de Jeff Lieberman. 1981. U.S.A. 1h37. Avec Gregg Henry, Deborah Benson, George Kennedy, Chris Lemmon, Jamie Rose, Ralph Seymour, Katie Powell, John Hunsaker.
Sortie salles France: 25 Novembre 1981. U.S: 27 Novembre 1981
FILMOGRAPHIE: Jeff Lieberman est un réalisateur et scénariste américain né en 1947 à Brooklyn, New-York. 1972: The Ringer. 1976: Le Rayon Bleu, La Nuit des Vers Géants. 1980: Dr Franken (TV). 1981:Survivance. 1988: Meurtres en VHS. 1994: But... Seriously (TV). 1995: Sonny Liston: The Mystérious Lie and Death of a Champion (TV).2004: Au Service de Satan.

Des décennies et une flopée d’épigones (souvent sans âme) plus tard, Survivance conserve son pouvoir anxiogène. Grâce d’abord à l’empreinte de son décor forestier, véritable personnage du film. Grâce aussi à la qualité rare de son casting, à sa bande-son magnétique, et à ses séquences de violence sèche, brutale mais jamais gratuite. Et surtout, grâce à cette héroïne pugnace, qui pulvérise les clichés. Sans détour, Jeff Lieberman signe là son œuvre la plus marquante : malsaine, blafarde, atmosphérique, fascinante. Et ce combat primal, à mains nues, reste un sommet d’intensité dégénérée dans toutes les mémoires.
16.08.11. 6
Prix d'interprétation Féminine pour Deborah Benson.
L'avis de Mathias Chaput:
Il existe des films qui bonifient le genre auquel ils s’apparentent par leur force, leur charisme et l’aura qu’il dégage irrémédiablement, on peut dire aisément que « Survivance » se range dans cette catégorie, en liaison avec le slasher, mais en y imputant une telle vision immersive, une telle grâce et un tel talent dans l’insolite que le spectateur s’imprègne instantanément dans le métrage et ce, dès les premières secondes…
Tout est configuré pour exercer une fascination, en partie due à la beauté des paysages et à la sensation d’étouffement lors des séquences nocturnes, le sentiment de « piège » irradie aussi bien les protagonistes du film que le spectateur, pris en tenailles dans un long cauchemar stressant et délicieux en même temps…
L’aspect de géméléité consanguine rajoute un degré dans l’horreur et amplifie le malaise provoqué, exactement comme dans des films comme « La colline a des yeux », « Tourist trap » ou plus récemment « Wolf creek », les références sont nombreuses mais « Survivance » se démarque en sortant du lot pour imposer sa patte, son style savoureux inhérent aux chefs d’œuvre du survival américain, sa filiation directe est bel et bien le « Délivrance » de John Boorman…
La neutralité des personnages principaux fait que l’on n’a pas envie de les voir se faire zigouiller, à contrario de la saga des « Vendredi13 » avec ses jeunes débiles et peu attrayants, ici on suit le déroulement de l’histoire sans parti pris grâce à une mise en scène intelligente de la part de Lieberman, qui évite les raccourcis et la facilité, souvent employée dans les slashers de cette époque…
Son film se rapproche plus de films comme « Unhinged » ou même de « Psychose » que des succédanés horrifiques qui florissaient à la pelle dans le cinéma américain des eighties, plombés par la vénalité et la réalisation faite à la va-vite…
Non seulement « Survivance » est une grande réussite mais, outre le fait de passer un bon moment, il arrive à revigorer le genre du slasher en étant INSOLITE, c’est exactement le terme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai achevé le visionnage…
Sous couvert d’un style, « Survivance » le réinvente totalement, effaçant les codes pour les récréer lui-même, sans besoin de quiconque…
Imparable et ayant bâti le renouveau d’un cinéma balbutiant et victime d’embolies stylistiques dès sa naissance, « Survivance » est un film qu’il faut voir impérativement, tout vient de ce film magistral qui redonna ses lettres de noblesse au slasher…
Note : 10/10