de Graham Baker. 1981. U.S.A. 1h48. Avec Sam Neill, Rossano Brazzi, Don Gordon, Lisa Harrow, Barnaby Holm, Mason Adams.
Sorties salles France: 7 Octobre 1981
FILMOGRAPHIE: Graham Baker est un réalisateur, producteur et scénariste américain.
1981: La Malédiction Finale. 1984: Impulse. 1988: Futur Immédiat, Los Angeles 1991. 1990: The Recruit. 1991: Ni dieu ni maître (Born to Ride). 1999: Beowulf
"Regarde le Lion de Juda ! Le messie qui est venue d'abord enfant et ne revient pas enfant, mais en Roi des Rois, pour régner dans la gloire à jamais !"
Dernier volet d'une trilogie à succès (en épargnant son calamiteux télé-film entrepris à l'orée des années 90), La Malédiction Finale boucle l'achèvement de l'Antéchrist parmi ses motivations politiques.
Exit donc le rythme effréné d'une horreur spectaculaire, place au thriller politico-spirituel par le truchement du combat éternel du Mal contre le Bien. C'est donc un Damien en pleine ascension politique mais néanmoins faillible que nous illustre le réalisateur dans sa crainte toujours plus factuelle d'assister à la résurrection du Christ. Et plus spécifiquement en cette date commémorative du 24 mars, entre minuit et six heures ! En parallèle, grâce à la prémonition de la Bible et des signes astraux, une confrérie de 7 moines envisage de déjouer ses plans en tentant de l'assassiner à maintes reprises sous l'influence symbolique des fameux poignards. Et si la réalisation constamment efficace n'échappe pas à certains couacs en de rares occasions (la facilité à laquelle la maîtresse de Damien réussit en un coup d'oeil à décrypter les chiffres 666 sous sa chevelure, l'affrontement final potentiellement trop vite expédié), la densité des enjeux alarmistes captive le spectateur jusqu'à la fatalité déclinante du fils du diable. D'autre part, si l'aspect horrifique est écarté au profit de la dimension mystique de Damien, certaines séquences de mise à mort sont encore redoutablement percutantes. A l'instar de son prélude sanglant auquel le premier ambassadeur se suicide en se tirant une balle dans la bouche par un ingénieux système ou encore la chute accidentelle du chrétien brûlé vif par les câbles d'un plateau télévisé. D'autres moments superbement coordonnés insufflent un certain souffle homérique (la redoutable course poursuite de la chasse à courre à travers champs !), mais aussi une dimension emphatique lors des allégations de Damien auprès d'une foule de fanatiques, ou lors de son monologue intimiste face à la sculpture du christ.
"Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu."
REVELATION XXI-4
Pourvu d'une ambition intègre dans un format scope classieux, La Malédiction Finale a le mérite de se distinguer de ses aînés à travers un scénario aussi intelligent que solide mettant en exergue la mégalomanie d'un Damien défaillant. Le jeu trouble de l'acteur Sam Neil (en pleine reconnaissance public), le score traditionnel des chants grégoriens estampillé Jerry Goldsmith et l'ampleur de certaines séquences clefs achèvent cette passionnante trilogie vers une apparition divine plutôt audacieuse.
*Bruno
La critique de La Malédiction : http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/la-malediction.html
La critique de Damien: La Malédiction 2 : http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/damien-la-malediction-2-damien-omen-2.html
28.04.25. 5èx. Vost