mardi 23 février 2016

LAND OF THE DEAD (le territoire des morts).

                                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.com

de George A. Romero. 2005. U.S.A/Canada/France. 1h37. Avec Simon Baker, John Leguizamo, Dennis Hopper, Asia Argento, Robert Joy, Eugene Clark, Joanne Boland.

Sortie salles France: 10 août 2005. U.S: 24 juin 2005

FILMOGRAPHIE: Georges Andrew Romero est un réalisateur, scénariste, acteur, auteur américain, né le 4 Février 1940 à New-York. 1968: La Nuit des Morts-vivants. 1971: There's Always Vanilla. 1972: Season of the Witch. 1973: The Crazies. 1977: Martin. 1978: Zombie. 1981: Knightriders. 1982: Creepshow. 1985: Le Jour des Morts-vivants. 1988: Incidents de parcours. 1990: Deux Yeux Maléfiques. 1992: La Part des Ténèbres. 2000: Bruiser. 2005: Land of the Dead. 2008: Diary of the Dead. 2009: Survival of the Dead.


20 ans après le Jour des Morts-vivantsGeorges Romero s'entreprend en 2005 d'offrir une suite à sa légendaire trilogie avec Land of the Dead. Série B horrifique avant tout conçue sur l'action d'affrontements homériques entre survivants et zombies, Land of the dead continue d'exploiter le thème de l'intelligence des zombies par le biais du souvenir et de l'instinct des habitudes que le docteur Frankenstein avait préalablement su expérimenter sur le sujet Bub. L'action d'aujourd'hui prend pour cadre une cité urbaine de Pittsburgh juste après l'apocalypse. Après avoir été trahi par le gouverneur Kaufman, un mercenaire latino s'y rebelle en lui dérobant l'éclaireur, un camion ultra perfectionné pourvu de lance-roquettes. Exigeant une rançon contre l'engin blindé, Kaufman renonce à sa transaction et fait appel à Riley afin de récupérer l'éclaireur. Epaulé de son adjoint Charlie et d'une marginale, ils partent accomplir leur mission au moment même où les zombies doués de lucidité s'organisent en masse pour affronter les vivants.


Etablissant une analogie au terrorisme du 11 septembre par le biais (avant-coureur) d'une menace interne, Land of the Dead exploite une intrigue suffisamment haletante et captivante pour y dénoncer la responsabilité d'un dirigeant en tractation avec un activiste aussi véreux. En l'occurrence, Cholo, employé de ravitaillement de nourriture délibéré à récupérer sa part du gâteau après avoir été dupé. Avec ironie (notamment le portrait à contre-emploi de Dennis Hopper) et une violence gore décomplexée, George A Romero parvient à mettre en exergue une flamboyante bande-dessinée conçue sur l'efficacité d'enjeux de survie entre mercenaires, rupins et zombies. Outre l'intensité de cette dangereuse mission à se disputer la mise d'un fourgon customisé, Romero s'attarde également à dresser un portrait humaniste sur cette communauté désoeuvrée de zombies en instance de conscience. Eveillés par la perspicacité rebelle d'un afro américain, ces derniers vont s'efforcer de concrétiser leur vengeance après avoir été exploités par la cupidité de leurs ancêtres. Formellement fascinant dans une photo scope aux teintes noires/azur, la scénographie urbaine affiche un onirisme macabre aussi envoûtant que mélancolique, comme le soulignent les états d'âme endeuillés de nos zombies et la loyauté de dernier ressort des survivants. Pourvu d'un charisme infaillible, les comédiens remarquablement dessinés parviennent à donner chair à leur personnage avec une vérité humaine parfois poignante et un héroïsme jamais pédant (si on épargne le zèle assumé de l'excellent John Leguizamo). Outre ses têtes d'affiche souvent méconnues mais très attachantes par leur esprit de cohésion (principalement le duo Riley/Charlie), Land of the Dead est également rehaussé de la présence photogénique des zombies putréfiés. Des êtres hagards sillonnant les ruelles urbaines avec une amertume souvent empathique dans leur condition démunie. Sous l'impulsion de cette menace en voie de sédition, l'univers crépusculaire dans lequel ils évoluent nous magnétise l'esprit parmi la sobre émotion d'un score fragile (on pense aussi à l'ambiance noire et ensorcelée d'un Carpenter).


Si Land of the Dead n'atteint jamais la quintessence de la trilogie par son manque d'ambition et le contexte éculé de son message socio-politique, George Romero parvient tout de même à cristalliser une solide série B constamment efficace par sa structure narrative vigoureuse et la virilité d'un jeu d'acteurs à la complicité commune. Petit bémol, et en dépit de sa sympathique prestance, on aurait peut-être aimé un peu plus d'entrain de la part d'Asia Argento pour affirmer sa stature guerrière malgré la beauté effrontée de son charme félin. 



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