Sortie salles France: 22 Mai 2024 (Int - 12 ans). U.S: 24 Mai 2024 (Int - 17 ans).
FILMOGRAPHIE: George Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland). 1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max: Fury Road. 2022 : Trois mille ans à t'attendre (Three Thousand Years of Longing). 2024 : Furiosa : Une saga Mad Max (Furiosa: A Mad Max Saga).
Un seul visionnage ne suffit pas à en épuiser les richesses insatiables. Tout vacille, secoue, déborde dans toutes les directions, avec une fascination presque charnelle. Chaque détail inscrit dans le cadre nous aimante le regard, de gauche à droite, de bas en haut, dans un mouvement perpétuel, jusqu’à nous clouer à l’écran — comme un rêve de gosse retrouvé. C’est précisément ce que j’avais ressenti devant Mad Max 2, découvert sur grand écran à deux reprises : une euphorie de tous les diables, une excitation capiteuse, sans cesse renouvelée.
Car si Fury Road demeure l’un des plus grands films d’action jamais réalisés, Furiosa le supplante à bien des égards : narration plus dense, antagonistes lunaires plus hauts en couleur, émotion plus poignante, climat post-apocalyptique plus sombre, violence plus animale, scènes d’action encore plus jouissives, cintrées, inventives ; univers plus vaste, plus expressif, plus ramifié, malgré certains arrière-plans rocailleux en CGI.
Un (authentique) préquel truffé de clins d’œil astucieux à la saga motorisée « cinq étoiles », prioritairement Mad Max 2 et Fury Road (notamment via une inversion des rôles impartis), Furiosa déploie des ambitions autrement démesurées. Une jeune fille — faut-il préciser qu’Anya Taylor-Joy s’approprie le rôle par le non-dit, la seule acuité de son regard de braise impassible ? — arrachée à sa mère, est ballottée entre deux autocrates mégalos en guerre pour un désert livré à l’agonie.
George Miller se réapproprie les codes de Mad Max (les cascades automobiles s’insèrent dans la narration avec une fluidité à couper au rasoir), et renouvelle son sempiternel discours sur la vengeance avec une intelligence sacrément burnée, jusqu’à un dénouement gigogne, remarquablement imprévisible, au risque de dérouter les spectateurs peu habitués à des divertissements aussi autonomes que rétifs aux conventions.
Et si Fury Road nous laissait sans voix par son imagerie furibarde, Furiosa double la mise — psychologiquement — en érigeant le superbe portrait d’une femme écorchée vive en voie d’héroïsme mythologique. Jamais avare de créativité — comme toujours depuis des décennies — George Miller relance les dés avec une maîtrise, un aplomb, une aisance déconcertants pour ses 79 printemps (!).
Quant à la figure du méchant, tant iconisée au cinéma, c’est bien connu : « plus il est réussi, meilleur le film sera ». Ici, on nous en offre deux pour le prix d’un. Chris Hemsworth, lui aussi, explose l’écran avec une force tranquille, une assurance sardonique, détestable, jubilatoire — fanfaron fourbe de tous les diables.
*Bruno
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