vendredi 21 juin 2024

Le Château des Amants maudits / Beatrice Cenci

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site unifrance.org

de Riccardo Freda. 1956. Italie/France. 1h33. Avec Micheline Presle, Gino Cervi, Mireille Granelli, Fausto Tozzi, Frank Villard, Claudine Dupuis.

Sortie salles France: 3 Avril 1957. Italie: 6 Avril 1956

FILMOGRAPHIE: Riccardo Freda (24.02.1909 - 20/12/1999) est un réalisateur, scénariste et acteur italien à l'origine de 27 longs-métrages réalisés entre 1942 et 1989. Il sera surtout reconnu auprès des amateurs de cinéma fantastique avec Les Vampires, Caltiki, le monstre immortel, Maciste en Enfer ainsi que ses fausses suites l'Effroyable secret du Dr Hichcock, le Spectre du professeur Hichcock.


Même si on est en droit de préférer la version autrement malsaine, glaçante et réaliste de Fulci (Liens d'amour et de sang) réalisée plus tard, Le Château des amants maudits est loin de laisser indifférent à travers son esthétisme flamboyant constamment renversant. Si bien que Dario Argento s'en est clairement inspiré pour le fameux prélude de Suspiria quant à la course effrénée d'une jeune fille s'enfonçant à travers bois au coeur de la nuit sous un éclairage bleuté. Il s'agit donc d'une excellente adaptation à la fois classique pour le traitement dépouillé de son horrible histoire familiale et baroque pour sa réalisation avisée magnifiant chaque plan à l'instar d'un tableau transalpin. Son climat historique parfois à la lisière de l'onirisme surréaliste demeurant sensiblement prégnant autour des va et vient de personnages détestables se trahissant pour leur enjeu de survie après s'être débarrassé d'un patriarche tyrannique (étonnamment campé par un Gino Cervi détestable à contre emploi de son personnage bougon dans le classique de la comédie Don Camillo -). Quant à l'actrice française Mireille Granelli (il s'agit d'une co-production entre la France et l'Italie) elle parvient à donner chair à son personnage proscrit avec une sobriété contrariée contrastant avec sa discrète beauté aussi veloutée qu'épurée. Une étrange beauté candide teintée de fragilité torturée eu égard de sa condition soumise auprès d'un père abusif dénué de vergogne. Perle rare, méconnue et oubliée, le Château des amants maudits resplendit de 1000 feux sous l'égide de son édition Blu-ray distribuée par Gaumont lui insufflant ainsi une seconde jeunesse du haut de ses 68 printemps à l'heure ou j'imprime mes impressions à chaud. Chaudement recommandé donc. 


*Bruno
2èx. Vf. 

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