mercredi 26 mai 2021

La Légende du Lac

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdfr.com

"Sui woo juen / The Water Margin" de Chang Cheh. 1972. Hong-Kong. 2h04. Avec David Chiang, Ti Lung, Chen Kuan-tai, Wong Chung, Tetsurô Tanba

Sortie salles France: 17 Mars 1972

FILMOGRAPHIE: Chang Cheh (張徹 en chinois, Zhāng Chè en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur chinois hongkongais, né en 1923 à Hangzhou en Chine et mort le 22 juin 2002 à Hong Kong. 1966 : Le Trio magnifique. 1967 : Un seul bras les tua tous. 1968 : Le Retour de l'hirondelle d'or. 1969 : The Singing Thief. 1969 : Le Bras de la Vengeance. 1969 : The Flying Dagger. 1969 : Le Sabreur solitaire. 1970 : Vengeance. 1970 : Les Treize Fils du Dragon d’Or. 1971 : La Rage du tigre. 1971 : Duel aux poings. 1971 : Duo Mortel. 1972 : Le Justicier de Shanghaï. 1972 : La Légende du lac. 1972 : Le Nouveau justicier de Shanghaï. 1973 : Frères de sang. 1974 : Ceinture noire contre kung-fu. 1974 : Les Cinq Maîtres de Shaolin. 1978: 5 Venins Mortels. 1982 : The Brave Archer and His Mate. 1984 : Shanghai 13. 1993 : Ninja in Ancient China. 

Avec une affiche aussi rutilante, un titre aussi alléchant que légendaire, un casting en or et un réalisateur aussi notoire, j'étais en droit d'espérer un (énième) chef-d'oeuvre de la Shaw Brothers natif des Seventies. Cruelle déception à l'arrivée, faute d'une intrigue peu captivante s'appuyant sur une certaine redondance (captivité/évasion et vice versa à 3 reprises auprès du même prisonnier, ça fait quand même beaucoup !) et d'une multitude de personnages au physique similaire dont on peine à reconnaître leur fonction hostile ou héroïque. Reste quelques bonnes scènes d'actions, un début aussi sanglant qu'étonnamment barbare, un final épique, un score westernien agréablement décalé et quelques splendides images d'un crépuscule ocre. 

*Bruno


Critique publiée par Ninesisters le 16 mars 2012
Parmi les productions de la Shaw Bros, celle-ci fait certainement parti des plus ambitieuses, puisqu'elle se propose d'adapter un passage de Au Bord de l'Eau, un classique de la littérature chinoise au même titre que la Romance des Trois Royaumes et l'Investiture des Dieux.

Au Bord de l'Eau est une œuvre extrêmement vaste, comptant pas moins de 108 personnages principaux qui ont tous leur histoire et leurs spécificités. Transposer ne serait-ce qu'un chapitre tout en conservant le matériel d'origine et en le rendant compréhensible, c'est un projet casse-gueule. Et en effet, les critiques assez moyennes à son sujet témoignent de la difficulté du réalisateur a transformer l'essai ; en multipliant les personnages introduits de manière sommaire, puis en allongeant à deux heures la durée du film malgré des enjeux difficiles à saisir pour le néophyte, Chang Cheh commet des erreurs qui lui seront fatales et perd le spectateur au passage.

Adaptation de roman oblige, le scénario donne plus d'importance à l'histoire qu'aux combats, même si ceux-ci restent présents - en particulier sur la fin - avec pas moins de quatre chorégraphes dont Lau Kar-Wing et Chia-Liang Liu ; ce qui témoigne une fois encore du côté ambitieux de cette production. Seulement, comme indiqué plus haut, les enjeux de cette histoire paraitront probablement ténus pour qui ne connait pas Au Bord de l'Eau, et le faible nombre d'affrontements ne permettra pas de compenser ce défaut chez les spectateurs qui s'attendent à du grand spectacle. Ce roman raconte comment de braves guerriers, en raison de trahisons personnelles ou du pouvoir malhonnête en place, seront obligés de passer dans la clandestinité, et finiront par se réunir sous la forme d'une bande de brigands capable d'ébranler le gouvernement ; l'histoire de Lu Chun-I, qui sert de fil conducteur au film, est représentative de cette situation, et le personnage lui-même incarne les idéaux mais aussi les doutes qui assaillent ces combattants redoutables considérés comme des rebelles. Malheureusement, il faut le savoir pour apprécier ce film à sa juste valeur.

L'aspect du film à mon sens le plus remarquable, c'est la musique. Loin des compositions traditionnelles - même si la bande-son en contient quelques-unes - La Légende du Lac propose de nombreux thèmes à consonance funk, à grand renfort de basse, et d'autres lorgnant dangereusement du côté du western italien et de ses compositeurs cultes, tels Luis Bacalov et bien entendu Ennio Morricone. Un style étonnant pour un film hong-kongais en costume, voire même détonnant. Tantôt, la musique semble ne pas du tout coller à l'action, tandis qu'à d'autres instants, elle lui permet un rendu saisissant.

En dehors de la musique, rien de bien mémorable en soi. Chang Cheh fait le travail demandé, avec un scénario légèrement bancal car tombant dans plusieurs pièges classiques de l'adaptation.

La Légende du Lac, en raison d'une adaptation mal équilibrée, ne plaira hélas! qu'à ceux qui connaissent au minimum l'histoire et ses personnages. Pour les autres, cela ne sera qu'un film trop long et trop lourd. Dommage, car s'il n'atteint pas le niveau des meilleurs productions Shaw Bros, il s'avère plus que regardable. Je voulais le voir malgré des échos peu élogieux justement car je connais l'histoire - à travers un manga de Mitsuteru Yokoyama - et, rien que parce qu'il met en scène le personnage de Vipère d'une Toise (incarnée par Lily Ho), je n'ai pas été déçu.

A noter que pour ce long-métrage, Chang Cheh dispose de l'assistance de deux jeunes réalisateurs qui finiront par voler de leurs propres ailes : Godfrey Ho et John Woo. Ce-dernier s'attaquera bien des années plus tard à l'adaptation d'un chapitre d'une autre œuvre majeure, la Romance des Trois Royaumes, mais sans répéter les erreurs de Chang Cheh ; apparemment, il avait bien retenu la leçon après le semi-échec de La Légende du Lac.

6/10

Critique publiée par AMCHI le 7 avril 2015
Légèrement déçu par La Légende du lac car ce film manque de grandeur et le côté épique est assez faible de plus au niveau des combats la Shaw brothers m'avait habitué à mieux mais le spectacle est malgré tout assuré notamment avec la présence de toutes les vedettes de l'époque jouant dans ce type de productions.

5/10.

lundi 24 mai 2021

Adieu les cons

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Albert Dupontel. 2020. France. 1h27. Avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer, Philippe Uchan, Bastien Ughetto.

Sortie salles France: 21 Octobre 2020 

FILMOGRAPHIE: Albert Dupontel (Philippe Guillaume) est un acteur, réalisateur, scénariste et humoriste français, né le 11 janvier 1964 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). 1992 - Désiré (court-métrage). 1996 - Bernie. 1999 - Le Créateur. 2006 - Enfermés dehors. 2009 - Le Vilain. 2013 - 9 mois ferme. 2017 - Au revoir là-haut. 2010: Adieu les Cons. 


