Sortie salles France: 31 Octobre 1979. U.S: 12 Décembre 1980.
FILMOGRAPHIE: Roman Polanski est un réalisateur, producteur, comédien, metteur en scène de théâtre et d'opéra et scénariste franco-polonais américain. Il est né le 18 Août 1933 à Paris. 1962: Le Couteau dans l'eau. 1965: Répulsion. 1966: Cul de sac. 1967: Le Bal des Vampires. 1968: Rosemary's Baby. 1971: Macbeth. 1972: Week-end of a champion. 1972: Quoi ? 1974: Chinatown. 1976: Le Locataire. 1979: Tess. 1986: Pirates. 1988: Frantic. 1992: Lunes de fiel. 1994: La Jeune fille et la mort. 1999: La 9è porte. 2002: Le Pianiste. 2005: Oliver Twist. 2010: The Ghost Writer. 2011: Carnage. 2013: La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019 : J'accuse. 2022 : The Palace.
L'un se pliant aux exigences d'une idéologie catholique (il est fils de pasteur), l'autre se vautrant dans une forme de masochisme moral à humilier, manipuler, tromper une jeune vierge ne connaissant rien de la méchanceté des hommes dénués de vergogne. Le récit magnifiquement écrit nous dépeignant avec une sobre émotion prude le profil inoubliable de cette jeune métayère d'une candeur à fleur de peau (euphémisme). L'un des portraits les plus doux, épurés, torturés et désespérés que le cinéma nous ait offert sous l'impulsion d'un artiste au sommet de son art. Roman Polanski fignolant sa réalisation comme le transfigurait par exemple Kubrick avec Barry Lindon tant les plans s'apparentent à s'y méprendre à de véritables tableaux picturaux. Mais Tess ne serait pas aussi puissamment fulgurant sans le talent vertueux de Nastassia Kinski écrasant tout sur son passage de sa beauté suave inscrite dans la stricte virginité. De par l'innommable cruauté du récit épouvantablement décrit sans complaisance, on reste à la fois scotché, amer et interloqué par l'évolution morale de Tess perdant peu à peu tout espoir auprès de son chemin de croix tracé d'avance. L'actrice exprimant en toute réserve timorée une palette de sentiments à la fois mélancoliques, languides, sentencieux sans jamais se morfondre dans une sinistrose outrancière eu égard de la subtile conduite narrative dénuée de fioritures puisque en état de grâce.
D'un onirisme romantique à damner un saint (c'est d'ailleurs ce que nous dépeint réellement l'histoire !), Tess demeure l'emblème de la fragile intégrité à travers l'initiation rigoureuse de cette paysanne davantage lucide et en voie de rébellion (d'où ce final tragique !) auprès de la cruauté de ses amants tributaires d'une époque où machisme et fanatisme religieux prédominent les mentalités archaïques. Scandé de la partition lyrique de Philippe Sarde, Tess est probablement l'un des plus beaux films du monde en dépit de son immense cruauté intolérable. Il demeure donc néanmoins à déconseiller aux dépressifs tout en étant formellement recommandé aux cinéphiles purs et durs.
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