de Richard Franlin. 1986. Angleterre. 1h46 (2h05 version longue). Avec Elisabeth Shue, Terence Stamp, Kevin Lloyd, Steven Garnett, David O'Hara, Joe Belcher.
Sortie salles France: 5 Mars 1986
FILMOGRAPHIE: Richard Franklin est réalisateur et producteur australien, né le 15 Juillet 1948 à Melbourne (Australie), décédé le 11 Juillet 2007. 1972: Belinda. 1973: Loveland. 1975: The True Story of Eskimi Nell. 1976: Fantasm. 1978: Patrick. 1981: Déviation Mortelle. 1983: Psychose 2. 1984: Cloak and dagger. 1986: Link. 1991: FX 2, effets très spéciaux. 1994: Un Agent très spécial (télé-film). 1995: Hotel Sorrento. 1996: Brillliant Lies. 1997: One way Ticket (Télé-film). 1999: Le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle: la découverte (télé-film). 2003: Visitors.
Hit vidéo des années 80 déjà réputé par son Prix Spécial du Jury à Avoriaz, Link emprunte la thématique du singe tueur sous le moule de la série B. A juste titre, car ce slasher simiesque rondement mené ne démérite pas de par son originalité et l'efficacité d'une mise en scène aussi nerveuse qu'inventive. Le pitch: Une étudiante en zoologie est engagée comme stagiaire au sein de la villa du professeur Phillip. A l'arrivée, elle fait la connaissance de deux chimpanzés et de l'orang-outang, Link, faisant office de majordome. Après avoir passé une première journée houleuse parmi l'autorité acariâtre de son propriétaire, Jane Chase se retrouve isolée dans sa demeure en son absence inexpliquée. Toujours plus inquiète, elle finit par se rendre à l'évidence qu'un incident a intenté à la vie du professeur et doit se confronter à l'hostilité toujours plus insolente de Link. Divertissement intelligent dénonçant l'exploitation de l'homme sur le primate à des fins scientifiques (ce dernier pourra-il un jour transcender l'intelligence de l'homme ?), Link renouvelle les codes du slasher et du survival avec une vitalité inspirée. De par la vigueur d'une réalisation virtuose multipliant travellings aériens et exploitant à merveille les recoins du huis-clos, par la construction d'une dramaturgie toujours plus oppressante et par l'interprétation spontanée de la débutante Elisabeth Shue épaulé d'un orang-outang aussi ambigu qu'inquiétant.
Par conséquent, la grande réussite de ce jeu du chat et de la souris intenté entre une jeune fille et un singe émane inévitablement du jeu étonnamment crédible de ce dernier. Link, orang-outang en pleine ascension de maturité, décidant de se rebeller et de se venger de l'autorité de son maître après avoir décelé qu'il était voué au sacrifice. Mais la manière subtile dont Richard Franklin inculque le jeu de la comédie auprès de l'animal s'avère véritablement troublante si bien que ce dernier véhicule une présence particulièrement ombrageuse auprès de son regard sournois et de son comportement autonome livré à la provocation (il est accoutré d'un costard et fume le cigare afin de mieux dévoiler sa suprématie !). Retranchée dans la grande propriété, Jane Chase devra donc user de stratagème et de persévérance afin de se défendre contre son autorité meurtrière. L'intrigue habilement structurée distillant de prime abord un climat d'inquiétude lattent lorsque l'héroïne doit démystifier l'absence prolongée du professeur et assurer le maintien de l'ordre parmi l'insolence des trois primates. Mais c'est après avoir compris le caractère frondeur et nuisible de Link qu'un jeu perfide de domination s'installera entre les deux adversaires, quand bien même quelques invités surprises feront les frais de leur soudaine intrusion. L'action s'avérant ensuite toujours plus effrénée, criminelle et intense du fait de l'agressivité toujours plus véloce de l'animal envers l'étranger (avec une course poursuite anthologique entre Link et le duo de survivants !).
Conçu sur le caractère palpitant du survival multipliant sans répit péripéties et chausse-trappes après nous avoir habilement caractérisé la relation des personnages scientifiques, Link adopte la franchise du divertissement avec efficacité, originalité et intelligence. Son caractère irrésistiblement ludique étant notamment scandé du score de Jerry Goldmisth privilégiant les accents fantaisistes afin d'ironiser sur la prédominance du tueur simiesque. Avec une ultime image en suspens en guise d'épilogue sardonique.
Récompense: Prix Spécial du Jury, Avoriaz 1986
*Eric Binford
27.01.22. 5èx. Version Longue, vostfr
Jamais vu, malheureusement... Mais je me rappelle très bien de la jaquette de la VHS quand j'étais gosse, dans le rayon vidéo des magasins!
RépondreSupprimerFaudra que je rectifie le tir un de ces quatre! :)