mardi 7 mai 2019

Johnny Guitare

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site wikipedia.org

de Nicholas Ray. 1954. U.S.A. 1h45. Avec Joan Crawford, Sterling Hayden, Scott Brady, Mercedes McCambridge, Ward Bond, John Carradine, Ernest Borgnine.

Sortie salles France: 27 Mai 1954

FILMOGRAPHIE: Nicholas Ray, de son vrai nom Raymond Nicholas Kienzle, est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 7 août 1911 à Galesville (Wisconsin) et mort le 16 juin 1979 à New York (New York).1949 : Les Amants de la nuit. 1949 : Les Ruelles du malheur. 1949 : Secret de femme. 1949 : Roseanna McCoy, (non crédité). 1950 : Le Violent. 1950 : Born to Be Bad. 1951 : Les Diables de Guadalcanal. 1951 : The Racket. 1952 : La Maison dans l'ombre. 1952 : Le Paradis des mauvais garçons. 1952 : Les Indomptables. 1952 : Androclès et le Lion. 1954 : Johnny Guitare. 1955 : À l'ombre des potences. 1955 : La Fureur de vivre. 1956 : L'Ardente Gitane. 1956 : Derrière le miroir. 1957 : Jesse James, le brigand bien-aimé. 1957 : Amère Victoire. 1958 : La Forêt interdite. 1958 : Traquenard. 1959 : Les Dents du diable. 1961 : Le Roi des rois. 1963 : Les 55 Jours de Pékin. 1968 : Œdipe Roi. 1975 : Wet Dreams - segment The Janitor. 1976 : We Can't Go Home Again. 1980 : Nick's Movie ou Lightning Over Water, coréalisé avec Wim Wenders.


Grand classique du genre considéré comme l'un des meilleurs westerns dit traditionnel, Johnny Guitare est illuminé par les présences vampiriques de Joan Crawford et de Mercedes McCambridge se disputant le pouvoir avec une provocation perfide si je me réfère à la plus déloyale habitée par une rancoeur punitive. D'ailleurs, il s'avère que sur le tournage les 2 actrices se détestaient tant au point de s'y crêper le chignon à renfort de règlement de compte sournois (prioritairement Joan Crawford à contre-emploi de sa loyauté fictive). Nanti d'un solide scénario à l'intensité dramatique truffée de rebondissements, Johnny Guitare aborde les thèmes de la jalousie, du mensonge, du faux semblant et de la félonie sous le catalyseur d'une romance impossible que convoite la diabolique Emma secrètement amoureuse du bandit Dancing Kid. Or, alors que Johnny Guitare refait surface afin de rendre visite à sa bien-aimée d'autrefois Vienna, Kid espère lui conjurer son amour en dépit de son refus péremptoire et de sa réputation de tenancière marginale potentiellement complice d'un hold-up meurtrier fraîchement opéré.


Diabolisée par Emma épaulée de sa troupe de justiciers, Vienna tente vainement de prouver son innocence afin de laver son honneur. Ainsi donc, à travers cette intrigue insidieuse où l'influence de masse, les malentendus et la lâcheté sont légions afin d'y démasquer une éventuelle coupable au caractère digne, Nicholas Ray sublime son récit à travers une étude de caractères contradictoires. A savoir, se laisser influencer par une diabolique leadeuse rarement à court de preuves ou accorder le bénéfice du doute auprès de Vienna prise dans les mailles d'un concours de circonstances infortunées mais délibérée à se défendre et rétablir la vérité au grand dam de son impuissante solitude. A moins qu'elle ne compte en dernier ressort sur l'amour de Johnny reluquant dès le départ ces règlements de compte verbaux avec une prévention scrupuleuse. Et donc, à travers les agissements résolument perfides d'Emma assoiffée de haine meurtrière, Nicholas Ray ne fait qu'illustrer les conséquences dramatiques de sa jalousie, de ses mensonge et de sa vengeance lorsque celle-ci se résigne à influencer tout son entourage afin d'emporter la mise.


Western (étonnamment) féministe peuplé de seconds-rôles perplexes en proie au doute et à une remise en question morale (notamment auprès des questions de la présomption d'innocence et de la peine de mort), Johnny Guitare cultive une puissance de fascination sous l'impulsion luminescente de 2 actrices au sommet se disputant l'inimitié avec une audace héroïque à double tranchant. Du grand et beau cinéma, noble, romantique, lyrique, grave et puissant à travers sa tournure dramatique. 

*Bruno

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire