mardi 13 février 2024

Iron Claw / The Iron Claw

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sean Durkin. 2023. U.S.A/Angleterre. 2h13. Avec Zac Efron, Jeremy Allen White, Harris Dickinson, Holt McCallany, Lily James, Maura Tierney, Stanley Simons 

Sortie salles France: 24 janvier 2024. Canada: 22 Décembre 2023

FILMOGRAPHIESean Durkin, né le 9 décembre 1981 au Canada, est un réalisateur et scénariste américain. 2006 : Doris (court métrage). 2010 : Mary Last Seen (court métrage) (également scénariste et monteur). 2011 : Martha Marcy May Marlene (également scénariste). 2013 : Southcliffe (mini-série). 2019 : The Nest (également scénariste). 2023 : Iron Claw. 


"L'âme de la famille, c'est le nom que l'on porte pour l'honorer"
Uppercut tout en pudeur que nous livre là Sean Durkin en s'inspirant de l'histoire vraie de la famille Von Erich, 4 frères catcheurs que leur patriarche "inextinguible" poussa à la gloire sans modération aucune, Iron Claw est un grand moment de cinéma comme on n'en voit quasiment plus de nos jours, à quelques exceptions près dans l'évidence. Tant et si bien que l'acuité de son intensité dramatique et la pudeur de sa réalisation sciemment elliptique, car allant droit à l'essentiel pour se libérer des clichés éculés, m'a quelque peu remémoré l'inoubliable Voyage au bout de l'Enfer de Michael Cimino, toutes proportions gardées. Notamment à travers son refus d'une sinistrose complaisante que le réalisateur parvient facilement à bannir de son métrage voué à la psychologie torturée de ses 4 frères inséparables. J'aurai peut-être pu citer un ou deux autres exemples mais c'est précisément ce chef-d'oeuvre ultime qui m'est promptement venu à l'esprit, tel un écho, une hantise malaisante, tant l'oeuvre fragile de Sean Durkin m'a également impliqué dans une impuissance morale éprouvante eu égard de l'infortune en crescendo qui s'abat sur cette famille prolo dépendante d'un père castrateur dénuée d'amour, de discernement et encore moins d'indulgence auprès de sa filiation. 

Ainsi donc, à travers l'épreuve sportive du catch que nous illustre Sean Durkin avec un brio spectaculaire n'ayant rien à envier aux matchs cuisants de Rocky, Iron Claw sombre peu à peu (passée la 1ère heure tout du moins) vers une dramaturgie escarpée au point d'avoir les nerfs solides pour mieux redouter le pire. Magnifiquement interprété, (je pèse mes mots), c'est toutefois Zac Efron qui tire son épingle du jeu en frère aîné voué corps et âme à l'amour de ses frères avec une sensibilité infiniment fragile en dépit de sa corpulence mastard aux muscles d'airain si j'ose dire. Un acteur habité par l'expression de ses sentiments fragiles, touchant et émouvant par le regard sa grande innocence quasi infantile (la séquence finale est inoubliable lorsqu'il se livre à ses enfants), mais également inquiétant lorsqu'il se laisse guider par ses démons intérieurs pour autant désireux de s'extirper de l'infortune après avoir appris à gérer ses sentiments haineux pour y rejoindre la sagesse d'esprit. Outre sa présence à la fois démunie et acharnée à tenter de relever les défis sportifs impossibles et les drames qui l'étreigne, faute d'une éducation bigote où les valeurs chrétiennes, de la compétition et de l'élitisme lui ont été instruits dès la naissance, au risque d'y laisser sa peau, il faut évidemment prôner le jeu charismatique de Holt McCallany en paternel impitoyable n'ayant comme seul dessein d'y bâtir un empire en son propre patronyme. Un personnage vil, sournois, cupide, médiocre car d'un égoïsme préjudiciable impardonnable de soumettre ses rejetons à un épuisement physique, moral irréversible pour leur surentraînement à corps perdu. 


La véritable famille ne se détermine pas par le lien du sang mais plutôt par le choix du coeur.
Admirablement reconstitué au sein de la sacro-sainte décennie 80 en faisant preuve d'une incroyable pudeur pour raconter son récit dramatique jusqu'au-boutiste (alors que la réalité fut encore plus sombre !), Iron Claw transfigure son ambition biographique sous l'impulsion d'acteurs au firmament pour retranscrire sans fard la douleur interne, inconsolable, d'une fratrie superstitieuse soumise à une autorité paternelle déloyale. Dépressifs, s'abstenir toutefois, en gardant bien à l'esprit qu'il s'agit là d'un très grand drame familial digne du cinéma vérité des Seventies.

*Sam Malone
Vf. 

jeudi 8 février 2024

Lèvres de sang

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ebay.fr

de Jean Rollin. 1975. France. 1h27. Avec Annie Belle, Jean-Loup Philippe, Natalie Perrey, Paul Bisciglia, Martine Grimaud, Béatrice Harnois, Willy Braque.

Sortie salles France: 18 Mai 1975 (Int - 13 ans)

FILMOGRAPHIE: Jean Rollin, de son vrai nom Jean Michel Rollin Roth Le Gentil, est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 3 novembre 1938 à Neuilly-sur-Seine (France), décédé le 15 Décembre 2010. 1958 : Les Amours jaunes, 1961 : Ciel de cuivre, 1963 : L'Itinéraire marin, 1964 : Vivre en Espagne, 1965 : Les Pays loin, 1968 : Le Viol du vampire, 1969 : La Vampire nue, 1970 : Le Frisson des vampires, 1971 : Requiem pour un vampire, 1973 : La Rose de fer, 1974 : Les Démoniaques, 1975 : Lèvres de sang, 1978 : Les Raisins de la mort, 1979 : Fascination,1980 : La Nuit des traquées, 1981 : Fugues mineures (Les Paumées du petit matin, 1981 :Le Lac des morts vivants (sous le pseudonyme de J. A. Lazer), 1982 : La Morte vivante, 1984 :Les Trottoirs de Bangkok, 1985 : Ne prends pas les poulets pour des pigeons (sous le pseudonyme de Michel Gentil), 1989 : Perdues dans New York, 1990 : La Griffe d'Horus(TV), 1991 : À la poursuite de Barbara, 1993 : Killing Car, 1997 : Les Deux Orphelines vampires, 2002 : La Fiancée de Dracula, 2007 : La Nuit des horloges, 2010 : Le Masque de la Méduse.


Tâcheron Z dans l'Hexagone, Auteur fantastique Outre-Manche, Jean Rollin ne laisse à mon sens nullement indifférent auprès de son univers chimérique imprégné d'érotisme (parfois provocateur), d'étrangeté singulière, de fantastique et d'onirisme naturaliste qui n'appartient qu'à lui. C'est ce que nous propose à nouveau l'auteur français à travers Lèvres de Sang (quel joli titre limpide) réalisé en 3 semaines en 1975. Une surprenante histoire d'amour prenant tout son sens lors des 20 dernières minutes aussi déroutantes que séduisantes eu égard de l'aspect envoûtant de sa poésie surréaliste et de l'émotion docile qui y émane en dépit de l'amoralité de cette liaison interdite. Et c'est bien là la force du récit que de nous attendrir auprès d'une romance marginale entre un humain et une vampire après de longues années de séparation suite à l'hibernation de celle-ci prisonnière de sa geôle. Car même si la damnation est de rigueur entre nos amants en étreinte éternelle et que leur survie dépend du sang des mortels auprès de navigateurs imprudents, Lèvres de sang provoque finalement l'empathie, le charme, l'adhésion auprès de cet amour attendri d'une infinie douceur dans leur quiétude recluse. 

Ainsi donc, on sent constamment que Jean Rollin est réellement motivé à nous conter avec son calme olympien son récit vampirique en y soignant le cadre visuel superbement éclairé ou alambiqué (notamment auprès du château en ruines nocturne ou limpide, du cinéma de quartier, des statues de pierre à proximité ou encore des filles dénudées aux nuisettes emportés par la bise). Or, que l'on adhère ou pas à ce Fantastique à la fois laconique et sciemment atone, Lèvres de Sang se forge une personnalité atypique pour nous emporter dans un rêve fantasmatique où hallucination et réalité se chevauchent naturellement au service d'un récit faisant honneur à ses personnages marginaux, hostiles, esseulés. Quant aux acteurs au jeu amateuriste souvent décrié chez Jean Rollin, ils demeurent pourtant ici convaincants à leur manière intime, pleinement investis dans leur fonction hagarde, hasardeuse, évanescente afin de renforcer l'aspect irréel de ce conte charnel imprégné d'images saisissantes où inquiétude et séduction s'entrecroisent timidement au rythme d'une ballade ésotérique avec l'amour et la mort. A découvrir donc, avec le sentiment prégnant qu'un second visionnage serait encore plus perméable pour nous confondre dans cette illusion (davantage) domesticable de par la familiarité des persos proscrits que l'on continue à aimer avec plus d'attention et de considération.  

*Sam Malone.
2èx

mercredi 7 février 2024

Monsieur St.Ives / St. Ives

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jack Lee Thompson. 1976. U.S.A. 1h34. Avec Charles Bronson, John Houseman, Jacqueline Bisset, Maximilian Schell, Harry Guardino, Harris Yulin, Dana Elcar, Michael Lerner

Sortie salles France: 1er Décembre 1976. U.S: 1er Septembre 1976

BIO: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aborda tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont qualifiés de chefs-d'oeuvre. Pour ses titres les plus notoires, on peut citer Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Ives, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une illustre série de films d'action particulièrement violents, le "vigilante movie" parmi son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


Un déshonneur, un affront, tout du moins une imbitable incompréhension que ce formidable film policier, symptomatique des Seventies par sa splendide ambiance stylée, soit si occulté de nos jours, même auprès des fans les plus aguerris. Or, cet excellent polar a beau paraître un tantinet confus, on prend tellement plaisir à l'investigation de St-Yves à retrouver les fameux responsables du vol de plusieurs manuscrits (les plans d'un cambriolage appartenant à un riche septuagénaire) qu'on en omet naturellement sa complexité en se fixant sur le ressenti exaltant. Car d'autant plus transcendé du charisme minéral de l'imposant Charles Bronson par sa présence aussi robuste que décontractée (bon Dieu quel acteur inné !), Monsieur St-Ives est un pur plaisir de cinéma que le score de Lalo Schifrin  transfigure autant en nous remémorant les accents jazzy de l'Inspecteur Harry. Si bien que pour une première collaboration entre Charles Bronson et le briscard Jack Lee Thompson, ce film policier rondement mené demeure constamment plaisant, captivant, intriguant même, entre scènes d'action parfaitement réglées (dont une incroyable chute à travers les câbles d'un ascenseur), violence spectaculaire, séquences charnelles avec la vénéneuse Jacquelines Bisset (magnifique de snobe élégance dans son tailleur noir rappelant un peu Adjani dans Driver de Hill) et suspense tendu pour ses machiavéliques subterfuges. 


Et même si on parvient à griller 1 ou 2 rebondissements (ce fut mon cas suspicieux auprès de l'identité de 3 personnages) lors de son final à tiroir fertile en déconvenues, Monsieur St-Ives nous rappelle à point nommé pour quelles raisons nous aimions le cinéma par sa faculté à nous immerger ici dans un univers criminel aussi envoûtant que séducteur. C'est dire le style classieux de la mise en scène inspirée de Thompson peaufinant son objet cinématographique avec un art consommé du travail bien fait. Comme le souligne par ailleurs son choix consciencieux d'y recruter une foule de remarquables seconds couteaux (avec comme point commun un putain de charisme aujourd'hui révolu !) que le fan émérite retrouvera avec soupçon de nostalgie gratifiant. A découvrir donc ou à revoir d'urgence pour tous les amoureux de ciné rétro dont l'émotion, ici omniprésente, s'avère aussi factuelle que lestement dosée. Tout bien considéré, l'un des meilleurs métrages de Thompson.


*Sam Malone

Un grand merci à Warning Zone

mardi 6 février 2024

Pas d'orchidées pour Miss Blandish / The Grissom Gang

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Robert Aldrich. 1971. U.S.A. 2h08. Kim Darby, Scott Wilson, Tony Musante, Robert Lansing, Connie Stevens, Irene Dailey, Wesley Addy.

Sortie salles France: 29 Septembre 1971.

FILMOGRAPHIE: Robert Aldrich est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 9 août 1918 à Cranston (Rhode Island) et mort le 5 décembre 1983 à Los Angeles (Californie).1953 : Big Leaguer. 1953 : Alerte à Singapour. 1954 : Bronco Apache. 1954 : Vera Cruz. 1955 : En quatrième vitesse. 1955 : Le Grand Couteau. 1956 : Attaque. 1956 : Feuilles d'automne. 1956 : Racket dans la couture. 1959 : Tout près de Satan. 1959 : Trahison à Athènes. 1961 : El Perdido. 1962 : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? 1962 : Sodome et Gomorrhe. 1963 : Quatre du Texas. 1964 : Chut... chut, chère Charlotte. 1965 : Le Vol du Phœnix. 1967 : Les Douze Salopards. 1968 : Le Démon des femmes. 1968 : Faut-il tuer Sister George ? 1970 : Trop tard pour les héros. 1971 : Pas d'orchidées pour miss Blandish. 1972 : Fureur apache. 1973 : Plein la gueule. 1973 : L'Empereur du Nord. 1975 : La Cité des dangers. 1977 : Bande de flics. 1977 : L'Ultimatum des trois mercenaires. 1979 : Le Rabbin au Far West.1981 : Deux Filles au tapis. 

Echec commercial à sa sortie alors que l'éminent Robert Aldrich fut contraint de revendre son studio à la suite de 3 antécédents échecs successifs, Pas d'Orchidée pour Miss Blandish est une sorte de conjugaison vitriolée de Bonnie and Clyde, Dilinger et de Bloody Mama de Corman (à revoir d'urgence celui-ci !) pour son contexte historique, pour ses profils meurtriers en roue libre et la brutalité âpre qui y émane avec un sens de provocation qui fit grand bruit à l'époque. D'une grande violence donc, alors que les années 70 s'autorisaient le plus souvent les audaces les plus couillues, cette oeuvre marginale préserve aujourd'hui son réalisme plutôt poisseux à dresser dans un climat solaire irrespirable (tous les personnages sont noyés de sueur tout le long de l'intrigue) le vil portrait d'une bande de malfrats dénués de morale. De médiocres kidnappeurs d'autant plus sales, vulgaires et ignorants ne comptant que sur le vice, la violence, la feinte, la lâcheté et surtout leur ego pour s'extirper de leur précarité. A l'exception toutefois du personnage psychotique de Slim, bien que le plus benêt de la bande mais aussi le plus fragile, névralgique et sensible au point de rigoureusement tomber amoureux de sa victime otage. Une jeune héritière bon chic bon genre aussi mal dans sa peau, faute d'un père psychorigide insensible au mal-être de sa progéniture baignée depuis son enfance dans le confort et l'assistanat parental. 

C'est donc une descente aux enfers morale que nous illustre efficacement Robert Aldrich en filmant sa tragédie criminelle à l'instar des fameux films noirs des années 50 qui ont bercé notre passé cinéphile. Or, toutefois désireux de dépoussiérer le film de gangster, celui-ci s'approprie d'un climat plutôt malsain et d'une violence perpétuelle assez épineuse afin d'imprimer sa personnalité frondeuse n'épargnant personne (pas même la police - voir leur témoignage dans la chambre d'hôtel lorsqu'ils s'aperçoivent que la victime semblerait éprouver des sentiments auprès de son tortionnaire alors qu'à la base il ne s'agit que d'une simulation de survie -). Si bien que tous les personnages anti-manichéens qui traversent le récit demeurent peu recommandables, pathétiques, risibles, sans pitié ni empathie, à l'exception de notre duo infortuné toujours plus replié sur eux mêmes. Car des amants de fortune ayant comme point commun une démission parentale auprès de leur irrépressible désir d'aimer et d'être aimé que leur entourage (familial/amical) n'eut pu exaucer. Ce qui nous vaut d'ailleurs un final (de 20 minutes) aussi mémorable que poignant d'après son concentré d'ultra violence et d'étreinte amoureuse noyée de désespoir, de perte de repère, d'isolement; de désir d'en finir avec l'existence au demeurant. 

Film de gangster à l'ancienne vitaminé de sa violence davantage hystérique, Pas d'orchidée pour Miss Blandish laisse un goût assez amer dans la bouche sitôt le générique clos d'avoir assisté à tant de déroute, d'acrimonie et de bassesse humaine au sein d'un climat tantôt poisseux, tantôt baroque (la rutilante chambre d'hôtel est à damner un saint) qu'Aldrich filme sous l'impulsion d'une dimension humaniste davantage éprouvante, sans aucune lueur d'espoir. 

*Sam Malone

Remerciement à Atreyu.

lundi 5 février 2024

Contact

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Robert Zemeckis. 1997. U.S.A. 2h29. Avec Jodie Foster, Matthew McConaughey, Tom Skerritt, James Woods, John Hurt, David Morse, William Fichtner, Rob Lowe, Max Martini, Geoffrey Blake, Angela Bassett, Larry King, Jena Malone.

Sortie salles France: 17 Septembre 1997. U.S: 11 Juillet 1997

FILMOGRAPHIE: Robert Zemeckis est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 14 Mai 1951 à Chicago (Illinois). 1978: Crazy Day. 1980: La grosse Magouille. 1984: A la Poursuite du diamant vert.1985: Retour vers le Futur. 1988: Qui veut la peau de Roger Rabbit. 1989: Retour vers le Futur 2. 1990: Retour vers le Futur 3. 1992: La Mort vous va si bien. 1994: Forrest Gump. 1997: Contact. 2000: Apparences. 2000: Seul au monde. 2004: Le Pôle Express. 2007: La Légende de Beowulf. 2009: Le Drôle de Noël de Mr Scrooge. 2013: Flight. 2015: The Walk.2016 : Alliés. 2018 : Bienvenue à Marwen . 2020 : Sacrées Sorcières. 2022 : Pinocchio. 2024 : Here. 


Est-ce qu'il y a d'autre gens que nous dans l'univers ?
Ca c'est une bonne question. Qu'est ce que tu crois ?
Ché pas.
Ca c'est une bonne réponse. 
Sceptique hein ! 
La chose la plus importante c'est que vous cherchiez toujours vos propres réponses. 
Je vais tout de même vous dire deux mots sur l'univers. 
L'univers, c'est vraiment, vraiment, grand. 
C'est plus grand que tout ce que n'importe qui n'a jamais pu rêver à ce jour. 
Alors s'il n'y a que nous, ça me semble un beau gâchis d'espace. 
Non ?


Récit initiatique au sein d'une introspection morale contrariée par la perte de l'être cher et le sentiment de solitude suite à l'absence parentale, Contact est un poème incandescent opposant avec beaucoup de respect, d'intelligence et de pudeur la science et la religion quant à l'existence d'une vie extra-terrestre au sein de l'univers, et au-delà. Robert Zemeckis tablant sur la fougue passionnelle de l'extraordinaire Jodie Foster, crevant une fois de plus l'écran car portant l'intrigue sur ses épaules avec une détermination tant humaniste, pour nous remettre en question existentielle avec espoir aussi gratifiant qu'interrogatif. Car sans vouloir apporter de réponses à sa fiction à la fois stellaire et spirituelle, le cinéaste nous incite à réfléchir sur notre condition (toujours plus) isolée depuis l'ère de l'informatique et des progrès de la technologie en suggérant que nous ne sommes pas seul par le truchement d'une athée revenue d'un voyage hallucinatoire, ou pas. Quelque soit nos convictions, Contact incite avec une émotion à la fois fébrile, sensible et fragile à notre réflexion personnelle sur le sens de notre propre vie en militant pour les valeurs essentielles d'espoir, d'amour et de cohésion. Si bien que la vérité, nous l'avons au fond de nous même... 


*Bruno
2èx. VF.

samedi 27 janvier 2024

Dogman

                                                       Merci à Thierry Savastano pour l'affiche 

de Luc Besson 2023. France. 1h53. Avec Caleb Landry Jones, Lincoln Powell, Jonica T. Gibbs, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Alexander Settineri, Michael Garza.

Sortie salles France: 27 Septembre 2023.

FILMOGRAPHIE: Luc Besson est un réalisateur, producteur, et scénariste français né le 18 mars 1959 à Paris. 1983: Le Dernier combat, 1985: Subway, 1988: Le Grand Bleu, 1990: Nikita, 1991: Atlantis, 1994: Léon, 1997: Le 5è élément, 1999: Jeanne d'Arc, 2005: Angel-A, 2006: Arthur et les Minimoys, 2009: Arthur et la vengeance de Maltazard, 2010: les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Arthur 3, la guerre des 2 mondes, 2011: The Lady. 2013 : Malavita. 2014 : Lucy. 2017: Valérian et la Ville aux mille planètes. 2019 : Anna. 2023 : DogMan. 
Besson, la résurrection. 

                                 "Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien."
                                  Lamartine. 

On n'y croyait tellement plus au fil des décennies écoulées, je craignais tant le produit sirupeux sombrant involontairement dans la semi-parodie que j'ai finalement opté pour une projo matinale en lieu et place de "Dernière Séance" nocturne. Or, à l'arrivée, et en dépit d'un 1er quart d'heure sur le fil du rasoir (il faut un temps d'adaptation et de familiarité), une déchirure interne causée auprès de son arc en ciel final imprégné de spiritualité, mode lyrisme élégiaque. Une séquence anthologique à marquer d'une pierre blanche pour ceux qui ont su ouvrir leur coeur face à cette odyssée humaine incongrue (fatalement) en perdition. Un immense moment d'émotion donc et de fragilité aigue comme rarement Luc Besson su nous le retranscrire dans son autonomie intime (si on excepte sans doute Le Grand Bleu et Léon) sous l'impulsion d'un acteur habité par ses écorchures morales dénuées de fioriture. Dogman s'appuyant beaucoup sur sa profondeur de jeu dépouillé n'implorant nullement la pitié, la sinistrose ou le pathos de comptoir. Caleb Landry Jones vivant son personnage apatride au gré d'une détresse morale tacite car impassible, introverti à exhiber ouvertement ses douleurs intimes tant il se refuse à émouvoir le spectateur (et son auditrice congénère !) pour la trivialité d'une émotion programmée. Sa présence aussi luminescente que profondément tragique suscitant chez nous un terrible attachement fébrile pour autant inscrit dans la dignité de par sa condition désoeuvrée/misanthrope impartie à l'inconsolable solitude que nous ressentions dans la réserve car en pudeur contenue. Or, quoi de plus fidèle et loyale que la rassurante présence du chien pour s'échapper de l'enfer qu'il se partage en masse au sein de son taudis douillet. 

                                            

Et si l'intrigue s'avère simpliste autant que lunaire et surprenante, elle tire justement parti de son charme, de sa fantaisie (musicale), de son excentricité enjouée et de son innocence communicative en cette icone marginale épaulée de ses compagnons retors. Des seconds-rôles canins insensés car admirablement (ou plutôt "justement") dirigés, qui plus est par un Luc Besson infiniment inspiré, attentionné, amoureux, lucide, clairvoyant à donner chair à ceux-ci et à sa narration entre sensibilité épurée et poésie surréaliste que l'on adoube sans s'en rendre compte. Et c'est bien là la grande force de ce conte féérique meurtri que de vivre au sens large sa folle histoire, que de nous conter ses étreintes fraternelles, entre poésie, humour, éclairs de violence et plages de tendresse. Le chemin de croix d'un laissé-pour-compte abdiqué par l'homme mais se façonnant un semblant de vie autrement plus tolérable, respirable, supportable parmi la protection de ses chiens envoyés du ciel. Et donc ne puisant un sens à son existence qu'en leur fidèle présence soumise à sa noble autorité qu'ils acceptent pour tenir lieu de sacerdoce, Douglas Munroe nous relate (à nous et à son auditrice afro) sa trajectoire morale avec une nonchalance taiseuse criante de vérité effacée quitte à me répéter. Son expressivité à la fois si tangible, responsable et discrète invitant à l'humilité dans sa mansuétude que son auditrice consulte avec une étonnante attention humaine de par leur commune douleur familiale, sociétale qu'ils se partagent en contradiction d'éthique.

Voilà, Dogman est donc à mes yeux, grâce aussi à sa modeste simplicité si payante un (gros) coup de coeur, un cri du chant aussi (splendide hommage nostalgique à Edith Piaf !) autant qu'un cri du coeur issu de Besson, parce que peut-être son oeuvre la plus fragile, tourmentée et personnelle. Et pour ce retour en grâce dénué d'opportunisme et encore moins de cynisme, je ne peux que te remercier Luc de m'avoir triturer le coeur tous azimuts (bon Dieu quel déchirant final scintillant que je serai incapable d'omettre !) auprès de ta dramaturgie salvatrice émaillée d'émotions exaltées. Et bon sang je me rends compte à terme que tu m'a bien manqué depuis toutes ses décennies infructueuses (tant ciné que pour nos rapports humains en perdition que tu dénonces à ciel ouvert avec une sensibilité lestement / fructueusement infantile). Une oeuvre malade en somme car écorchée vive, magnifique tout simplement.

*Bruno

mardi 23 janvier 2024

Oculus / The Mirror. Prix du Public, Toronto 2013.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Mike Flanagan. 2013. U.S.A. 1h43. Avec Karen Gillan, Brenton Thwaites, Rory Cochrane, Katee Sackhoff, Annalise Basso 

Sortie DTV France: 15 Avril 2015. U.S: 11 Avril 2014 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIE: Mike Flanagan est un réalisateur, scénariste, producteur et monteur américain, né le 20 mai 1978 à Salem dans le Massachusetts. 2000 : Makebelieve. 2001 : Still Life. 2003 : Ghosts of Hamilton Street. 2011 : Absentia. 2013 : The Mirror. 2016 : Pas un bruit. 2016 : Ne t'endors pas. 2016 : Ouija : les origines. 2017 : Jessie. 2019 : Doctor Sleep.

Sacrée surprise que cet Oculus réalisé par ce que l'on peut aujourd'hui qualifier comme un maître du genre, j'ai nommé Mike Flanagan. Celui-ci jouant la plupart du temps la carte du suspense sobrement intense auprès d'un frère et d'une soeur à nouveau délibérés à s'unir pour venir à bout de forces maléfiques issues d'un étrange miroir. Ainsi, en jouant très habilement la carte de la temporalité à double vitesse (passé / présent se chevauchent jusqu'à se confondre pour mieux nous piéger dans un dédale hallucinatoire), et en tablant sur la caractérisation passionnante, dense et réfléchie de nos protagonistes juvéniles traumatisés par un passé aussi obscur que meurtrier mais aujourd'hui aptes à prendre leur revanche sur l'injustice du deuil, Oculus joue louablement la carte de l'horreur premier degré au sein d'une expérience scientifique de longue haleine.

Comme en témoigne son final estomaquant d'une noirceur si radicale qu'une frange de spectateurs risque bien de ne jamais s'en remettre d'adouber pareille déroute. Si bien qu'à l'instar des implacables Le Grand Silence et The Mist, Mike Flanagan ne prend son public ni pour un imbécile ni pour un ado boutonneux de par l'adresse de sa mise en scène réfutant l'outrance, le jump-scare et encore moins le grand-guignol afin de mieux se consacrer sur le passé torturé de nos protagonistes en étroit rapport réminiscent avec le sort de leurs parents autrefois victimisés par ce miroir daté de plus 4 siècles. Et si les apparitions fantomatiques ne m'ont pas vraiment provoqué le frisson derrière l'échine (unique bémol à souligner auprès de ma sensibilité subjective), les séquences contrairement terrifiantes et brutales faisant intervenir les parents tortionnaires sur leurs propres enfants sont d'une cruauté assez épineuse même si le gore graphique en est heureusement banni de complaisance. C'est dire si Oculus prend son sujet très au sérieux sous l'impulsion de comédiens aussi investis dans leur fonction assez bipolaire suscitant fréquemment chez nous doute, appréhension et inquiétude auprès de ce jeu morbide altérant la réalité sans nous avertir. 

Huis-clos domestique tendu et sournois misant autant sur la suggestion et le non-dit que sur les confrontations physiques et psychologiques du second acte autrement plus dramatique, âpre et déloyal, Oculus aborde le genre avec sincérité, originalité et dignité auprès d'un objet démonial difficilement décryptable au point de finalement douter de la véracité des faits exposés. Quant au final tranché laissant défiler le générique de fin de manière somme toute naturelle, Oculus nous laisse sur une impression d'amertume quasi inconsolable après nous avoir confronté à une ambiance ombrageuse sous hypnose. 

*Bruno
2èx. vf

Récompense: Festival international du film de Toronto 2013 : Prix du public (deuxième place) (sélection « Midnight Madness »)

Mission Finale / Final Mission

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinebisart

de Cirio H. Santiago. 1984. Philippines. 1h42. Avec Richard Young, Christine L. Tudor, Jason Ross, John Dresden, 

Sortie salles France: 25 Juin 1984

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Cirio H. Santiago est un réalisateur et producteur philippins, né le 18 Janvier 1936 à Manila, Philippines, décédé le 26 Septembre 2008, Makati City, Philippines. 1957: Pusakal. 1958: Water Lily. 1973: Savages ! 1976: Trois panthères au combat. 1978: Vampire Hookers. 1978: Le Samouraï Noir. 1981: Attaque à mains nues. 1983: Stryker. 1983: Caged Fury. 1984: Mission finale. 1985: Les Guerriers du Futur. 1987: Apocalypse Warriors. 1987: Killer Instinct. 1988: The Sisterhood. 1988: The Expendables. 1997: Vulcan. 2003: When Eagles Strike. 2005: Bloofist 2050 (télé-film).

Un ersatz (pas si Z) de Rambo souvent rigolo, plutôt musclé, rarement ennuyeux. 

C'est truffé de clichés tous azimutz, de persos ultra stéréotypés, ultra prévisible, ultra con mais finalement sympathoche dans son désir empoté de faire aussi bien que Rambo tant l'humour involontaire prime incessamment auprès de l'expressivité surjouée des comédiens prenant (heureusement) leur rôle très au sérieux (l'acteur principal, le plus sobre, étant d'ailleurs étonnamment le plus convaincant). Et c'est justement ce qui fait le charme de ce produit d'exploitation bisseux réalisé par le spécialiste Cirio H. Santiago (Vampires Hookers, Killer Instinct, Stryker, Attaques à mains nues, c'était lui !).

Avec, cerise sur le gâteau, une scène choc insensée filmée au ralenti lorsque SPOIL ! la femme et le fils du héros FIN DU SPOIL explosent à la dynamite sur une barque sans que la caméra ne s'autorise le hors-champs.

Remerciement à Ciné-Bis-Art

*Bruno

jeudi 18 janvier 2024

Fright Night (2011)

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Craig Gillespie. 2011. U.S.A. 1h46. Avec Anton Yelchin, Colin Farrell, David Tennant, Toni Collette, Christopher Mintz-Plasse, Imogen Poots, Lisa Loeb.

Sortie salles France: 14 Septembre 2011

FILMOGRAPHIE: Craig Gillespie (né le 1er septembre 1967 à Sydney) est un réalisateur australien. 2007 : Mr. Woodcock. 2007 : Une fiancée pas comme les autres. 2011 : Fright Night. 2014: Million Dollar Arm. 2015 : The Finest Hours. 2017 : Moi, Tonya. 2021 : Cruella. 2023 : Dumb Money. 

Tout d'abord un grand merci au trio Christophe LemaireFrançois CognardMélanie Boissonneau  présentateurs cinéphages de l'émission "le Bistrot" dans le cadre de leur thématique "presque Dracula" (disponible sur Youtube depuis le 18 Janvier 2024), de m'avoir incité à redécouvrir une 3è fois le remake Fright Night réalisé par l'australien Craig Gillespie (Moi, Tonya, Cruella). C'est donc un mea-culpa que j'adresse ici pour mettre enfin en valeur cette excellente relecture d'un classique des Eighties dans toutes les mémoires des cinéphiles. J'ai nommé en français: Vampires vous avez dits VampiresCraig Gillespie évitant intelligemment le vulgaire copié-collé (même si le schéma reste similaire) tout en multipliant des savoureux clins d'oeil au classique de Tom Holland sans toutefois se laisser distraire par la parodie tant Fright Night privilégie un ton autrement plus sombre, sérieux, terrifiant en dépit d'une ironie macabre souvent fructueuse. Nanti d'un rythme nerveux ne cédant aucune place à l'ennui 1h38 durant (si on fait fi de son très beau générique de fin), Fright Night est dominé d'une poignée d'acteurs juvéniles communément convaincants à défaut d'y transcender nos comédiens des années 80 contrairement sémillants, sincères, très attachants de par leur innocence romantique, leur aimable sens de l'amitié, leur solidaire cocasserie. 

Anton Yelchin (hélas décédé 5 ans après le tournage du film) dégageant une sobre présence d'héros en herbe en compagnie de sa dulcinée Imogen Poots (sosie plus jeune de Cameron Diaz) aussi séduisante qu'attendrissante en faire-valoir sobrement caractérielle dénuée de minauderie. Judicieuse idée également de recruter l'acteur écossais David Tennant se fondant dans le corps d'un Peter Vincent autrement rock, (sciemment) vulgaire, effronté, autodestructeur à travers son addiction pour l'alcool et ses caprices infantiles issus de sa starisation notoire. Mais à mes yeux c'est bel et bien l'acteur Colin Farrell qui emporte la palme du personnage le plus persuasif en vampire un tantinet distingué d'une redoutable sournoiserie et vélocité à alpaguer ses futures proies lors d'accès de brutalité aussi spectaculaires que terrifiants. Son regard noir diablement délétère, son allure classieuse vampirisant l'écran à l'aide d'un charisme ténébreux à la fois viril, naturellement séducteur. On regrette enfin que l'excellente Toni Collette soit ici quelque peu distante, en retrait en mère célibataire endurcie témoin malgré elle d'évènements surnaturels davantage sauvages et vertigineux, à l'instar de cette incroyable poursuite automobile nocturne filmée en plan-séquence auquel nous restons rivés à notre siège. Petit bémol en ce qui concerne les FX en CGI souvent perfectibles alors que d'autres y font leur petit effet de réalisme immaculé, notamment auprès de quelques moments gores assez jouissifs, intrépides, tranchés. 

Pure série B horrifique du Samedi soir comme il en pullulait lors de la décennie 80 de par son rythme furibond d'une action en roue libre, Fright Night n'a point à rougir de son modèle puisqu'il s'écarte habilement du plagiat comique au profit d'une dramaturgie sanglante assez fréquemment épeurante. Outre l'excellence de l'interprétation ne débordant jamais à l'écran (même auprès de l'outrancier goguenard mais très charismatique Christopher Mintz-Plasse en second-rôle infortuné), on peut enfin louer la réalisation assez solide de l'australien Craig Gillespie dirigeant son palpitant terrain de chasse entre savoir-faire, astuces et efficacité, comme le soulignent quelques trouvailles aussi originales que folingues (Jerry incendiant la maison de Charley de manière terriblement retorse). 

*Bruno
3èx. Vostfr.

Les causes de la Mort d'Anton Yelchin (source Wikipedia):

Le 19 juin 2016, il est heurté par sa propre voiture, qui a été retrouvée le moteur en marche. Selon la police de Los Angeles, l'accident s'est produit sur la voie d'accès au garage de l'acteur à Los Angeles, dans le quartier de Studio City, dans la San Fernando Valley (comté de Los Angeles) alors qu'il s’apprêtait à rejoindre des amis pour une répétition et était descendu de sa voiture.

La voiture « a fait marche arrière sur la rampe d'accès qui est en forte pente, le clouant contre un pilier de brique servant de boîte aux lettres et une clôture de sécurité » a expliqué une porte-parole de la police, Jenny Hauser. Ses amis qui ne le voyaient pas venir ont retrouvé l'acteur mort près de sa voiture, a-t-elle rapporté, sans qu'on sache combien de temps s'était écoulé depuis l'accident.

Un défaut sur sa Jeep serait à l'origine de sa mort. Sa voiture, le modèle Jeep Grand Cherokee de 2015, avait déjà fait l'objet d'un rappel au sein de l'usine Fiat Chrysler (FCA). Plus de 800 000 véhicules avaient été rappelés pour un problème lié à la boîte de vitesses. Un constat accablant avait déjà été émis : même en mode stationnement, certaines voitures sont susceptibles de se déplacer.

Six semaines après sa mort, Victor et Irina Yelchin déposent une plainte contre Fiat Chrysler à la Cour supérieure de Los Angeles, en affirmant que la boîte de vitesses du véhicule était défectueuse.

Anton Yelchin devait jouer dans la série Mr. Mercedes, adaptée du roman de Stephen King. N'ayant pu participer au projet, c'est Harry Treadaway qui le remplace dans la série.


mercredi 17 janvier 2024

Summer of 84

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell. 2018. Canada/U.S.A. 1h45. Avec Graham Verchere, Judah Lewis, Caleb Emery, Cory Gruter-Andrew, Tiera Skovbye, Rich Sommer

Vod France: 13 Décembre 2018. Salles U.S: 10 Août 2018

FILMOGRAPHIEFrançois Simard est réalisateur et scénariste. 2015: Turbo Kids. 2018: Summer of 84. 2023: We are Zombies. 2023: Wake up. 

Mea culpa, c'est fort sympathique même si le suspense est trop rapidement éventé quant à l'identité patente du meurtrier. 

L'ambiance eightie fonctionne à plein régime, la musique au synthé est idoine et les séquences romantiques intimistes sont les plus réussies, en tenant compte aussi de l'incroyable cruauté du dénouement horrifique dénué de concession. 

Il manque toutefois un je ne sais quoi pour être totalement comblé mais la bobine constamment attachante par son absence de prétention et sa poignante sincérité est largement fréquentable.

*Bruno

vendredi 5 janvier 2024

Le Cercle des Neiges / La sociedad de la nieve

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Juan Antonio Bayona. 2023. Espagne/Uruguay. 2h24. Avec Enzo Vogrincic, Matías Recalt, Agustín Pardella, Tomás Wolf, Diego Vegezzi, Esteban Kukuriczka, Francisco Romero. 

Diffusion Netflix: 4 janvier 2024

FILMOGRAPHIEJuan Antonio Bayona est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1975 à Barcelone. 2004: Sonorama (video). 2004: 10 anos con Camela (video). 2005: Lo echamos a suertes (video). 2007: l'Orphelinat. 2012: The Impossible. 2016: Quelques minutes après minuit. 2018 : Jurassic World: Fallen Kingdom. 2023 : Le Cercle des neiges. 

Authentique cauchemar horrifique transplanté dans le cadre du survival réfrigérant, Le Cercle des Neiges retrace avec un réalisme à froid, pour ne pas dire sans anesthésie, l'histoire vraie du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 effectué en Octobre 1972 par une équipe de Rugby au Chili. Or, après que leur appareil s'écrasa dans la cordillère des Andes, 29 survivants vont tenter de s'extirper de cet enfer enneigé en perpétrant des actes extrêmes de manière aussi désespérée qu'héroïque. Et ce en y perpétrant l'impensable auprès des plus téméraires: le cannibalisme. Eprouvant, nauséeux, fétide, viscéral, étouffant car dénué de concession à ausculter au plus près de leurs tourments moraux les profils torturés d'une poignée de survivants constamment proches de l'agonie au sein d'un no man's land sans repères, Le cercle des Neiges est autant leur chemin de croix qu'une épreuve de force de dernier ressort à tenter de s'extirper du trépas d'une rare cruauté. 

L'oeuvre glaçante, austère, crépusculaire, s'érigeant en pur film d'horreur auprès de sa mise en image insalubre où plane constamment au dessus d'eux un climat putride de désolation, de déréliction, de silence feutré, notamment au travers des visions morbides de cadavres décharnés immobilisés par la température et leur absence de vie. Les comédiens méconnus chez nous renforçant à point nommé leurs sentiments de découragements et de désir de surpassement de par leur sobriété tranchée à se fondre dans le corps de martyrs probablement condamnés d'avance. Or, à travers cette thématique essentielle de ne jamais céder au désespoir préjudiciable, l'intrigue adopte petit à petit une tournure salvatrice quasi miraculeuse lorsque les plus courageux d'entre eux vont une nouvelle fois tenter l'impossible afin de croire encore à leur plausible sauvetage. Et si l'absence d'émotions dérangea certains critiques ou spectateurs durant une grosse majorité du métrage (alors que justement cela renforce l'aspect mortifère de son climat cauchemardesque dénué de toute vie humaine / animale en dépit de leurs sombres présences), son final bouleversant demeure d'une dramaturgie névralgique à illustrer avec autant de pudeur que de dignité la nouvelle condition de ses fantômes errants applaudis comme des héros en dépit de leur morphologie décharnée. 

Partagés entre la cruauté d'éléments naturels atrabilaires se déchainant contre eux de manière impromptue (je songe aux avalanches en pagaille), animés entre l'épuisement, la maladie (nécrosée !), la soif et la famine au point d'y perpétrer le cannibalisme que nous serions nous-même contraints de perpétrer en pareille situation moribonde, Le Cercle des Neiges ne nous laisse pas indemne à nous dépeindre sans fard les bravoures suicidaires de ses survivants en berne ballotés tous azimuts. En tablant notamment sur leur foi religieuse afin d'y trouver un sens à leur condition damnée (grâce à la mort de leurs amis, ils restent en vie) que le spectateur s'interroge autant par l'entremise du réalisateur si scrupuleux d'avoir dresser sans répit leurs exploits et tragédies personnelles 2 mois de labeur durant au sein de l'immensité d'un panoramique immaculé magnifiquement cadré.  

*Bruno

Récompenses

Prix du cinéma européen 2023 :

Meilleurs maquillage et coiffure

Meilleurs effets spéciauxercle des Neo

jeudi 4 janvier 2024

La Grande course autour du Monde / The Great Race. Prix d'Argent, Moscou 1965.

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Blake Edwards. 1965. U.S.A. 2h37. Avec Tony Curtis, Natalie Wood, Jack Lemmon, Peter Falk, Keenan Wynn, Arthur O'Connell, Vivian Vance, Dorothy Provine, Larry Storch, Ross Martin, Marvin Kaplan, Hal Smith, Denver Pyle.

Sortie salles France: 17 Février 1966. U.S: 1er Juillet 1965

FILMOGRAPHIE: Blake Edwards est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 26 Juillet 1922 à Tulsa (Oklahoma), décédé le 15 Décembre 2010 à Santa Monica (Californie). 1955: Bring your smile along. 1956: Rira bien. 1957: L'Extravagant Mr Cory. 1958: Le Démon de Midi. 1958: Vacances à Paris. 1959: Opération jupons. 1960: Une seconde jeunesse. 1961: Diamants sur canapé. 1962: Allô, brigade spéciale. 1962: Le Jour du vin et des roses. 1963: La Panthère Rose. 1964: Quand l'inspecteur s'emmêle. 1965: La Grande course autour du monde. 1966: Qu'as-tu fait à la guerre, papa ? 1967: Peter Gunn, détective spéciale. 1968: La Party. 1970: Darling Lili. 1971: Deux Hommes dans l'Ouest. 1972: Opération Clandestine. 1973: Top Secret. 1975: Le Retour de la Panthère Rose. 1976: Quand la panthère rose s'emmêle. 1978: La Malédiction de la Panthère rose. 1979: Elle. 1981: S.O.B. 1982: Victor, Victoria. 1982: A la recherche de la Panthère Rose. 1983: L'Hériter de la Panthère rose. 1984: L'homme à femmes. 1984: Micki et Maude. 1986: Un sacré bordel. 1986: That's Life. 1987: Boires et Déboires. 1988: Meurtre à Hollywood. 1988: L'Amour est une grande aventure. 1991: Dans la Peau d'une blonde. 1993: Le Fils de la Panthère rose. 

Feu d'artifice luminescent d'actions, d'aventures, de romance, de cape et épée, de film musical, de film catastrophe (la tour Eiffel réduite à néant !) et de western en y dédicaçant cette conjugaison des genres au duo intemporel Laurel et Hardy, la Grande Course autour du monde est autant un hommage au cinéma muet qu'au cinéma tout court (dépaysant en diable !) si bien que le maître de la comédie déjantée Blake Edwards use et abuse (sans modération aucune !) de générosité, d'inventivité disjonctée, de délire assumé afin d'emporter le spectateur dans un vortex d'émotions résolument fringantes. 

Spectacle festoyant de tous les excès et de tous les délires au sein d'une folle course automobile entre New-York et Paris sous l'impulsion de comédiens résolument pétulants (quel naturel inné de nous retransmettre avec une ferveur ébouriffante leur soif de gagne, leur goût immodéré du bonheur, leur fureur de vivre au sein d'une harmonie à la fois sémillante et capiteuse !); Le grande course autour du monde est sans nul doute possible l'une des meilleures comédies de tous les temps d'y aligner 2h30 durant, et ce sans une once de répit, les gags les plus désopilants, les délires les plus lunaires au gré d'une succession de sketchs aussi ubuesques qu'improbables, aussi saugrenus que spectaculaires, parmi la procession d'une foule de figurants. Tant et si bien que ce cartoon live nanti de magnifiques décors (autant gothiques que féériques et naturels) inspira 3 ans plus tard la série animée Les Fous du Volant créé par Hanna et Barbera en 1968. On peut également dénoter qu'en filigrane, Blake Edwards se permet humblement d'émettre un discours sur l'émancipation féminine (il fut tourné en 65, date charnière juridique) sous la houlette d'une Nathalie Wood aussi inspirée que littéralement décomplexée. Tous les comédiens se déchainant tous azimuts face caméra (à l'instar de cet anthologique concours de tartes à la crème !) avec un peps, une appétence hystérisée infiniment survoltée. 

Divertissement tous publics à la recette infaillible aujourd'hui révolue, La Grande course autour du monde est incapable de plisser d'une ride à travers cette communion de sentiments frétillants que son auteur Blake Edwards et ses comédiens complices nous communiquent avec un grain de folie inégalé. Devrait être remboursé par la sécu. 

*Bruno

Récompenses

Festival international du film de Moscou 1965 : prix d'argent

Golden Reel Awards 1966 : Meilleur montage sonore pour Treg Brown, partagé avec L'Express du colonel Von Ryan

Oscars 1966 : Meilleurs effets sonores pour Treg Brown

mardi 2 janvier 2024

How to Have sex. Prix Un certain regard, Cannes 2023.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Molly Manning Walker. 2023. Angleterre/Grèce. 1h31. Avec Mia McKenna-Bruce, Samuel Bottomley, Lara Peake, Daisy Jelley, Shaun Thomas, Eilidh Loan 

Sortie salles France: 15 Novembre 2023

FILMOGRAPHIEMolly Manning Walker, née le 14 septembre 1993, est une directrice de la photographie et une réalisatrice anglaise. 2023: How to have sex. 

Sprink Breaker inferno

S'il n'est pas un chef-d'oeuvre désenchanté, How to have sex est suffisamment fort, bouleversant, personnel, immersif auprès du jeu hyper naturel des acteurs et actrices méconnu(e)s que de la maîtrise de la réalisation privilégiant intelligemment la suggestion, le non-dit (tout passe par la gestuelle, le regard sentencieux pour retransmettre les émotions) pour sortir de la projo désabusé, contrarié, ému, interpellé.

L'actrice Mia McKenna-Bruce portant son immense fardeau du poids de ses épaules avec une vibrante dignité déchue.

*Bruno

vendredi 29 décembre 2023

Dream Scenario

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Kristoffer Borgli. 2023. 1h41. Avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Michael Cera, Tim Meadows, Dylan Gelula, Dylan Baker, Kate Berlant

Sortie salles France: 27 Décembre 2023

FILMOGRAPHIEKristoffer Borgli est né en 1985 en Norvège. Il est réalisateur et scénariste. 2022: Sick of Myself. 2023: Dream Scenario. 

C'est effectivement génial, incroyable, complètement dingue; authentiquement culte, parfois même hilarant. Peut-être même le meilleur rôle de Cage depuis Birdy. Mais c'est aussi déroutant et déconcertant, trop cruel, trop malaisant, trop perturbant, trop éprouvant, trop étouffant, tellement triste aussi sous la mainmise du wokisme. Ce qui en dit long sur l'égoïsme de tout un chacun et cette soif d'évasion virtuelle en lieu et place de solitude existentielle.

Triste époque de synthèse...

*Bruno