Albert Dupontel / Virginie Elfira ouvrent leur coeur à ciel ouvert dans un bouleversant requiem à l'amour parental et conjugal. 
Comédie dramatique transplantée dans le cadre du mélo (alors que l'on était loin de s'y attendre de la part de son auteur), Albert Dupontel ouvre son coeur avec Adieu les cons à travers le périple investigateur d'une femme condamnée par la maladie faisant équipe avec un solitaire recherché par la police après son suicide raté. Ainsi, lors d'un commun accord, Jean-Baptiste Cuchas accepte d'aider Suze Trapet à retrouver son fils qu'elle n'a pas vu depuis sa naissance sous X. Celui-ci ayant été envoyé à la DASS par les parents de cette dernière alors qu'elle n'avait que 15 ans. Comédie décalée ponctué de moments cartoonesques à travers une galerie de marginaux en fuite, Adieu les Cons insuffle une surprenante intensité dramatique auprès de ses plages de tendresse que Virginie Efira transcende avec une expression craintive et démunie à fleur de peau. Absolument bouleversante, l'actrice ouvre littéralement son coeur face écran pour s'y tailler une fluette carrure de maman dépressive s'efforçant d'accomplir un ultime voeux en désespoir de cause. Lumineuse et vulnérable, de par son physique girond et surtout son regard humide hanté de chagrin, Virginie Efira aurait tant mérité un César pour sa prestation d'une justesse si imparable car l'émotion capiteuse qui se dégage d'Adieu les Cons est dû en grande partie à sa fragilité humaine. 


Un petit bout de femme pétrie de regret pour son involontaire démission parentale mais déterminée à accomplir un dernier acte de bravoure afin de bouleverser le destin de son fils. Et par la même occasion de nous livrer la meilleure séquence du film, la plus onirique, la plus tendre et insolite dans le cadre exigu d'une cage d'ascenseur. Quant à la mise en scène inventive, on sent bien que Dupontel voue un amour immodéré au 7è art à travers son imagination débordante d'y soigner l'image au gré d'une caméra fluide en constante recherche stylisée (notamment cet époustouflant traveling circulaire effectué autour d'un escalier en colimaçon). Quant à Albert, l'acteur, il demeure parfaitement à sa place en informaticien distrait, esseulé et réservé si bien que la société technologique qui l'entoure ne lui offre que peu de place à la compassion et l'écoute de l'autre. On peut d'ailleurs remarquer que le réalisateur étrille à diverses occasion notre carcan technologique que constituent internet et les smartphones auquel nous dépendions quotidiennement dans l'addiction. 


"Un geste comme le suicide se prépare dans le silence du coeur au même titre qu'une grande oeuvre."
Bien que le cheminement investigateur du duo improvisé ne demeure pas si passionnant que prévu (on peut même révéler 2/3 petites longueurs pas franchement répréhensibles), la tendresse immodérée qui se dégage du tempérament des acteurs cède place à de magnifiques moments d'émotions d'une intensité dramatique bouleversante. Comme le souligne cet audacieux final anti happy-end, splendide love story impossible au sein du monde des vivants, ou plutôt au sein du monde des Cons comme le révèle si bien le couple en berne uni dans une dévastatrice mélancolie. D'une tristesse infinie, même si toutefois rédemptrice, Adieu les Cons laisse donc un goût amère dans la bouche à travers le tableau dérisoire de notre société élitiste n'accordant que peu d'affection aux individus différents qui ne rentrent pas dans le moule de la convenance. Clairement l'oeuvre personnelle la plus émouvante de son auteur.  

*Bruno

Prix remportés aux Césars:
Meilleur film
Meilleure réalisation pour Albert Dupontel
Meilleur acteur dans un second rôle pour Nicolas Marié
Meilleur scénario original pour Albert Dupontel
Meilleure photographie pour Alexis Kavyrchine
Meilleurs décors pour Carlos Conti
César des Lycéens

samedi 22 mai 2021

L'Homme de l'Ouest

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Man of the West" de Anthony Mann. 1958. 1h40. Avec Gary Cooper, Julie London, Lee J. Cobb, Arthur O'Connell, Jack Lord, John Dehner 

Sortie salles France: 26 Décembre 1958 

FILMOGRAPHIEAnthony Mann, de son vrai nom Emil Anton Bundsmann, est un réalisateur et scénariste américain, né le 30 juin 1906 à San Diego (Californie) et mort le 29 avril 1967 à Berlin (Allemagne). 1950 : La Porte du diable. 1950 : Winchester '73. 1951 : Quo vadis de Mervyn LeRoy (Anthony Mann tourne les scènes de l'incendie de Rome). 1952 : Les Affameurs. 1953 : L'Appât. 1960 : Spartacus. Film terminé et signé par Stanley Kubrick probablement en raison de désaccords avec Kirk Douglas, producteur du film. 1960 : La Ruée vers l'Ouest. 1961 : Le Cid. 1964 : La Chute de l'Empire romain. 1965 : Les Héros de Télémark. 1968 : Maldonne pour un espion. 


Etonnant de découvrir un western aussi sombre, aussi crépusculaire et aussi violent en cette année 1958 qu'Anthony Mann (quelle pléthorique filmo !) réalise froidement dans son refus de concession. Incarné par un Gary Cooper aussi glaçant qu'étonnamment aigri (pour ne pas dire acrimonieux à travers l'expression de son regard dépité), l'Homme de l'Ouest s'alloue d'une surprenante noirceur au fil d'un vénéneux récit y fustigeant la violence expéditive. Ainsi, l'intrigue se tisse autour du profil taciturne de Link Jones (Gary Cooper), ancien hors la loi en cavale recherché depuis 15 ans mais qui s'avère aujourd'hui humaniste (comme il l'avoue si bien lors d'une réplique avec un partenaire) après avoir déclarer forfait avec les armes. Or, lors de l'attaque d'un train par 3 bandits, Link est contraint de poursuivre sa route à pied en compagnie d'une chanteuse et d'un joueur professionnel. C'est dans une demeure isolée qu'il décide de trouver refuge afin de se protéger du froid à l'approche de la nuit tombée. Mais le lieu est déjà abrité par les 3 bandits du train de marchandise ainsi que par une vieille connaissance de Link, Dock Tobin, son leader d'autrefois qui l'enseigna au braquage et au crime. Ainsi, pour tenter de survivre et protéger ses deux compagnons de fortune, Link devra renouer avec ses instincts de haine. 


Fort d'un climat quelque peu dépressif, tout du moins anxiogène et particulièrement obscur, l'Homme de l'Ouest affiche un sentiment d'insécurité fétide parmi les présences délétères des bandits se délectant à extérioriser leurs bas instincts pour le plaisir d'y perpétrer le mal. La force dramatique de l'intrigue résidant dans le profil moral de Link Jones sévèrement malmené, molesté et vulnérable par les brimades de ces malfrats avant de renouer peu à peu avec la violence dans son enjeu d'auto-justice. Il est d'ailleurs étonnant d'observer un cowboy héroïque aussi atone, contrarié et hésitant lors de ses prises de position timorées à tenter de s'opposer aux assaillants. Anthony Mann attachant notamment une certaine importance aux rapports intimes qu'il s'alloue avec la chanteuse lors d'une romance impossible pour autant pleine de dignité et de déférence dans leur rapport commun de confiance. On reste enfin impressionné par ses séquences d'actions chiadées qui plus est renforcée d'une violence âpre assez inédite pour l'époque si je ne m'abuse. D'ailleurs la bagarre à poing nu que Link s'échange avec un des malfrats s'avère d'une cruauté rigoureuse à travers son intensité dramatique de longue haleine. Un combat interminable, moment anthologique assez pénible à observer lorsque Link se laisse toujours plus happer par ses bas instincts de vendetta après avoir essuyer de terribles coups et lorsque la victime lui supplie vainement d'arrêter. 


Superbement mis en scène en y exploitant (tout en contraste) autant ses vastes décors naturels qui environnent la bâtisse que ce huis-clos caverneux à l'atmosphère aussi malsaine qu'étouffante (Tarantino s'en serait d'ailleurs peut-être inspiré pour accomplir ses 8 salopards si j'ose dire), l'Homme de l'Ouest s'alloue d'originalité et d'audace pour y dépoussiérer le western classique à travers ces portraits de cow-boys sclérosés, usés par leur déchéance animale (d'autrefois ou tristement actuelle). Grand classique classieux indispensable.

*Bruno

vendredi 21 mai 2021

Hannah et ses Soeurs.

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Hannah and Her Sisters" de Woody Allen. 1986. U.S.A. 1h47. Avec Michael Caine, Mia Farrow, Woody Allen, Barbara Hershey, Max von Sydow, Dianne Wiest, Carrie Fisher, Maureen O'Sullivan, Lloyd Nolan, John Turturro.

Sortie salles France: 21 Mai 1986

FILMOGRAPHIE: Woody Allen est un réalisateur américain, scénariste, acteur et humoriste américain, né le 1er décembre 1935 à New York. Lily la tigresse (1966). Prends l'oseille et tire-toi (1969). Bananas (1971). Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander (1972). Woody et les Robots (1973). Guerre et Amour (1975). Annie Hall (1977). Intérieurs (1978). Manhattan (1979). Stardust Memories (1980). Comédie érotique d'une nuit d'été (1982). Zelig (1983). Broadway Danny Rose (1984). La Rose pourpre du Caire (1985). Hannah et ses sœurs (1986). Radio Days (1987). September (1987). Une autre femme (1988). Crimes et Délits (1989). Le Complot d'Œdipe Court-métrage du film New York Stories (1989). Alice (1990). Ombres et Brouillard (1991). Maris et Femmes (1992) . Meurtre mystérieux à Manhattan (1993). Coups de feu sur Broadway (1994). Maudite Aphrodite (1995). Tout le monde dit I love you (1996). Harry dans tous ses états (1997). Celebrity (1998). Accords et Désaccords (1999). Escrocs mais pas trop (2000). Le Sortilège du scorpion de jade (2001). Hollywood Ending (2002). La Vie et tout le reste (2003). Melinda et Melinda (2004). Match Point (2005). Scoop (2006). Le Rêve de Cassandre (2007). Vicky Cristina Barcelona (2008).  Whatever Works (2009). Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (2010) . Minuit à Paris (2011).  To Rome With Love (2012). Blue Jasmine (2013) . Magic in the Moonlight (2014). L'Homme irrationnel (2015). Café Society (2016). Wonder Wheel (2017). Un jour de pluie à New York (2019).


Rien n'est moins sûr que la solidité et la valeur du couple. 
Délicieuse comédie romantique établie sous une forme chorale, Hannah et ses soeurs dépeint les vicissitudes de ses dernières prises dans la tourmente de l'amour à travers leur relation sentimentale ou conjugale. Hannah (Mia Farrow) formant un couple avec Elliott (Michael Caine) alors que celui-ci s'avère follement amoureux de la soeur de son épouse, Lee (Barbara Hershey), elle même femme de Frederick, dessinateur beaucoup plus âgé qu'elle flairant en silence leur potentielle rupture. Quand bien même Mickey (Woody Allen), ex-époux d'Hannah, tente de renouer une seconde fois avec Holly (Dianne Wiest), soeur cadette d'Hannah un tantinet junky et quelque peu vénale par sa situation instable. Or, Mickey demeure hypocondriaque et terriblement névrosé à tenter de percer les arcanes du sens de la vie au point de quitter son poste de producteur télé dans sa posture suicidaire. Ainsi, tout ce joli monde baignant dans l'hypocrisie, l'incertitude, le mensonge, la contradiction et l'égoïsme (de par leur désir de raviver la flamme d'autrefois) tentera de renouer avec l'amour pour le meilleur et l'incertitude. Et ce en osant tromper l'être aimé pour deux d'entres eux (Elliott et Lee) pour autant contrariés dans leur commune culpabilité morale à manipuler leur partenaire. 


Superbement endossé par ce cast en or d'un naturel sans fard (si bien que l'on omet dès le prologue leur cachet proverbial), Hannah et ses Soeurs est un régal d'humour, de douce tendresse et de romance acide sous couvert de cruelle adultère. Woody Allen radiographiant dans l'introspection (voix-off des personnages pour percer leur véritable pensée) ces personnages lunatiques, angoissés à l'idée de perdre l'être aimé alors que certains d'eux s'y raviseront pour leur propre intérêt d'y esquiver la solitude. Quand bien même, Mickey prisonnier de sa paranoïa à la fois spirituelle et désaxée (de par sa frayeur de trépasser à tous moments) s'efforcera de se reconstruire avec autant d'hypocrisie et de duperie pour sa nouvelle drague improvisée avec Holly. Sorte de thérapie personnelle pour le réalisateur Woody Allen se posant mille et une question sur la métaphysique, la religion, les rouages de l'amour et la nature lâche de l'être humain s'adonnant au "baratin" pour parfaire leur intérêt, Hannah et ses Soeurs a de quoi remettre en doute les certitudes du couple le plus fiable coexistant en harmonie (dans l'apparence !). Si bien que les apparences peuvent parfois être trompeuses à travers cet esprit d'individualité à ne songer qu'à son propre intérêt du bonheur retrouvé.   


"Tout ce qui s'est passé entre nous se noie dans la brume"
Superbement photographié dans la ville documentée de New-York que Woody Allen chérit sous une impulsion jazzie, Hanna et ses soeurs conjugue sans modération fous-rires incontrôlés (les séquences pittoresques où apparait l'acteur Woody Allen sont jubilatoires à travers son profil aliéné), drôlerie caustique et tendresse amère au fil de liaisons conjugales au destin impromptu. Le tout servi par des dialogues constamment incisifs et une mise en scène plutôt chiadée dans son maniement inné de la caméra (à l'instar de quelques travelings circulaires tournoyant autour des personnages en aparté). 

Dédicace à Jérôme André tranchant
*Bruno

Box Office France: 1 402 462 entrées

Récompenses: Golden Globes 1987 : Golden Globe du meilleur film musical ou de comédie
Oscars 1987 : Oscar du meilleur scénario original pour Woody Allen, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Michael Caine, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Dianne Wiest
BAFTA 1987 : Meilleur réalisateur et Meilleur scénario original pour Woody Allen

jeudi 20 mai 2021

5 Venins Mortels

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Wu du" de Chang Cheh. 1978. Hong-Kong. 1h41. Avec Sheng Chiang, Philip Kwok, Feng Lu

Sortie salles Hong-Kong: 12 Août 1978

FILMOGRAPHIE: Chang Cheh (張徹 en chinois, Zhāng Chè en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur chinois hongkongais, né en 1923 à Hangzhou en Chine et mort le 22 juin 2002 à Hong Kong. 1966 : Le Trio magnifique. 1967 : Un seul bras les tua tous. 1968 : Le Retour de l'hirondelle d'or. 1969 : The Singing Thief. 1969 : Le Bras de la Vengeance. 1969 : The Flying Dagger. 1969 : Le Sabreur solitaire. 1970 : Vengeance. 1970 : Les Treize Fils du Dragon d’Or. 1971 : La Rage du tigre. 1971 : Duel aux poings. 1971 : Duo Mortel. 1972 : Le Justicier de Shanghaï. 1972 : La Légende du lac. 1972 : Le Nouveau justicier de Shanghaï. 1973 : Frères de sang. 1974 : Ceinture noire contre kung-fu. 1974 : Les Cinq Maîtres de Shaolin. 1978: 5 Venins Mortels. 1982 : The Brave Archer and His Mate. 1984 : Shanghai 13. 1993 : Ninja in Ancient China. 


Ne ressemblant à rien de connu, 5 Venins mortels dépayse en diable à travers son concentré de kung-fu, d'étrangeté gothique et d'horreur cruelle eu égard des séquences de tortures aussi éprouvantes que sadiques qui interfèrent lors de la seconde moitié du récit. Quand bien même l'éditeur Wild Side Video ne spécifie jamais au dos de sa jaquette la locution "horreur" alors que certaines séquences pourraient heurter un public de - 13 ans selon mon jugement de valeur. Les exactions et sévices insolites demeurant particulièrement vigoureux à travers le soin de la réalisation usant d'une bande-son dissonante afin de renforcer malaise, étrangeté et appréhension. Quoiqu'il en soit, 5 venins mortels nous fait participer à un drôle de thriller hermétique à travers l'investigation d'un jeune émissaire tentant de retrouver 5 anciens élèves d'arts martiaux potentiellement sujets à la corruption. Le fondateur de l'école l'ayant aussi enrôlé afin de préserver la vie de victimes innocentes. Ainsi, chacun des combattants parfois masqués bénéficient d'un pouvoir exclusif s'apparentant à une gestuelle reptilienne ou amphibien (Crapaud, Serpent, Scorpion, Lézard et Mille-pattes). 


Or, plusieurs d'entre eux ont l'intention de s'approprier un trésor qu'une famille détient dans un endroit secret. Le jeune disciple tentera donc de s'allier avec le plus honnête d'entre eux (selon les conseils du maître d'école) afin de dénicher les éventuels criminels. Si 5 venins mortels cède un peu trop aux bavardages lors de ses 45 minutes lors de sa corruption juridique, la suite s'avère toujours plus surprenante et efficace à travers ses rebondissements dramatiques d'une cruauté escarpée. Un parti-pris payant puisque le spectateur avide de rancoeur et de vengeance se retrouve dans l'expectative à escompter scrupuleusement la loyauté d'un règlement de compte en bonne et due forme. Ce qui nous amène à des affrontements évidemment épiques à travers l'art martial du Kung-fu magistralement chorégraphié comme de coutume chez la Shaw Brothers. Une action rigoureuse extrêmement détaillée et jamais gratuite puisque subordonnée au récit en suspens, et ce jusqu'au final homérique littéralement démesuré à travers moult affrontements que Chang Cheh oscille en simultané grâce au dynamisme du montage au plus près des combats physiques et aériens. Chacun des antagonistes combattant avec une hallucinante vélocité l'adversaire à l'instar d'un reptile (ou d'un amphibien) lors de bruitages animaliers à la fois idoines et percutants. 


Vénéneux divertissement ayant influencé Tarantino et d'autres cinéastes férus d'action décomplexée, 5 Venins Mortels n'a pas pris une ride grâce à la modernité de ses combats tributaires d'une fusion des genres aussi déconcertante que fascinante. Excellent. 

*Bruno
2èX

mercredi 19 mai 2021

Moto Massacre

                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site gzhorreurfilmvhs.blogspot.com

"Speed cross" de Stelvio Massi. 1980. Italie. 1h44. Avec Fabio Testi, Vittorio Mezzogiorno, Daniela Poggi, Jacques Herlin, Marilda Donà

Sortie salles France: 29 Juillet 1981. Italie: 2 février 1980

FILMOGRAPHIE: Stelvio Massi né le 26 mars 1929 à Civitanova Marche et mort le 26 mars 2004 à Velletri est un directeur de la photographie et réalisateur italien.1974 : Cinq Femmes pour l'assassin. 1974 : Macrò. 1974 : Brigade volante. 1975 : Un flic voit rouge. 1975 : Marc la gâchette. 1976: Magnum 44 spécial. 1976 : Agent très spécial 44. 1976 : Il conto è chiuso (it). 1977 : L'exécuteur vous salue bien. 1977 : Poliziotto senza paura. 1977 : SOS jaguar, opération casse gueule. 1978 : Il commissario di ferro. 1978 : Un flic explosif. 1979 : Moto massacre. 1979 : La Cité du crime. 1979 : Un flic rebelle. 1980 : La Mort au bout de la route . 1984 : Torna (it). 1984 : Guapparia (it). 1986 : Mondo cane oggi - L'orrore continua (it). 1987 : L'Enfer des héros . 1987 : Cobra nero. 1988 : Cobra nero 2. 1988 : Taxi Killer. 1988 : Mondo cane  2000. 1989 : Droga sterco di Dio (it). 1989 : Arabella l'angelo nero (it). 1992 : L'urlo della verità. 1993 : Alto rischio (it). 1994 : La pista bulgara (it). 1994 : Il quinto giorno

On ne peut que saluer l'heureuse initiative de Netflix (souvent injustement décrié auprès des rabat-joies, ça c'est dit !) de nous avoir dégoté une rareté invisible depuis sa location Vhs que j'ai eu toutefois l'opportunité de découvrir à l'orée des années 80 dans mon cocon douillet. Tant et si bien que ce pur produit d'exploitation fleure bon le B movie du samedi soir en compagnie amiteuse d'un duo bonnard: Fabio Testi et Vittorio Mezzogiorno. Des comédiens de seconde zone résolument à l'aise dans leur fonction héroïque impromptue et appétence lubrique. Alors oui, l'intrigue ultra simpliste n'est qu'une compilation de clichés. Entre situations polissonnes à la vulgarité assumée que nos héros provoquent sans gêne et règlements de compte mafieux délibérés à retrouver un fameux document afin de taire leur pari truqué. 

Pour autant, le récit parfaitement mené, car jamais ennuyeux, s'avère d'une efficacité fructueuse, notamment en y plantant son décorum dans le milieu insolite des motocross. Paolo et Nicola demeurant 2 champions notoires prêts à participer à une nouvelle course sans connaître (de prime abord) les stratégies véreuses d'une Mafia déjà responsable de la mort de coureurs lors d'antécédentes compétitions. Ainsi, entre 2 dragues racoleuses, intimidations hostiles et exactions morbides, nos lurons vont peu à peu s'apercevoir du piège mortel qui leur ait intenté au fil d'un cheminement davantage dramatique eu égard du sort réservé à leur intime entourage. Emaillé de petites séquences d'action oscillant poursuites, cascades et pugilats façon Bud Spencer, Moto Massacre culmine son potentiel ludique auprès d'une course poursuite épique lors de sa compétition finale supervisé par l'illustre concepteur français, Rémy Julienne ! Une poursuite haletante peut-être pas aussi jouissive qu'escomptée mais néanmoins suffisamment réaliste, prenante et chorégraphiée pour s'y laisser captiver jusqu'au point d'arrivée. 

Pour tous les amateurs de Bisserie introuvable fleurant bon le divertissement sans prise de tête, Moto Massacre est à ne pas rater pour qui sait apprécier le Buddy Movie transplanté dans le cadre d'une scénographie sportive assez efficacement exploitée. Et si on regrette une grosse incohérence autour du fameux document tant convoité (nous ne saurons jamais où était-il planqué !) que Stelvio Massi s'esbaudit à nous faire infructueusement patienter, la fantaisie et le charme du duo amical Fabio Testi / Vittorio Mezzogiorno nous laissent à terme sur une impression jouasse que l'on aurait sans peine plaisir à revoir. 

P.S: le film est diffusé sur Netflix sous son titre initial moins racoleur: "Speed Cross".

*Bruno
2èx

mardi 18 mai 2021

Les Nouveaux Barbares

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com

"I nuovi barbari" de Enzo G. Castellari. 1983. Italie/Etats-Unis. 1h31. Avec Giancarlo Prete, Fred Williamson, George Eastman, Anna Kanakis, Ennio Girolami, Venantino Venantini. 

Sortie salles France: 9 Mai 1984. Italie: 7 Avril 1983

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Enzo G. Castellari est un réalisateur, scénariste, acteur, monteur et producteur italien, né le 29 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1967: Je vais, je tire et je reviens. 1968: Django porte sa croix. 1968: 7 Winchester pour un massacre. 1968: Tuez les tous... et revenez seul ! 1973: Le Témoin à abattre. 1976: Keoma. 1977: Une Poignée de salopards. 1977: Action Immédiate. 1979: La Diablesse. 1979: Les Chasseurs de Monstres. 1981: La Mort au Large. 1982: Les Nouveaux Barbares. 1982: Les Guerriers du Bronx. 1983: Les Guerriers du Bronx 2. 1987: Striker. 1987: Hammerhead. 1997: Le Désert de Feu.


Une affiche rutilante inversement proportionnelle au contenu filmique.
Les Nouveaux Barbares
à beau porter la signature de Enzo G. Castellari, il fait parti selon moi du bas du panier du Post-Nuke Z spaghetti en dépit de son prologue hilarant gentiment attrayant. Mais passé l'effet de surprise de tout cet attirail carnavalesque qui s'esquisse face à nous (voitures blindées calquées sur les carrosseries de Mad Max 2, guerriers hostiles affublées de vêtements sportifs customisés, flingues futuristes en y ajoutant un irritant bruitage de rayon laser, scénographie désertique pour autant végétative au sein d'une carrière aménagée), comment voulez vous alimenter un soupçon de sympathie face à un divertissement standard dénué de scénario (une lutte infernale entres bons et méchants), de personnages et d'ambiance post-apo ? Le tout servi d'un score électro dissonant de Claudio Simonetti déjà obsolète à l'époque !


Car si on y croise Fred Williamson, George Eastman (faisant ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles à renfort de cabotinage) et quelques seconds-rôles familiers du cinéma de genre, Les Nouveaux Barbares fait office de pétard mouillé à travers ses poursuites et bastons en règle dénuées d'une once d'intensité et encore moins de fulgurance technique. Castellari utilisant ses acteurs à l'instar de playmobils statiques dans leur fonction bovine à court de carburant comme le soulignent leurs cascades infructueuses filmées dans un ralenti faussement chorégraphique. On se console toutefois sur quelques séquences involontairement grotesques (surtout parmi la présence juvénile de Giovanni Frezza particulièrement à l'aise en mécanicien hyper doué !) tout en se remémorant avec nostalgie les fleurons bisseux autrement ludiques et débridés que perdurent Les Guerriers du Bronx 1 et 2, Atomic Cyborg, Les Exterminateurs de l'an 3000, Les Rats de Manhattan, Le Gladiateur du Futur, Metalstorm, Le Guerrier de l'Espace,  et surtout l'inégalé 2019, après la chute de New-York. 

*Bruno
3èx

lundi 17 mai 2021

Night in Paradise

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Park Hoon-jung. 2021. Corée du Sud. 2h12. Avec Uhm Tae-goo, Jeon Yeo-been, Cha Seung-won, Lee Ki-young 

Diffusion Netflix: 9 Avril 2021

FILMOGRAPHIEPark Hoon-jung est un réalisateur et scénariste sud-coréen né en 1975. Night in Paradise (2020). The Witch: Part 1. The Subversion (2018). VIP (2017). The Tiger: An Old Hunter's Tale (2015). New World (2013). The Showdown (2011).  


Polar ultra violent impeccablement mené et maîtrisé, Night in Paradise dégage un climat de mélancolie désespéré au fil d'une trajectoire vindicative dénuée de lueur d'espoir. Et si on regrette un final ultra sanglant beaucoup trop complaisant (un parti-pris hélas très courant dans le cinéma asiatique), on garde en mémoire un sentiment poignant d'amertume à travers l'impossible histoire d'amour entre mafieux et une solitaire suicidaire. L'intrigue traitant de l'instance de survie de ce dernier planqué dans une autre contrée après que sa tête fut mise à prix par le clan ennemi. Mais également lâché dans son propre camp, il aura donc fort affaire à tenter de s'extirper de ces guet-apens avec l'appui amical de cette jeune femme condamnée par la maladie (il lui reste 2 mois à vivre). Emaillé d'époustouflantes séquences d'actions dont une poursuite sur bitume remarquablement montée, on reste impressionné par l'intensité et la lisibilité de ses affrontements homériques dénués de concession. 


On est également surpris d'un rebondissement au dernier tiers afin de relancer l'intensité dramatique des affrontements d'une barbarie sadique redondante (les "nombreux" coups de couteau portés sur le corps de l'adversaire moribond). Quand au jeu des acteurs, rien n'y est à reprocher si bien que l'on parvient à se familiariser auprès de cet anti-héros qu'endosse Uhm Tae-goo dans une posture impassible peu à peu gagnée par l'empathie de par sa relation naissante avec Kim Jae-yeon que Jeon Yeo-been incarne avec une poignante sobriété dans ses expressions introverties ou autrement colériques. Un excellent divertissement donc qui parvient dès le départ à captiver, notamment auprès de sa mise en place des personnages et de son intrigue étalée sur 45 minutes. Une plus-value qui ne manque jamais d'émotion (désabusée) et de vigueur à travers le chemin de croix de nos héros tentant vainement de se prémunir contre l'ingérable violence qu'il ont eux même provoqués.  


