Photo empruntée sur Google, appartenant au site lipercubo.it
"La Frusta e il corpo" de Mario Bava. 1963. Italie. 1h27. Avec Daliah Lavi, Christopher Lee, Tony Kendall, Ida Galli/evelyn Stewart, Gustavo de Nardo, Harriet White.
Sortie salles France: 26 Janvier 1966. Italie: 29 Août 1963
FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).
"Le masochisme est une perversion absurde qui consiste à se faire du mal à soi-même, alors qu'il y a les autres pour cela."
Après La Fille qui en savait trop et Les Trois visages de la peur, Mario Bava réalise la même année le Corps et le Fouet, thriller gothique à tendance sexuelle. Car oser évoquer en 1963 les thèmes fétichistes de la perversion et du sadomasochisme étaient peu courants dans un état aussi puritain que l'Italie. Ainsi, par l'entremise d'un suspense lattent compromis à une hantise spectrale, Mario Bava renoue avec l'esthétisme baroque d'un gothisme raffiné au sein d'un château isolé du 19è siècle. La splendeur de ses décors d'architecture, le soin alloué à sa superbe photo azur ornée de teintes carmins et sépias renforçant sa facture picturale à travers son identité typiquement transalpine. Envoûtant et inquiétant, Le Corps et le Fouet renoue avec la tradition de l'esprit frappeur venu persécuter sa filiation. Si bien qu'après avoir été chassé de sa famille, faute de l'étrange suicide intenté par la fille d'une domestique, le Baron Kurt Menliff revient parmi les siens pour tenter de renouer sa relation sulfureuse avec sa belle-soeur. Ainsi, sur le schéma classique de la hantise, Mario Bava y apporte sa touche personnelle en y incluant le thème sulfureux du masochisme par le truchement d'un couple maudit emporté par le Mal.
Si sa structure narrative habilement construite présage un récit éculé axé sur le thème du fantôme persécuteur, le réalisateur détourne sa situation rebattue de par l'utilisation du "whodunit" et de la relation incestueuse entretenue auprès du duo d'amants interlopes. On est d'autant plus surpris de son aura transgressive que Mario Bava ne lésine pas sur la violence acerbe lorsque le baron décide de prolonger son loisir masochiste avec sa belle-soeur soumise (mais complice !) pour la fouetter immodérément ! Au fil de ces incidents meurtriers et par le principe du coupable présumé, Le Corps et le Fouet laisse planer le doute quant à l'identité du fameux criminel (ou la potentielle vengeance d'un spectre tyrannique) avant de nous divulguer son issue salvatrice. Dans le rôle du baron renfrogné, Christopher Lee insuffle une présence glaçante de par sa sinistre silhouette et son regard impassible dénué de vergogne. De par l'arrogance de ses activités masochistes perpétrées au delà de la mort, l'acteur dégage une aura malsaine vertigineuse auprès de ses hôtes toujours plus indécis envers son hostilité surnaturelle. En maîtresse soumise et torturée, Daliah Lavi illumine l'écran de par sa beauté ténébreuse en ne cessant de provoquer une fascination trouble pour son refoulement masochiste engendrant une répulsion haineuse envers son tyran possessif. Spoiler ! Cette charge érotique audacieuse, ce romantisme déchu qui enveloppe le récit s'octroient au portrait tourmenté de cette victime névrosée que Mario Bava transcende à travers son introspection schizophrène ! Fin du spoil.
"Tout couple humain vit dans un rapport qui, d'une certaine façon, à un moment ou à un autre, est d'ordre sadomasochiste."
D'une beauté funeste aussi glaçante qu'ensorcelante où chaque plan chiadé illumine nos mirettes, le Corps et le Fouet se pare d'une ambition effrontée à oser dépeindre le thème de la paraphilie sous une forme couillue de violence lubrique et de machisme primaire. Poème macabre en berne au romantisme éperdu, le Corps et la Fouet se scande d'une partition mélancolique prédominante à travers le portrait de cette femme éplorée incapable de se défaire de l'emprise pernicieuse de son amant mécréant.
*Bruno
27.11.20. 4èx
17.06.13. 100 v
17.06.13. 100 v
Ce film est un chef d'oeuvre tout comme Lisa et le Diable et ça sur tout les plans (narratif mise en scène etc.....)
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