dimanche 1 mai 2011

Noces Sanglantes / He knows you're alone


de Armando Mastroiani. 1980. U.S.A. 1h33. Avec Caitlin O'Heany, Don Scartino , Elisabeth Kemp, Tom Rolfing, Lewis Arlt, Patsy Pease, James Rebhorn, Tom Hanks.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Armand Mastroianni, né le 01 Aout 1948 à New-York est un réalisateur et scénariste américain surtout actif à la télévision.
1980: Noces Sanglantes, 1982: Un tueur dans la ville, 1986: The Supernaturals, 1987: Machinations, 1989: Cameron's closet, 1990: Double Revenge, 1991: Perfect Crimes (télé-film), 1994: La Blonde et le privé (télé-film), 1995: Virus (télé-film), 2007: Sharpshooter, Final Approach, Pandemic (télé-film), 2008: A Gunfighter's Pledge, Black Widow, Grave Misconduct (télé-film), 2009: Une seconde vie.

                                       

Par le réalisateur du sympathique thriller fantastique Un Tueur dans la Ville, Armando Mastroianni signait deux ans auparavant son premier essai derrière la caméra avec He Knows You're Alone, traduit en France par Noces Sanglantes - un titre, pour une fois, plus évocateur que son homologue original.

Petit psycho-killer fortement inspiré du mythique Halloween de John Carpenter, sorti deux ans plus tôt, Noces Sanglantes emprunte à son modèle la même structure narrative : celle d’un tueur fantomatique, méthodique, déterminé à décimer les jeunes couples infidèles sur le point de se marier.

Synopsis: Dans une bourgade américaine, un mystérieux psychopathe assassine les futurs époux aux mœurs douteuses, comme pour punir leur trahison charnelle. Mais l’un des maris endeuillés, brisé par la perte de sa compagne, se lance dans une traque obsessionnelle. Car derrière la lame vengeresse, se cache le spectre d’un amour avorté, d’un homme abandonné, sombré dans la folie meurtrière après une rupture ravageuse.

                                            

Deux ans après Halloween, Mastroianni tente à son tour d’exploiter le filon du tueur masqué dans une petite ville paisible. Sans égaler le modèle, il parvient cependant à tirer son épingle du jeu par quelques éclairs de mise en scène inspirés. Tout du moins durant trois bons quart-d'heure. 
Le prologue, notamment, frappe par son inventivité et son audace. Une scène aux allures de terrain vague : un couple se bécote dans une voiture, une silhouette menaçante approche… Soudain, le cadre s’élargit : chut, n'en disons pas plus. 

Difficile, après cette ouverture saisissante, de ne pas penser à Angoisse de Bigas Luna, tant pour l’esthétique anxiogène que pour l’idée d’une violence fictive qui contamine la réalité. Des décors aux lumières morbides, des toilettes à la salle obscure, jusqu’au tueur influencé par le cinéma lui-même - tout résonne comme une matrice de ce futur chef-d'œuvre expérimental. 

                                          

La suite, plus classique, s’apparente à un jeu de cache-cache entre le tueur et sa prochaine victime. Peu de meurtres, mais une menue tension peu à  peu désamorcée par la redondance. Comme Carpenter, Mastroianni privilégie la silhouette errante, le plan séquence anxieux, l’unité de lieu oppressante, le suspense étouffé par une partition musicale monotone - un air familier, presque mimétique de Halloween.
Là où d’autres psycho-killer des années 80 misent sur l’escalade sanglante et les effets spéciaux spectaculaires, Noces Sanglantes opte la sobriété. Pas de geysers de sang : juste l’ombre, la menace, et une mise en scène patiente. Un minimalisme qui étonne dans un genre souvent outrancier mais qui finit ici hélas par lasser faute du manque de réalisme de son climat horrifiant et du jeu approximatif du tueur à la lisière de la parodie.

Clin d’œil subsidiaire : les amateurs reconnaîtront la toute première apparition de Tom Hanks, alors âgé de 23 ans, dans une apparition furtive.

                                       

Noces Sanglantes est une curiosité oubliée des années 80 plombée par ses maladresses éculées trop influencées par son aîné précité. Un psycho-killer modeste, parfois charmant, voir même attachant mais qui, à mi-parcours, finit par lasser au fil de clichés et de redondances à la lisière de la semi-parodie. Une série B imparfaite donc qui risque de décevoir ou de divertir, dans une modeste mesure, le cinéphile amusé. 

— le cinéphile du cœur noir
02.05.11                    
11.08.25. Vost

2 commentaires: