lundi 6 mai 2019

Le Cerveau

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Pinterest.com

de Gérard Oury. 1969. France. 1h55. Avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven, Eli Wallach, Silvia Monti, Raymond Gérôme, Jacques Balutin, Henri Attal.

Sortie salles France: 7 Mars 1969.

FILMOGRAPHIE: Gérard Oury (Max-Gérard Houry Tannenbaum) est un réalisateur, acteur et scénariste français né le 29 avril 1919 à Paris, décédé le 20 Juillet 2006 à Saint-Tropez.
1960: La Main Chaude. La Menace. 1962: Le Crime ne paie pas. 1965: Le Corniaud. 1966: La Grande Vadrouille. 1969: Le Cerveau. 1971: La Folie des Grandeurs. 1973: Les Aventures de Rabbi Jacob. 1978: La Carapate. 1980: Le Coup du Parapluie. 1982: L'As des As. 1984: La Vengeance du Serpent à Plumes. La Joncque (inachevé). 1987: Levy et Goliath. 1989: Vanille Fraise. 1993: La Soif de l'or. 1996: Fantôme avec chauffeur. 1999: Le Schpountz.


5 547 305 entrées à sa sortie si bien qu'il se classe N°2 au Box-Office français (et ce en dépit de la déception des producteurs qui espéraient plus après les antécédents succès du Corniaud et de la Grande Vadrouille), Le Cerveau est tout à fait symptomatique du savoir-faire de Gérard Oury  condensant avec son efficacité traditionnelle, comédie, action, aventures et romance sur un rythme sans répit. Inspiré de l'attaque du train postal Glasgow-Londres, Le cerveau exploite donc le film de casse sous l'impulsion d'un casting 4 étoiles parmi lesquels les duos Bourvil/Belmondo, David Niven/Eli Wallach. Quatre comédiens cosmopolites jonglant entre exubérance, charme, maladresse et héroïsme illégal avec une fringance à revendre. Et très sincèrement ces duos inopinés fonctionnent à merveille de par leur inimitié marginale à daigner s'approprier une fortune dans un climat d'insolence et de cocasserie parfois proche du cartoon. Quand au rôle le plus drôle, on peut avouer que paradoxalement Eli Wallach vole la vedette à l'illustre Bourvil en truand perfide habité par une jalousie maladive eut égard de la beauté gracile de sa soeur italienne que certains prétendants osent aborder. Les meilleurs gags découlant de sa posture irascible, obsessionnelle, paranoïaque, volontairement outrée.


Ainsi, si le script s'avère de prime abord sans surprise (2 duos de malfrats vont se disputer un butin sans savoir qu'au même moment ils opérèrent le même stratagème), dès que le fameux casse du train entre en jeu (soigneusement mis en scène par ailleurs !), le cheminement narratif va emprunter un virage autrement inventif, fou et décomplexé à travers une moisson de quiproquos fondées sur le simulacre et le trompe-l'oeil. Chaque protagoniste s'opposant à leur doute et à leur perplexité avec une savoureuse dérision si bien que les rôles vont notamment s'inverser à un moment propice du jeu du chat et de la souris lorsque Arthur et Anatole (Belmondo/Bourvil) prétendent découvrir la véritable identité du cerveau ! Et si cette comédie folingue davantage trépidante ne provoque pas tant de drôlerie escomptée, l'aventure loufoque et assez débridée la compense largement grâce au savoir-faire inventif d'Oury jamais avare d'idée saugrenue (l'incroyable feux d'artifice improvisé dans les jardins du château donne lieu à une séquence onirique du plus bel effet). Notamment en comptant enfin sur l'aimable complémentarité de Bourvil et Jean-Paul Belmondo très à l'aise en malfrats burnés, sans compter la présence fortuite de David Niven étonnamment frais et spontané en cerveau retors jamais à court de charme (sa relation naissante qu'il entamera avec la soeur de Frankie incarné par la très sensuelle Silvia Monti )


Superbement mené avec des moyens considérables (le film possède le plus gros budget de l'époque) et rythmé sous l'impulsion d'un cast alerte et d'une trame policière davantage rocambolesque auprès de ses revirements vertigineux, le Cerveau se décline en spectacle populaire festoyant si bien qu'il n'a pas pris une ride par sa mécanique de séduction infaillible.

*Bruno
2èx

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