mercredi 12 juillet 2017

SEX ADDICT / BAD BIOLOGY

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemur.f

"Bad Biology" de Frank Hennenlotter. 2008. U.S.A. 1h25. Avec Charlee Danielson, Anthony Sneed, Krista Ayne, Jelena Jensen.

Sortie Dvd France: 18 Août 2009. U.S (dvd): 26 Janvier 2010

FILMOGRAPHIE: Frank Henenlotter est un réalisateur américain né le 29 août 1950 à New-York. 1982: Frères de sang. 1988: Elmer, le remue-méninges. 1990: Frères de sang 2. 1990: Frankenhooker. 1992: Frères de Sang 3. 2008: Sex Addict.


16 ans après Frères de sang 3, Frank Henenlotter nous revient plus vigoureux et fringant que jamais avec Bad Biology, vulgairement titré chez nous Sex Addict. Si avec Frères de sang 2 et 3 il n'a pas su se renouveler pour renouer avec ses antécédentes réussites (son 1er coup d'essai cultissime, Elmer et à moindre échelle Frankenhooker), Frank Henenlotter semble avoir rajeuni de 16 ans (c'est le nombre d'années séparant Frères de sang 3 de ce dernier projet) tant celui-ci retrouve sa verve (les dialogues débridés fusent tous azimuts !), sa causticité et son talent inné de transgresseur à travers le thème sulfureux de l'addiction sexuelle. Une jeune nymphomane, vraie mutante constituée de 7 clitoris, multiplie les rencontres d'un soir à une cadence infernale jusqu'au jour où elle entrevoit l'immense orgasme d'une prostituée perpétrée par un célibataire aussi érotomane. Sauf que ce dernier s'efforce pour autant de calmer la libido de son pénis de taille disproportionnée en le gavant de psychotropes. C'est le début d'une descente aux enfers que nos amants vont indépendamment se partager (le récit étant scindé en deux parties afin d'émettre ensuite un parallèle avec leurs journaux intimes) avant de se réunir pour transcender un commun orgasme.   


Méga trip libidineux résolument dévergondé, film monstre aussi mal élevé qu'immoral (les nouveaux-nés jetés dans les poubelles, son final horrifique faisant écho à Frères de sang, et plus reconnaissable, Elmer !) que notre réalisateur underground dépeint avec une dérision corrosive, Bad Biology alterne cocasserie et dégoût viscéral sous le pilier de situations surréalistes à la fois scabreuses et incongrues. Et ce en dépit d'une intrigue linéaire dénuée de surprises à l'exception de son final orgasmique aussi déjanté que grotesque. Baignant comme de coutume dans le mauvais goût, la provocation et la subversion à renfort d'érotisme à mi-chemin de la pornographie, Bad Biology y enfante une immense farce sur l'emprise sexuelle au travers de scènes anthologiques (aaahh cet orgasme féminin que l'on peut sans réserve considérer comme le plus long et vertigineux de l'histoire du cinéma !) que vous ne serez pas prêts d'oublier ! Car véritable ovni atypique émanant d'un esprit tordu mais lestement sarcastique, Bad Biology cumule les insolences salaces sous l'impulsion de comédiens extraverties s'en donnant à coeur joie dans les ultra-jouissances corporelles. Tant et si bien que le récit irrésistiblement fantaisiste n'est qu'un florilège de situations outrancières par le biais de la masturbation et des orgasmes en rut.


Satire au vitriol sur la dépendance sexuelle illustrant par l'occasion le pénis le plus monstrueux du cinéma, Bad Biology joue la carte de la provocation épicurienne dans un esprit second degré aussi bien décapant que décalé. Marque de fabrique d'un des maîtres du cinéma underground aujourd'hui plus pétulant et juvénile que jamais ! 
Pour public averti

Bruno Matéï
2èx

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