Merci à Jean-Marc Micciche pour la découverte. 

*Bruno

samedi 15 mai 2021

Le Dernier train de Gun hill

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Sensecritique.com

"Last Train From Gun Hill" de John Sturges. 1959. U.S.A. 1h34. Avec Kirk Douglas, Anthony Quinn, Carolyn Jones, Earl Holliman, Brad Dexter, Brian G. Hutton. 

Sortie salles France: 21 Janvier 1960

FILMOGRAPHIE: John Sturges est un réalisateur et producteur de films américain né le 3 janvier 1910 à Oak Park (Illinois) et mort le 18 août 1992 à San Luis Obispo (Californie).1948 : Le Signe du Bélier. 1949 : Les Aventuriers du désert. 1950 : La Capture. 1950 : Le Mystère de la plage perdue. 1950 : Right cross. 1950 : The Magnificent Yankee. 1951 : Kind Lady. 1951 : Le peuple accuse  O'Hara. 1951 : It's a Big Country. 1953 : Fort Bravo. 1953 : La Plage déserte. 1954 : Un homme est passé. 1955 : Duel d'espions. 1955 : La Vénus des mers chaudes. 1956 : Coup de fouet en retour. 1957 : Règlements de comptes à OK Corral. 1958 : Le Trésor du pendu. 1958 : Le Vieil Homme et la mer. 1959 : La Proie des Vautours. 1958 : Le Dernier Train de Gun Hill. 1960 : Les Sept Mercenaires. 1961 : Par l'amour possédé. 1962 : Citoyen de nulle part. 1962 : Les Trois Sergents. 1963 : La Grande Évasion .1965 : Station 3 : Ultra Secret. 1965 : Sur la piste de la grande caravane. 1967 : Sept secondes en enfer. 1968 : Destination Zebra, station polaire. 1969 : Les Naufragés de l'espace. 1972 : Joe Kidd. 1973 : Chino. 1974 : Un silencieux au bout du canon. 1976 : L'aigle s'est envolé.


Duo de légende pour western de grande classe. 
Grand classique du western à travers son classicisme épuré, qui plus est resplendissant de rutilantes couleurs à travers ses décors domestiques richement détaillés (saloon / salon / chambre font communément office de refuge pour nos rivaux, tant hospitalier de prime abord qu'inhospitalier pour l'évolution de leur rapports houleux) le Dernier train de Gun Hill relate la confrontation psychologique entre 2 monstres sacrés du cinéma: Kirk Douglas / Anthony Quinn. Ces derniers s'opposant avec une résilience imperturbable pour un enjeu filial et criminel. Car à la suite du viol d'une indienne par le fils de Craig Belden (Anthony Quinn) et d'un complice, le shérif Matt Morgan (Kirk Douglas) part à leur recherche à bord d'un train pour faire escale à Gun Hill. C'est en cet endroit qu'il retrouve son meilleur ami Craig Belden, père du criminel qui fera tout pour protéger son chérubin impliqué dans cet impardonnable viol criminel. Nanti de cette intrigue solide bâtie sur un indéfectible amour filial que se partage le duo, le Dernier Train de Gun Hill dissémine lestement au fil de son cheminement tendu divers infos sur les relations et conditions conjugales entre les protagonistes avec comme point commun le deuil inconsolable. 


Le récit mettant à l'honneur le sens de la justice auprès du shérif s'évertuant à punir les responsables tout en évitant de céder à la violence de fatals règlements de compte. Ainsi, le Dernier train de Gun Hill ne relâche jamais la pression lors de ses situations davantage tendues rehaussées à mi parcours d'une prise d'otage de tous les dangers. Car il s'agit ensuite d'instaurer un huis-clos à la fois haletant et oppressant lorsque le shérif et son prisonnier sont contraints de se blottir dans une chambre avant d'y être encerclé par les sbires de Belde. Son suspens émoulu émanant du sort précaire, de l'instance de survie du shérif Matt Morgan acharné à mettre sous les verrous les 2 criminels responsables de la mort de l'indienne. Quand bien même son meilleur ami d'autrefois fera tout pour lui dissuader d'invoquer au châtiment aussi irrévocable. La force dramatique du récit découlant ensuite des diverses stratégies offensives des antagonistes à daigner la mort du shérif, alors que celui-ci sera contraint de riposter en guise de légitime défense. Il pourra d'ailleurs compter sur l'assistance de l'ancienne maîtresse de Belden délibérée à lui porter secours en guise de revanche conjugale. 


Magnifié des vénéneux charismes du duo infernal Kirk Douglas / Anthony Quinn, le Dernier train de Gun-hill demeure imputrescible dans sa facture cinégénique, de par la carrure infaillible de son casting (jusqu'aux moindres seconds-rôles et figurants), de son sens esthétique littéralement flamboyant et pour sa mise en scène impliquée dénuée de redondance. Tant et si bien que l'on reste davantage sur le qui vive quant au sort indécis des personnages contraints de se tourner le dos pour un enjeu filial et de justice. Et ce sous couvert de manifeste anti-raciste (la thématique est clairement abordée en filigrane par le biais de seconds-rôles aussi ignorants qu'inconséquents) que John Sturges ne manque pas de vitupérer à quelques occasions arrogantes. Indispensable. 

*Bruno

vendredi 14 mai 2021

Les Tueurs de l'Ouest

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"El precio de un hombre: The Bounty Killer" de Eugenio Martín. 1966. Italie/Espagne. 1h33. Avec  Tomás Milián, Richard Wyler, Mario Brega, Halina Zalewska, Hugo Blanco, Lola Gaos.

Sortie salles France: 8 Janvier 1969. Italie: 4 Novembre 1966

FILMOGRAPHIEEugenio Martín Márquez est un réalisateur et scénariste espagnol né le 15 mai 1925 à Grenade.1959 : Despedida de soltero. 1961 : Les Corsaires des Caraïbes. 1962 : Le Tueur à la rose rouge. 1964 : Les Aventuriers de la jungle. 1965 : L'uomo di Toledo. 1966 : Les Tueurs de l'Ouest. 1968 : Requiem para el gringo. 1969 : La vida sigue igual. 1971 : Les Quatre Mercenaires d'El Paso. 1972 : Terreur dans le Shanghaï express. 1972 : Pancho Villa. 1973 : La chica del Molino Rojo. 1973 : Una vela para el diablo. 1980 : Aquella casa en las afueras.


