Sortie salles France: 28 Septembre 2022
FILMOGRAPHIE: Parker Fin est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2022: Smile.
Plutôt alléchant, voir prometteur et même fascinant de par l'accroche de sa tagline, l'originalité de son titre concis et l'étrangeté de son affiche (même si à priori quelques youtubeurs n'y ont pas été autant charmés que moi); Smile est une excellente surprise à rajouter au palmarès des plus belles flippes à l'écran vues ces dernières années. Une série B adulte (et donc radicalement 1er degré) d'un jeune réalisateur néophyte féru du genre tant et si bien que Smile transpire la sincérité du travail bien fait lorsque celui-ci croit fermement en son projet. Et ce même si on peut déplorer un sentiment de déjà vu (The Ring, It Follows en tête à mon sens) et un final peut-être pas si surprenant que cela (à défaut d'être percutant, voir toujours terrifiant et malaisant), on croit à fond à cette histoire d'entité maléfique exprimant un rictus démonial au moment de s'adonner à l'horreur graphique (je n'en dis pas plus pour éviter de spoiler et dévoiler son pitch) face au témoignage impuissant d'une future victime condamnée à subir des hallucinations impossibles à contrôler. Mais outre l'idée géniale d'offrir au Mal une posture joviale "déconcertante" à travers ce fameux rictus oh combien gênant jusqu'au malaise, Parker Finn privilégie louablement durant les 2/3 tiers du récit la psychologie torturée d'une psychiatre à deux doigts de céder à la démence que le spectateur observe avec autant d'attention, de crainte, d'appréhension.
Un peu comme le fut d'ailleurs l'héroïne Nancy Thompson des Griffes de la Nuit, l'héroïne de Smile ne parvient plus non plus à distinguer la réalité de ses hallucinations intempestives si bien que le spectateur lui tend la main dans sa psychose démunie avec une empathie quasi aussi dépressive. Ainsi, à travers le jeu nuancé de Sosie Bacon irréprochable en victime monomane s'efforçant vainement de trouver un appui amical pour s'extirper de son cauchemar paranormal au même moment d'y perpétrer son enquête officieuse, on s'identifie de plein gré à ce personnage soumis à travers le chemin de croix de son évolution morale davantage en porte à faux. Le réalisateur soulignant intelligemment son profil chétif sous l'impulsion d'une mise en scène studieuse prenant son temps à implanter autour d'elle un climat d'angoisse redoutablement palpable. Avec l'audace de cultiver entre autre quelques jump scare étonnamment percutants, notamment pour leur refus de gratuité, si bien que l'on plonge dans ce train fantôme avec une évidente fascination malsaine eu égard de la rigueur de ses scènes chocs souvent très impressionnantes (à l'instar de son prologue tétanisant). Et sur ce point frisonnant, Smile est une belle réussite coiffant au poteau 90% de la production horrifique en cette année 2022.
Talent à surveiller que cette oeuvre prometteuse plutôt maîtrisée dans le brio de sentiments d'angoisse et d'anxiété plutôt malsaines, Parker Finn accomplit avec cette modeste série B un formidable divertissement horrifique, adulte, intelligent, par moments effrayant et sans concession (jusqu'au générique final). En alternant notamment à bon escient un score dissonant et les silences pesants avec un art consommé de la tension dérangée si bien que la menace invisible n'aura jamais été aussi insécure qu'à travers le présage de ce rictus résolument morbide.
*Bruno
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