mercredi 21 mai 2014

Psychose 2 (Psycho 2)

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site projectdeadpost.com

de Richard Franklin. 1983. U.S.A. 1h53. Avec Anthony Perkins, Meg Tilly, Vera Miles, Robert Loggia, Dennis Franz, Hugh Gillin.

Sortie salles France: 20 Juillet 1983. U.S: 3 Juin 1983

FILMOGRAPHIE: Richard Franklin est réalisateur et producteur australien, né le 15 Juillet 1948 à Melbourne (Australie), décédé le 11 Juillet 2007. 1972: Belinda. 1973: Loveland. 1975: The True Story of Eskimi Nell. 1976: Fantasm. 1978: Patrick. 1981: Déviation Mortelle. 1983: Psychose 2. 1984: Cloak and dagger. 1986: Link. 1991: FX 2, effets très spéciaux. 1994: Un Agent très spécial (télé-film). 1995: Hotel Sorrento. 1996: Brillliant Lies. 1997: One way Ticket (Télé-film). 1999: Le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle: la découverte (télé-film). 2003: Visitors.


Confectionner une suite 22 ans après une pièce fondatrice de l'épouvante était aussi risqué qu'inutile tant le modèle d'Hitchcock se suffisait à lui même. Une gageure quasi suicidaire que Richard Franklin (habile faiseur beaucoup trop méconnu) relève pourtant avec adresse dans la construction d'un scénario machiavélique peu avare en coups de théâtre. 22 ans après avoir été interné, Norman Bates ressort libre de l'asile psychiatrique car aujourd'hui considéré comme saint d'esprit. Après avoir trouvé un petit job de serveur dans un snack, il décide de reprendre la direction du motel et reloge à la maison de sa mère. Alors que la clientèle se fait discrète, il décide de venir en aide auprès d'une jeune fille sans-logis et l'invite à l'héberger dans sa propriété. Mais d'étranges évènements ne vont pas tarder à bousculer la tranquillité de Norman. Thriller à suspense et psycho-killer en vogue se télescopent dans Psychose 2, série B d'apparence éculée pour son premier acte mais louablement retorse quand à la tournure des évènements. Alors que d'étranges appels téléphoniques ébranlent la fragilité de Norman et qu'un nouveau meurtre vient d'être perpétré, sa schizophrénie semble reprendre l'avantage parmi la hantise de sa mère ! Avec l'aimable soutien d'une jeune serveuse (Meg Tilly retransmet sobrement douceur et tendresse auprès du désarroi de Norman), il se réconforte tant bien que mal auprès de son amitié afin de pouvoir refréner ses anciennes pulsions meurtrières. 


En jouant sur l'ascension psychotique de Norman et sur l'autre éventualité d'un mystérieux meurtrier, Richard Franklin insuffle dans sa première partie un suspense assez routinier (bien que plaisant auprès de son charme rétro) jusqu'à ce qu'un rebondissement n'y vienne relancer l'intrigue. A partir d'une idée de conspiration, le réalisateur réussissant à nous convaincre de cette révélation tout en exploitant savamment rebondissements et coups de théâtre (le final s'avère rondement palpitant dans son lot de situations alarmistes et cruelles où les protagonistes sont sévèrement châtiés). Avec dérision macabre (le pauvre Norman est décidément victime de sa malédiction familiale quand bien même l'épilogue nous provoque un rire nerveux) et un vrai sens du suspense quand à débusquer l'identité du coupable, Psychose 2 réussit à contenir l'intérêt dans une tension en crescendo aux quiproquos sardoniques (victime et meurtrier vont s'inverser les rôles). Qui plus est, l'attachement que l'on accorde au duo Norman Bates / Mary Loomis nous permet de nous impliquer dans leur intimité avec empathie. D'ailleurs, la superbe mélodie de Jerry Goldsmith renforce le côté fragile de leur complicité en demi-teinte (Mary est aussi attendrie qu'effrayée pour guérir de ses névroses Norman). Quand au mode opératoire du psycho-killer, et sans doute pour contenter la nouvelle génération, une certaine violence graphique est imposée à deux meurtres particulièrement acerbes dans l'effet gore recherché (tel ce long couteau planté en pleine bouche d'une victime).


Si Psychose 2 laissait craindre une suite au rabais uniquement vouée à renflouer les caisses, c'était sans compter sur le talent d'un artisan de série B pour confectionner un solide scénario chargé d'ironie macabre et de savoureux clins d'oeil (à l'instar de l'aimable participation de Vera Miles). Campé avec sincérité par un Anthony Perkins toujours inquiétant et susceptible (alors qu'à la base, il ne souhaitait pas rempiler la combinaison du tueur) et le charme timoré d'une Meg Tilly magnétique, cette séquelle réussit honorablement à éviter la redite sans esprit de cynisme.  

La Chronique de Psychosehttp://brunomatei.blogspot.fr/2015/06/psychose.html

                         Psychose 3: http://brunomatei.blogspot.fr/2016/08/psychose-3.html

Dédicace à Gérald Shub-Niggurath
Bruno Matéï
5èx



                                              

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