos, Californie (Etats-Unis). 1982: The Loveless (co-réalisé avec Monty Montgomery). 1987: Aux Frontières de l'Aube. 1990: Blue Steel. 1991: Point Break. 1995: Strange Days. 2000: Le Poids de l'eau. 2002: K19. 2009: Démineurs. 2012: Zero Dark Thirty. 2017: Detroit.


Succès commercial international (dont 1 351 132 entrées rien qu'en France), Point Break n'a point usurpé sa réputation de film culte auprès des fans tant Kathryn Bigelow est parvenue à communier film sportif et action policière avec une efficacité en roue libre. Car si l'intrigue s'avère simpliste (un jeune agent du FBI infiltre une communauté de surfeurs afin de démasquer une bande de braqueurs émérites), la cinéaste parvient habilement à la structurer à travers un contexte original d'épreuves sportives à couper le souffle. Tant auprès des vagues déferlantes que nos surfeurs chevauchent sur leur planche avec stoïcité que de leurs sauts en parachute d'un réalisme résolument vertigineux. Le spectateur ayant la trouble impression de s'immerger parmi eux, sous les vagues ou dans le ciel, avec une sensation d'ivresse exaltante ! On retrouvera d'ailleurs en intermittence une autre forme d'épanouissement délicieusement envoûtant à travers les rapports sentimentaux de Johnny (Keannu Reeves) et Tyler (Lory Petty, pétillante et ténue avec une douceur de miel !) sous l'impulsion du score fragile de Mark Isham (que l'on préserve longtemps en mémoire). Des moments intimistes pleins de pudeur et de tendresse d'une intensité capiteuse à nous rendre amoureux !


Autant avouer que comme la soulignait la tagline de l'époque, Point Break c'est du 100% adrénaline sans équivoque possible ! Si bien qu'au-delà de ses séquences sportives au souffle épique, Point Break regorge en prime de scènes d'action percutantes de par sa violence assez escarpée et le brio du montage que Kathryn Bigelow gère à la perfection, et ce sans jamais se laisser guider par une esbroufe racoleuse. Chaque scène d'action s'exprimant à travers les stratégies illégales des braqueurs autant motivés par leur soif d'émancipation que de leur goût immodéré pour l'ivresse des sensations fortes. On peut d'ailleurs évoquer à titre d'anthologie la poursuite à pied que Johnny perdurera afin de rattraper un braqueur en pénétrant communément par effraction dans de nombreux foyers domestiques. Une longue endurance subjective filmée caméra à l'épaule avec un art consommé du réalisme immersif ! Mais si Point Break s'avère aussi grisant, fun et jouissif, il le doit autant à son casting spontané flirtant avec une éthique spirituelle à travers leur addiction pour les sensations les plus couillues. La confrontation attachante mais équivoque que se partagent Keanu Reeves (même si un poil trop lisse dans son rôle juvénile) et Patrick Swayze s'avérant toujours plus intense au fil de leur trahison amicale engendrant en second acte une inimitié héroïque. Enfin, à travers les rapports si solidaires de Johnny et de l'agent Angelo Pappas, on peut également prôner la présence charismatique de Gary Busey en faire-valoir bonnard d'une touchante loyauté envers sa jeune recrue. 


Lyrique, envoûtant, romantique, violent, homérique sans que jamais l'action ne s'essouffle en cheminement de filature, Point Break est parvenu à renouveler le cinéma d'action avec une originalité assez burnée. Tant et si bien que chez un vulgaire tâcheron le ridicule aurait été de rigueur. Et donc, plus inspirée que jamais, Kathryn Bigelow est parvenue à imprimer de son empreinte musclée l'un des meilleurs actionner des années 90. 

* Bruno
3èx

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