Extrêmement rare, Les Tueurs de l'Ouest est un western spaghetti qui doit prioritairement sa renommée grâce à la présence de l'acteur caméléon, Tomas Milian qu'Artus Films renait de ces cendres grâce à leur Blu-ray commercialisé chez nous. Si bien qu'il s'agit ici de sa première apparition dans un western soigneusement réalisé par Eugenio Martin (Terreur dans le Shangaï Express). On apprécie donc l'inventivité de ses cadrages alambiqués, sa luminosité onirique d'un ciel crépusculaire et l'exploitation de ses vastes décors naturels qui environnent l'auberge à travers ses panoramas. L'intérêt de l'intrigue résidant justement dans son profil équivoque que le cinéaste se refuse à élucider jusqu'à mi-parcours du métrage. José Gomez étant un pilleur de banque tout juste arrêté par les forces de l'ordre. Mais au moment de l'escorter en prison, celui-ci et ses géôliers font une halte dans une auberge. C'est dans ce lieu qu'il parvient à s'échapper parmi la complicité de l'unique cliente, une jeune femme aux superbes yeux verts (une séquence d'évasion remarquablement pensée et structurée, une des meilleurs séquences du film). 


Mais résigné à le remettre en prison, le représentant de la loi Luke Chilson part sans relâche à sa recherche. Ainsi, c'est autour de ce triangle sentimental que l'intrigue finit par progresser pour peu à peu laisser libre court aux agissements insidieux de José, autrefois orphelin pointé du doigt et victime d'injustice mais aujourd'hui devenu tueur sans vergogne à force de se faire justice et de prendre goût à la violence. Mais bien avant ce retournement de veste et de situation, le cinéaste aura pris soin de nous attacher à ce charmant marginal, notamment grâce à la posture solidaire de ces amis d'enfance et de sa compagne mutuellement épris de compassion depuis son sort infortuné. Tomas Milian demeurant comme de coutume magnétique de par sa présence animale sensiblement délétère au fil de ses exactions vengeresses et de son incapacité à éprouver une quelconque indulgence. Quand bien même la sublime Halina Zalewska (hélas décédée à l'âge de 36 ans) lui partage la vedette avec un charisme aussi ensorcelant en maîtresse sentencieuse prenant peu à peu conscience de la trahison de son compagnon ayant virer sa cuti. Ses yeux littéralement émeraudes nous transperçant la vue à chacune de ses apparitions que le réalisateur ne manque pas d'exacerber à travers ses plans serrés. 


Western au climat désenchanté, soigneusement réalisé et interprété, Les Tueurs de l'Ouest ne manque pas de charme, de personnalité et d'intensité à travers la confrontation du bon et du méchant que le spectateur observe avec une attentive réflexion morale quant à la dégénérescence de ce dernier victime de sa condition criminelle. A découvrir.

*Bruno

jeudi 13 mai 2021

Le défi de Robin des Bois

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"A Challenge for Robin Hood" de C.M. Pennington-Richards. 1967. Angleterre. 1h36. Avec Barrie Ingham, Peter Blythe, John Arnatt, Gay Hamilton, James Hayter.

Sortie salles France: ?. Angleterre: 1er Juillet 1967

FILMOGRAPHIEC.M. Pennington-Richards, né le 17 décembre 1911 à South Norwood et mort le 2 janvier 2005 (à 93 ans) à Bognor Regis au Royaume-Uni, est un réalisateur britannique. 1953 : The Oracle. 1957 : Hour of Decision. 1961 : Dentist on the Job. 1962 : Requins de haute mer. 1967 : Le Défi de Robin des Bois. 


A défaut d'être un chef-d'oeuvre de l'illustre Hammer Films; Le défi de Robin des Bois demeure un très bon spectacle populaire, de par l'implication des comédiens prenant plaisir à l'aventure (Barrie Ingham n'a aucune peine à se fondre dans le corps du justicier intrépide), et par le panache de sa mise en scène fertile en action, humour et romance. Et si l'intrigue s'avère aussi classique qu'attendue, elle reste constamment efficace grâce à l'énergie de sa réalisation où rien n'a été laissé au hasard et à la bonhomie de ses protagonistes dénués de complexe à se prêter au jeu de la rivalité pour l'honneur de l'équité. Ainsi donc, on s'attache d'instinct à la fougue de ces derniers combattant l'injustice, la machination et la trahison lors d'une cohésion héroïque, quand bien même on se dépayse de son contexte historique à travers sa nature forestière et l'architecture gothique du vaste château auquel nos héros ne cessent d'aller et venir. Un peu plus moderne, notamment auprès de ses séquences d'actions plutôt bien dirigées (dont un impressionnant duel final à l'épée superbement chorégraphié), le Défi de Robin des Bois fleure bon le cinéma de quartier en tentant de rajeunir ses combats un peu plus violents que nos classiques immuables ayant bercé notre douce enfance. A revoir en famille, de préférence un jour férié ou lors des vacances scolaires. 


*Bruno
2èx

mercredi 12 mai 2021

Stella

                                         
                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site www1.alliancefr.com

de Sylvie Verheyde. 2008. France. 1h42. Avec Guillaume Depardieu - Karole Rocher - Léora Barbara - Benjamin Biolay - Mélissa Rodrigues 

Sortie salles France: 12 Novembre 2008

FILMOGRAPHIESylvie Verheyde (née en 1967) est une réalisatrice, actrice. scénariste et productrice de cinéma française. 1997 : Un frère. 2000 : Princesses. 2008 : Stella. 2011 : Confession d'un enfant du siècle. 2016 : Sex Doll. 2021 : Madame Claude. 

            
Souvenirs, souvenirs.
Tiré d'un récit autobiographique, Sylvie Verheyde nous dépeint avec souci de vérité documenté le souvenir de l'époque révolue des années 70. La peinture sociétale d'une classe ouvrière en perdition que l'on découvre du point de vue d'une fillette chétive comme rarement un cinéaste ne l'eut décrit avec autant de précision et de détails (on peut d'ailleurs songer au cinéma de Pialat au point même de croire que le film soit véritablement originaire des années 70 !). Ainsi, 1h42 durant, nous allons suivre à travers son regard de 11 ans son parcours de vie aussi difficile que tumultueux. Stella, introvertie, taciturne et timorée, débordante de sensibilité, de fragilité et de curiosité durant son parcours houleux d'une quotidienneté morose, faute de parents peu communicatifs, tenanciers d'un bistrot à la clientèle férue de fiesta jusqu'à enivrement. Des parents volages sur la corde raide comme nous l'apprendrons au fil du cheminement dubitatif de Stella coexistant au sein de ce huis-clos fuligineux à travers les rapports amiteux de ces petites gens au grand coeur mais résolument paumée dans leur condition à la fois marginale, désoeuvrée, voire parfois même déviante et paraphile. Ce qui portera atteinte à Stella d'après ses mauvaises notes scolaires, faute de ces nuits noctambules beaucoup trop inaudibles, agitées, pour ne pas dire licencieuses, ingérables.


