mardi 1 décembre 2020

Le Retour de Patrick (Uncut version)

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Patrick vive ancora / Patrick still lives" de Mario Landi. 1980. Italie. 1h32 (uncut version). Avec Sacha Pitoëff, Gianni Dei, Mariangela Giordano, Carmen Russo, Paolo Giusti, Franco Silva.

Sortie salles Italie: 15 Mai 1980 (int - 18 ans)

FILMOGRAPHIE: Mario Landi (Messine, 12 octobre 1920 – Rome, 18 mars 1992)1950 : Canzoni per le strade. 1953 : Siamo tutti Milanesi. 1954 : Così è (se vi pare). 1955 : Andrea Chénier. 1957 : All'insegna delle sorelle Kadar. 1957 : Un mese in campagna. 1959 : Il povero fornaretto di Venezia. 
1961 : Il piacere dell'onestà. 1962 : Racconti dell'Italia di oggi - Una lapide in Via Mazzini. 1963 : Giacobbe ed Esaù. 1967 : Maigret a Pigalle. 1969 : Dal tuo al mio. 1976 : Le impiegate stradali. 1979 : Supersexymarket. 1979 : Giallo a Venezia. 1980 : Il viziaccio. 1980 : Le Retour de Patrick. 


Une déclinaison de Patrick complètement vrillée dans son cocktail d'horreur / obscénité faisandées !
Improbable séquelle transalpine réalisée 2 ans après Patrick de Richard Franklin, le Retour de Patrick fleure bon la bisserie Z comme on en ose plus en faire de nos jours (conservateurs). Car l'intrigue linéaire a beau être con comme la lune et les personnages mutuellement inexpressifs (mais facétieux), Patrick 2 est sauvé par son cocktail de gore/nichon illustré sans modération. La plupart des femmes en rut exposant leur corps dans leur plus simple appareil au sein d'une sinistre clinique, fruit d'expériences scientifiques fumeuses. Dans la mesure où après avoir été défiguré lors d'un accident, Patrick se retrouve cloué sur son lit d'hôpital, avec comme consigne paternelle de se venger des responsables de son état végétatif. Pour se faire, à l'aide de 3 cobayes humains que son paternel expérimente en direct, il parvient à absorber leur énergie vitale pour ainsi pouvoir extérioriser un pouvoir télékinésique. Dès lors, et de manière métronome passée la 1ère demi-heure, chaque hôte de la clinique trépassera de la manière la plus trashouille qui soit. Et à ce niveau crapoteux, le Retour de Patrick ne peut décevoir l'afficionado de nanar transalpin avide de dérives gorasses limite dégueulbifs. En témoigne avec l'hallucinante séquence de l'empalement du vagin d'une femme par un tisonnier jusqu'à s'extraire de sa bouche que Ruggero Deodato eut au moins la décence de suggérer dans le scandaleux Cannibal Holocaust. Or, ici, tout ou presque nous est dévoilé sans scrupule par le biais de zooms grossiers du plus bel effet putassier (marque de fabrique de nos opportunistes italiens pillant les succès des autres à leur sauce typiquement racoleuse). J'oserai même dire: il faut le voir pour le croire tant la séquence extrême demeure aussi impressionnante que démentielle. 


Mais aussi incongrue soit cette séquence déviante d'une époque révolue, Le Retour de Patrick regorge d'autres scènes-chocs presque aussi hardgores. Ou tout du moins presque aussi répulsives et dérangeantes. A l'instar de la femme (limite zoophile dans ses allusions sentimentales) dévorée par ses propres chiens (on reste constamment dérangé par son réalisme et ses dérives gores cracras), d'une autre décapitée par la vitre électrique d'une voiture, d'un type la gorge empalée par un crochet de boucher ou encore d'un nageur ébouillanté dans sa piscine. Quand bien même, en fréquente intermittence, on se rince l'oeil des séquences de nudité que nos actrices italiennes surenchérissent afin de griser leurs amants bizarrement indifférents à leur attrait concupiscent. On s'amuse également de la posture sous hypnose d'une des jeunes protagonistes tentant d'amadouer Patrick alité depuis que celui-ci est tombé amoureux d'elle. S'ensuit même une séquence de strip-tease limite porno lorsque celle-ci finit par se caresser les parties génitales en gros plans aguicheurs. Comment voulez vous donc vous ennuyer face à tant de provocations gratuites exposées à travers une ambiance horrifique parfois envoûtante (score dissonant à l'appui !) ! ? Tant et si bien que Le retour de Patrick fut filmé dans les mêmes décors que le (génialement Z) Manoir de la Terreur (les amateurs reconnaîtront fissa les extérieurs de la bâtisse gothique) tourné la même année par le même producteur Gabriele Crisanti, alors que l'actrice Mariangela Giordano sera également recrutée pour ses 2 tournages successifs. 


Vous l'aurez donc compris, le Retour de Patrick mérite largement le coup d'oeil pour les fans irréductibles de nanars transalpins n'ayant pas froid aux yeux. Car en y conjuguant avec modeste efficacité (j'ose le dire) horreur et érotisme, le Retour de Patrick divertit sans ennuyer, avec même parfois un esprit involontairement drôle dont seuls les italiens ont le secret (les crêpages de chignons entre 2 godiches dévergondées lors du repas d'invités s'avère aussi loufoque que débridé). Il est d'ailleurs étonnant de constater que ce pur produit d'exploitation assumé demeure aussi rare que timoré lors des conversations entre cinéphiles aguerris. 

P.S: un grand merci à Ciné-Bis-Art.

*Bruno

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