Photo empruntée sur Google, appartenant au site nitehawkcinema.com
de Rob Zolmbie. 2009. U.S.A. 1h59 (Director's Cut). Avec Scout Taylor-Compton, Malcolm McDowell, Tyler Mane, Brad Dourif, Danielle Harris, Sheri Moon Zombie, Brea Grant.
Sortie en Dvd et Blu-ray le 31 Mars 2010. Sortie salles U.S: 28 Août 2009
FILMOGRAPHIE: Rob Zombie est un chanteur, musicien et réalisateur américain, né le 12 Janvier 1965 à Haverhill, dans le Massachusetts. 2003: House of 1000 Corpses. 2005: The Devil's Rejects. 2007: Werewolf Women of the S.S. (trailer). 2007: Halloween. 2009: Halloween 2. 2012: The Lords of Salem.
Suite du remake amorcé trois ans plus tôt, Halloween 2 rejoue la carte de l’anticonformisme, que Rob Zombie pousse jusqu’à la démystification totale de l’icône fantomatique Michael Myers. Échec public et critique outre-Atlantique — au point que la France le bannit des écrans pour l’enterrer directement en DVD et Blu-ray — ce second opus continue de déconcerter les puristes de la franchise. Zombie réinvente le psycho-killer avec audace, inspiration, un réalisme funeste, et surtout une brutalité à vif, inédite dans le genre.
Le pitch : deux ans après les tragiques événements, Laurie Strode tente de se reconstruire auprès d’une thérapeute. Le Dr Loomis, lui, s’est recyclé en écrivain, promouvant son récit de traque comme on vend une relique souillée. Mais à l’approche d’Halloween, le tueur masqué refait surface à Haddonfield, bien décidé à solder ses comptes avec sa sœur, logée chez le shérif Brackett.
Michael Myers, incarnation brute du Mal, revient sous les traits d’un clodo barbu, tantôt à visage nu, tantôt dissimulé derrière un masque éclaté. Il erre dans les campagnes nocturnes pour regagner Haddonfield, abandonnant derrière lui des cadavres parfois déchiquetés à mains nues. Si l’intrigue en elle-même n’a rien de transcendant (la quête familiale du tueur reste filigrane), la mise en scène précise de Zombie en renouvelle l’intérêt : par l’hostilité viscérale de Michael, sa cruauté éreintante, sa présence oppressante. À cela s’ajoute une Laurie Strode méconnaissable, marginale, dépressive, rongée par les mêmes visions que son frère. Fragile, névrosée, hantée — elle irradie une empathie tragique dans sa lutte désespérée contre ses démons et le retour du monstre. Quant au Dr Loomis, il devient ici caricature cynique : écrivain cupide en quête de notoriété, avant une rédemption tardive dans un dernier acte révélateur — du moins, dans la version Director’s Cut, qui dévoile les vraies intentions de Zombie.
Angoissant, sombre, franchement terrifiant par son climat insécure et la stature bestiale du tueur, éprouvant par ses éclats de violence pure (le prologue de 25 minutes relève de l’anthologie ; le massacre chez les Brackett glace par sa sécheresse et son hors-champ glaçant), Halloween 2 ose déconstruire le mythe. Zombie transfigure l’univers en cauchemar organique, onirique, délétère, traversé de fulgurances malsaines et pourtant ancrées dans le réel. Le résultat : une œuvre formelle, puissamment maîtrisée, portée par un montage vigoureux et le jeu brut de comédiens habités — mention aux apparitions de Margot Kidder et de Danielle Harris, rescapée des opus 4 et 5. Une descente aux enfers sans accalmie, à travers le profil souffreteux d’une survivante jamais remise, que Zombie filme avec une intensité implacable. Une (seconde) référence à redécouvrir d’urgence.
*Bruno
06.04.25. 3èx. Vost
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