Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Tonino Valerii. 1967. Italie/Allemagne. 1h52. avec Lee Van Cleef, Giuliano Gemma, Walter Rilla, Christa Linder, Yvonne Sanson, Lukas Ammann, Andrea Bosic
Sortie salles France: 14 Décembre 1967. Italie: 21 Décembre 1967
FILMOGRAPHIE: Tonino Valerii, né le 20 mai 1934 à Montorio al Vomano dans la province de Teramo (Abruzzes) et mort le 13 octobre 2016 à Rome (Latium). 1966 : Lanky, l'homme à la carabine. 1968 : Le Dernier Jour de la colère. 1969 : Texas. 1970 : Une jeune fille nommée Julien. 1972 : Folie meurtrière. 1972 : La Horde des salopards. 1973 : Mon nom est Personne. 1975 : Profession garde du corps. 1977 : Les Requins du désert. 1985 : Sans scrupule. 1986 : Blood Commando. 1987 : Sicilian Connection. 1992 : Seulement par amour : Francesca. 1997 : Una vacanza all'inferno. 1997 : Un bel dì vedremo.
Western Italo-germanique réalisé par Tonino Valerii (Texas, Mon Nom est personne, Folie Meurtrière, La Horde des Salopards), le dernier jour de la colère est une référence du genre illuminée des présences de Lee Van Cleef / Giuliano Gemma résolument impliqués à travers leur amitié fallacieuse qui aboutira à une dernière partie que l'on ne voit pas arriver (ou alors si peu). Le cinéaste nous relatant parmi l'efficacité d'un rythme très nerveux (duel, règlements de compte en règle à n'en plus finir) l'évolution morale d'un jeune souffre-douleur (Giuliano Gemma) éduqué à devenir meurtrier sous l'influence d'un marginal délibéré à récupérer 50 000 dollars auprès de ses anciens acolytes félons. Avec son visage émacié, ses petits yeux rapaces qui n'appartiennent qu'à sa morphologie animale et sa dégaine longiligne incroyablement classieuse, Lee Van Cleef explose l'écran à chacune de ses apparitions avec charisme retors eu égard de ses motivations finales à diriger toute une ville au mépris de la morale. Et si au départ on ne peut que s'attacher à lui après avoir deéssoudé un homme en cas de légitime défense et pris sous aile un bouc émissaire pussillanime, les 45 ultimes minutes font chavirer le récit vers une dimension morale à la fois passionnante, obscure, indécise quant à la remise en question de Scott toujours plus partagé entre doute et confiance auprès de son maître à tuer.
Le tout étant irrigué de séquences d'action percutantes réglées au millimètre à travers leur chorégraphie infaillible si bien que ce flamboyant western émaillé de gueules insalubres expressives nous laisse admiratif face à son action calibrée inextinguible. C'est dire si Tonino Valerii ne lésine pas sur la violence quasi permanente au service d'un récit héroïque faisant la part belle à la dichotomie du bien et du mal auprès d'une déchéance morale influençable où manipulation et trahison s'y confirment un peu plus. Giuliano Gemma demeurant très attachant auprès de sa naîveté bon enfant et sa transformation à la fois physique (il se perfectionne au tir et bondit sur ses adversaires de manière intrépide) et morale à se laisser diriger par cette fréquentation sournoise d'autant plus magnétique, totalitaire, intransigeante. Un incontournable du genre donc d'autant plus formellement splendide que rien n'est laisser au hasard pour nous éblouir les mirettes à travers ses panoramas désertiques ou vallonées, ses saloons baroques, son show de music-hall particulièrement sexy, ses chambres gothiques typiquement transalpines.
Pour la p'tite anecdote, Quentin Tarantino l'a classé 7e dans sa liste des 20 meilleurs westerns spaghettis.
*Bruno
2èx. Vistfr
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