Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
de Luigi Bazzoni et Franco Rossellini. 1965. Italie. 1h25. Avec Peter Baldwin, Virna Lisi, Philippe Leroy, Ennio Balbo, Valentina Cortese, Piero Anchisi
Sortie salles France: 25 Novembre 1966. Italie: 10 Août 1965
FILMOGRAPHIE: Luigi Bazzoni, né le 25 juin 1929 à Salsomaggiore Terme dans la région de l'Émilie-Romagne en Italie et mort le 1er mars 2012 dans la même ville, est un réalisateur et un scénariste italien. 1965 : La Femme du lac. 1968 : L'Homme, l'Orgueil et la Vengeance. 1971 : Journée noire pour un bélier. 1973 : Le Gang des frères Blue. 1975 : Le orme. 1994 : Roma imago urbis.
Encore une excellente découverte estampillée Artus Film que l'éditeur nous exhume de l'oubli dans une édition HD de qualité. Tourné en noir et blanc (expressionniste), La Femme du Lac relate le séjour esseulé de l'écrivain Bernard fuyant sa relation conjugale pour retourner à l'hôtel près d'une région côtière lorsqu'il fit la rencontre de la domestique Tilde avec qui il eut une liaison quelques temps au préalable. Or, un évènement dramatique vient d'avoir lieu apprendra-t-il par le propriétaire de l'hôtel. Obsédé par la quête de vérité, Bernard déambule, entre rêves et réalité, pour tenter de percer le secret qui entoure la vénéneuse Tilde. Tiré d'un fait divers survenu entre 1933 et 1946 et publié en roman en 1962 par l'écrivain Giovanni Comisso, La Femme du Lac exploite lestement le thriller à suspense dans le cadre d'une atmosphère d'étrangeté qui imprègne la pellicule.
L'omniprésence du léger souffle d'un vent tranquille, ses images oniriques, charnelles ou fantasmagoriques (tant pour les rêves que pour une réalité crépusculaire ou mélancolique) et l'aspect interlope des protagonistes que côtoie le héros accentuant son attrait ensorcelant au sein d'une réalisation d'une étonnante modernité. Car tourné en 1965, Luigi Bazzoni et Franco Rossellini imposent une mise en scène à la fois inventive, expérimentale et baroque en exploitant avec raffinement ses images troubles d'une contrée montagneuse feutrée, quand bien même les rêves (prémonitoires ?) de Bernard nous sont décrits sans nous avertir s'il s'agit bien d'un songe ou de sa quotidienneté plombée de solitude. Et si la résolution de l'intrigue demeure simpliste, on reste fasciné et interloqué par l'aspect tordu (pour ne pas dire malsain) de cette tragédie criminelle fondée sur la manipulation, le chantage, la trahison au sein d'une ambiance austère intensifiant la caractérisation tourmentée des antagonistes.
Fantôme d'amour.
Série B à suspense d'une aura fantasmagorique perméable à travers sa scénographie monochrome sublimant ses persos au mal-être existentiel, La femme du Lac est une excellente surprise indépendante qui honore le genre avec un soin technique audacieux pour l'époque. A découvrir sans réserve donc et à faire connaître au plus grand nombre.
*Bruno
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