mardi 25 juin 2024

Furiosa : une saga Mad-Max / Furiosa: A Mad Max Saga

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de George Miller. 2024. U.S.A/Australie. 2h28. Avec Anya Taylor-Joy, Alyla Browne, Chris Hemsworth, Tom Burke, Lachy Hulme, George Shevtsov, John Howard, Angus Sampson, Nathan Jones, Josh Helman.

Sortie salles France: 22 Mai 2024 (Int - 12 ans). U.S: 24 Mai 2024 (Int - 17 ans).

FILMOGRAPHIE: George Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland). 1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max: Fury Road. 2022 : Trois mille ans à t'attendre (Three Thousand Years of Longing). 2024 : Furiosa : Une saga Mad Max (Furiosa: A Mad Max Saga). 


Le fruit de l'assurance.
Monstrueux à part entière. Comme un air de déjà lu me direz-vous ! Or, peux pas mieux prétendre que Furiosa est bel et bien un objet de décadence d'une beauté raffinée transcendant une fois encore l'outil cinématographique pour y façonner une nouvelle réalité alternative. Euphémisme donc si Furiosa demeure un spectacle gargantuesque (2h18 quand même sans jamais émettre un battement de cil !) à la fois viscéral, sensoriel, immersif au possible, vertigineux, diaphane surtout pour sa faculté à nous faire omettre que nous sommes face à une chimère. Tant et si bien qu'un seul visionnage ne suffit point pour y déceler ses insatiables richesses tous azimuts. C'est simple, ça vacille et secoue dans toutes les directions avec fascination charnelle d'une certaine façon. Chaque détail observé dans le cadre nous hypnotisant le regard de gauche à droite, de bas en haut de manière perpétuelle si bien que l'on reste rivé à l'écran comme un rêve de gosse retrouvé. C'est d'ailleurs ce que précisément j'avais ressenti à l'époque de Mad-Max 2 lorsque j'eu l'occasion de le découvrir sur grand écran à 2 reprises. Cette similaire euphorie de tous les diables, cette excitation capiteuse sans cesse renouvelée. Car si Fury Road reste bel et bien l'un des plus grands films d'action jamais réalisés, Furiosa le supplante à bien des égards (narration plus dense, méchants lunaires encore plus haut en couleur, émotion autrement poignante, climat post-apo plus sombre, violence plus animale, scènes d'actions encore plus jouissives, cintrées et inventives, univers plus vaste, plus expressif, plus ramifié aussi en dépit de certains arrières-plans - rocailleux - en CGI). 

Un (authentique) préquelle truffé d'astucieux clins d'oeil à la saga motorisée "5 étoiles", prioritairement Mad-Max 2 / Fury Road (notamment auprès d'une inversion des rôles impartis) à travers ses ambitions autrement démesurées lorsqu'une jeune fille (doit-on préciser qu'Anya Taylor-Joy s'approprie le rôle par le non-dit, la simple acuité de son regard de braise impassible ?), arrachée à sa mère, se retrouve ballotée par deux autocrates mégalos se disputant le pouvoir au sein d'un désert aride livré à l'agonie. George Miller se réappropriant les codes de Mad-Max (cascades automobiles en règle s'insérant dans l'histoire avec une fluidité à couper au rasoir) et son sempiternel discours sur la vengeance avec une intelligence assez burnée eu égard du dénouement gigogne remarquablement imprévisible au risque de déconcerter certains spectateurs peu habitués aux divertissements autonomes délibérés à s'opposer aux conventions. Et si l'on était resté sans voix à l'époque de Fury Road pour son imagerie furibarde, Furiosa double la mise (psychologique) sous l'impulsion d'un superbe portrait de femme écorchée vive en voie d'héroïsme mythologique. Jamais avare de créativité comme de coutume depuis des décennies, George Miller  relance donc les dés avec une maîtrise, un aplomb, une aisance déconcertantes du haut de ses 69 printemps. Quant à la figure du méchant tant iconisée au cinéma, c'est bien connu: "plus il est réussi, meilleur le film sera". Or ici on nous en offre deux pour le prix d'un ! Chris Hemsworth explosant lui aussi l'écran avec une force tranquille et de sureté à la fois sardonique, détestable, jubilatoire en fanfaron fourbe de tous les diables. 


Le 5è cavalier de l'apocalypse.
Ultime chef-d'oeuvre du cinéma d'action dans son sens le plus épuré, galvanisant et personnel, Furiosa se décline en nouvelle référence plus substantielle que son prédécesseur au sein d'un réalisme cinégénique vibrant d'amour, de générosité et de dignité pour ce qu'il raconte et imprime en image. Peut-être l'opus le plus fulgurant, le plus efficient, le plus électrisant de toute la saga en y déclarant une seconde fois sa flamme à la cause féministe la plus épique et résiliente au sein d'une terre aride réduite à l'ignominie. Un cirque infernal d'une beauté féroce éminemment ensorcelante. 

*Bruno

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