Ainsi, à travers sa condition de vie acrimonieuse souvent livrée au sentiment de déréliction, nous suivrons minutieusement son quotidien, entre bonne humeur, étourderie, oisiveté, contrariété et même révolte. Tant auprès de la cellule familiale cacophonique, de ces rapports amicaux parfois tendus que du corps enseignant avec ces professeurs condescendants et castrateurs, voirs parfois même violents par le geste ou la parole. C'est donc un véritable voyage temporel que nous illustre la réalisatrice Sylvie Verheyde avec souci de vérité sociale et humaniste, eu égard des performances d'acteurs vivants plus qu'ils ne jouent leur rôle fictif. Tant auprès de la (trop) rarissime Karole Rocher en mère inculte pour autant pétrie d'affection et de désagrément pour le sort de sa fille, du tout aussi discret Benjamin Rocher  en paternel taciturne, fumeur invétéré de gauloise et buveur de Ricard, du regretté Guillaume Depardieu  en solitaire inconsolable sur le fil du rasoir, que de l'époustouflante Léora Barbara hyper naturelle en fillette candide en apprentissage de rédemption et de maturité (vous n'oublierez jamais la sobre expressivité de son regard inné). Notamment afin de canaliser ses pulsions de colère et de violence qu'on ne voit pas venir après avoir témoigné à plusieurs reprises d'adultère, d'attouchements et de passages à tabac entre poivrots à la sortie (et en interne) du bistrot. Stella étant le jouet perturbé des mauvaises circonstances dont on l'entoure. Le spectateur hypnotisé par sa présence démunie daignant la protéger comme s'il s'agissait de notre propre fille. 


Scandé des tubes inoubliables de Sheila, Daniel Guichard, Patrick Juvet, Gérard Lenorman, Eddie Mitchel ou encore Umberto Tozi (son fameux Ti Amo dans toutes les mémoires !) que l'on écoutait en boucle sur des vinyles craquelants, Stella fait perdre nos repères à travers sa peinture hyper réaliste d'une France profonde au mal-être existentiel. Celle de la banlieue parisienne mais aussi de la région (mal perçue) du Nord / Pas de Calais souvent tributaire du chômage et de la grisaille des corons mais infiniment chaleureuse dans le coeur de ces petites gens pétris de fraternité. D'une grande sensibilité à ne jamais quitter des yeux les mouvements et introversions morales de ce petit bout de 11 ans en quête d'amour, de tendresse, de respect et de reconnaissance, Stella bouleverse aux larmes de par son extrême pudeur d'y honorer l'enfance par la simplicité d'une époque insouciante très attachée à la noblesse de ces valeurs humaines. Un des plus beaux films français des années 2000. 

P.S: aux dernières nouvelles, une suite serait en préparation cette année. 

*Bruno
17.09.10. 149 v
12.05.21. 2èx

Distinctions:
  • Grand Prix du Meilleur scénariste 2006 : Prix Arlequin
  • Festival international du film de Flandre-Gand 2008 : Prix du scénario SABAM pour Sylvie Verheyde

mardi 11 mai 2021

L'Ombre du Fouet

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site fr.shopping.rakuten.com

"Ying zi shen bian" de Wei Lo. 1971. Hong-Kong. 1h18. Avec Pei-Pei Cheng, Hua Yueh, Li-Jen Ho, Sammo Kam-Bo Hung

Sortie salles Hong-Kong: 6 Août 1971

FILMOGRAPHIE: Wei Lo est un réalisateur, scénariste et producteur né en 1918 dans la province du Jiangsu, Chine, décédé le 20 janvier 1996 (78 ans) à Hong Kong. Belle combattante. 1979 Le poing de la vengeance. 1978 L'Irrésistible. 1977 Le Vengeur. 1977 Cravate Quan Xiao Zi. 1976 Fung yu seung lau chanter. 1976 La nouvelle fureur de vaincre. 1975 Xiao Shandong dao Xianggang. 1975 Jin fen shen xian shou. 1975 Somme moh. 1974 Hu tu fu xing. 1974 Massacre à San Francisco. 1974 Chuo tou zhuang yuan. 1974 Xiao ying xiong da nao Tang Ren jie. 1973 Dragon tatoué contre boxer thaï. 1973 Cravate wa. 1973 Le Bras vengeur de Wang Yu. 1973 Acrobatique Kung Fu contre Gang Noir. 1973 La revanche de Wang Yu. 1972 La fureur de vaincre. 1972 Poings de fureur. 1972 Karaté en plein ouragan.  1971 Bing tian xia nu. 1971 Grand patron. 1971 Gui liu xing. 1971 Ying zi shen bian. 1971 Les 8 invincibles du kung fu. 1970 Wu hu tu long. 1969 Hommes longs jin jian. 1969 Hu et. 1969 Du long tan. 1968 Ombre de la mort. 1968 Écart de danger. 1968 Duan hun gu. 1968 Cravate guan yin yong po bao zha dang. 1968 Nu xia hei hu mourir. 1968 Jin shi qing. 1967 Nora Zain: Femme Agent 001. 


Festival de combats au fouet et au sabre tous azimuts, L'Ombre du Fouet déménage en diable à travers ses morceaux d'anthologie impeccablement chorégraphiés à faire pâlir de jalousie la dernière prod  d'actionner bourrin mainstream. Car sous couvert d'une intrigue efficacement structurée conjuguant les thèmes de la vengeance, de la félonie et de la machination, le réalisateur oscille combats et massacre en règle avec une inventivité endémique. Tant auprès de la singularité des affrontements faisant parfois intervenir en intermittence quelques éléments surréalistes (corps volants dans les airs pour accéder à un toit) que de la vélocité des acteurs bondissant et voltigeant avec une fluidité hors-pair. Ainsi, quel bonheur de suivre et de contempler ses corps à corps belliqueux savoir jamais avoir le sentiment de lassitude ou de mal de tête, tant l'action (parfois accélérée pour amplifier leur fulgurante intensité) déborde de vigueur au fil d'un récit non exempt de suspense et d'interrogation quant à l'éventuelle culpabilité de fouet-éclair pris pour cible à la vindicte populaire à la suite de la mort d'une famille. 


Epaulé de son élève Yun Kai-yun, jeune guerrière passée maître dans l'art du maniement du fouet, et du rebelle Wang Jian-xin, ils vont à eux trois s'unifier afin de combattre les préjugés d'une sombre affaire de maraude. Par conséquent, à travers la qualité de son casting exclusivement masculin, on retrouve avec bonheur l'illustre Cheng Pei-pei se détachant de la foule machiste dans une posture aussi radieuse que spontanée. Une fonction héroïque d'une étonnante modernité dans sa capacité à combattre ardemment l'ennemi parmi l'ustensile inusité du fouet ! Justement, en parlant de modernité, on reste pantois d'émoi, d'admiration et de fascination face à son action épique épaulée il est vrai d'un montage très avisé afin de feindre ses trucages artisanaux disséminés de temps à autre (surtout pour les corps éjectés vers le ciel ou de ses sabres pénétrant de plein fouet dans la chair à une vitesse grand V !). Le maître mot de l'Ombre du Fouet demeurant "jouissance" d'un spectacle du samedi soir infiniment photogénique. Car au sein de cette aventure historique y contraste ses superbes décors enneigés, rehaussés il est vrai d'une photo toujours aussi esthétisée.


Sans prétention mais avec une volonté d'y parfaire un sommet du genre au gré d'un récit à la fois haletant et intrigant fertile en actions capiteuses, l'Ombre du Fouet se décline en luxueuse série B pour faire office d'incontournable classique de la Shaw Brothers
. 

*Bruno
2èx