Photo empruntée sur Google, appartenant au site cede.com
"Linkeroever" de Van Hees Pieter. 2008. Belgique. 1h42. Avec Kuppens Eline, Schoenaerts Matthias, Eggers Sien, Mermans Marilou, Vercruyssen Frank, Cleiren Robbie .
Sortie salles Belgique: 26 Mars 2008
FILMOGRAPHIE: Pieter Van Hees est un réalisateur et scénariste belge né en 1970. 2008: Left Bank. 2009: Dirty Mind. 2014: The Waste Land.
"Coeur contre coeur le coeur bat plus vite Comme sous l'emprise de la peur."
Le pitch: Marie, jeune athlète introvertie est dans l'incapacité de poursuivre ses épreuves sportives suite à une étrange blessure au genou lui attribuant un arrêt maladie de 2 mois. Au même moment, elle fait la connaissance du jeune Bobby avec qui elle décide de partager une vie commune dans son appartement. Mais sans que son petit ami ne l'avertisse, Marie finit par apprendre que la précédente locataire de l'immeuble eut mystérieusement disparu 7 mois plus tôt.
Directement sorti en Dvd chez nous par l'entremise du mag Mad Movies, Left Bank est le premier métrage du réalisateur belge Pieter Van Hees prenant de sacrés risques à travers son parti-pris draconien de miser sur l'expectative avant la révélation de son dénouement; certes prévisible, mais plutôt impressionnant. Celui-ci cultivant un rythme à la fois lattent et languissant autour d'une intrigue ombrageuse misant à fond la carte de la suggestion. C'est donc une vraie proposition horrifico-fantastique que nous propose ce cinéaste prometteur abordant le genre au 1er degré avec une maîtrise étonnante pour un 1er essai. Tant et si bien que Left Bank parvient sobrement à captiver et à intriguer grâce à son climat trouble indicible et à la caractérisation familière des personnages, véritables moteurs d'un récit chargé de légende, de symboles celtes, de procession sectaire et de sacrifice humain.
Car s'il ne fera pas l'unanimité auprès des spectateurs selon leurs attentes, on ne peut nier l'ambition du réalisateur à tenter de jouer dans la cour des grands dans son refus de surenchère, de facilité et de grand-guignol. L'intrigue efficacement structurée se focalisant sur le profil fébrile de Marie en proie à une série d'évènements davantage hostiles et inquiétants. A l'instar de sa douleur au genou davantage nécrosée et de ces vomissements à répétition qu'elle endure face au témoignage interlope de son compagnon en proie à de soudaines sautes d'humeur. Peu éclairé auprès d'une photo monochrome déprimante, Left Bank insuffle une atmosphère d'insécurité sous-jacente au fil de l'évolution psychologique de Marie éperdument rationnelle en dépit de son incompréhension à tenter de lever le voile sur la disparition de l'ancienne locataire. Ainsi, à travers la vigueur (dépouillée) de son climat malsain en crescendo, notre héroïne se fond dans le corps d'une victime esseulée en dépit de l'assistance de l'amant de l'ancienne disparue. L'étonnante Eline Kuppens portant littéralement l'intrigue sur ses frêles épaules à travers une décontraction davantage contractée eu égard de son évolution irrationnelle à se plonger dans les méandres d'une machination filandreuse. Quand bien même Matthias Schoenaerts prouve déjà l'étendue de son talent à travers un visage naturel faussement rassurant si bien qu'il suscite de manière toujours plus persuasive une angoisse diffuse au fil de ses comportements exubérants.
Une oeuvre mystique étonnante donc de par son magnétisme atmosphérique, même si perfectible et pas aussi terrifiante qu'escomptée, mais qui relève en tous cas la gageure de diriger des acteurs habilement expressifs autour d'un récit insidieux puissamment suggestif. A (re)découvrir.
*Bruno
03.09.20
27.02.11
Récompenses: Mention spéciale au festival Fant-Asia en 2009
Melies d'Argent du meilleur long-métrage Neuchatel 2009
Prix Mad movies du film le plus Mad à Neuchatel 2009
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