jeudi 23 octobre 2014

La Maison aux fenêtres qui rient / La Casa dalle finestre che ridono

                                                           Photo scannée appartenant à Bruno Matéï

de Pupi Avati. 1976. Italie. 1h51. Avec Lino Capolicchio, Francesca Marciano, Gianni Cavina, Giulio Pizzirani, Bob Tonelli, Vanna Busoni.

Sortie salles Italie: 16 Août 1976

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Pupi Avati est un réalisateur italien, né le 3 Novembre 1938 à Bologne. 1970: Thomas e gli indemoniati. 1970: Balsamus, l'homme de Satan. 1975: La mazurka del barone, della santa e del fico fiorone. 1976: La Cage aux minets. 1976: La Maison aux Fenêtres qui rient. 1977: Tutti defunti... tranne i morti. 1983: Zeder. 1984: Une saison italienne. 1991: Bix. 1992: Fratelli e sorelle. 1993: Magnificat. 1994: L'amico d'infanzia. 1994: Dichiarazioni d'amore. 1996: L'arcano incantatore. 1996: Festival. 1997: Le Témoin du marié. 1999: La via degli angeli. 2001: I cavalieri che fecero l'impresa. 2003: Un coeur ailleurs. 2004: La rivincita di Natale. 2005: Ma quando arrivano le ragazze ? 2005: La Seconda notte di nozze. 2007: La cena per farlu conoscere. 2007: Il Nascondiglio. 2008: Il papa di Giovanna. 2009: Gli amici del bar Margherita. 2010: Il figlio più piccolo. 2010: Una sconfinata giovinezza. 2011: Le Grand coeur des femmes.


"Les couleurs, mes couleurs, elles coulent de mes veines. Elles sont si douces mes couleurs... aussi douces que l'automne, aussi chaudes que le sang. Elles sont lisses comme la pureté. Elles s'introduisent dans le corps des gens. Elles se propagent comme une infection. Mes couleurs..."

Prix de la critique au Festival du film Fantastique de Paris, La Maison aux Fenêtres qui rient n'a point usurpé sa réputation de classique horrifique du cinéma transalpin tant Pupi Avati s'est avant tout avisé à nous parfaire un scénario vrillé des plus machiavéliques. Mais si la plupart des spécialistes emploie le terme Giallo afin de l'estampiller, j'opterais personnellement pour le thriller Hitchcockien mâtiné d'une aura de souffre davantage malsaine auprès de l'amoralité du peintre entièrement voué à l'art de l'agonie. 

Le pitchUn artiste, Stefano, est convié à rénover une fresque dans l'église d'un petit village où la plupart des citadins semble occulter un lourd secret. 20 ans au préalable, un peintre concocta cette esquisse représentant le martyr de San Sébastien. Mystérieusement disparu avec ses deux soeurs, il laisse derrière lui cette oeuvre morbide en déliquescence. Logé dans une étrange maison auquel une vieille dame y est alitée, Stefano va être témoin d'évènements étranges et meurtriers. 


Baignant dans une atmosphère d'inquiétude latente, Pupi Avati privilégie ici le suspense latent parmi l'investigation de notre héros confronté à une série d'épisodes nébuleux. Qui plus est, avec la participation de témoins aussi sournois qu'équivoques, Stefano est contraint de ne compter que sur lui afin de résoudre ces disparitions inexpliquées (celle du peintre, des soeurs et de certains de ces amis) et surtout tenter de découvrir quel secret pourrait dévoiler la fameuse fresque. Ainsi, en empruntant les codes de la demeure hantée (cadavres inhumés sous terre, maison poussiéreuse tapis dans la pénombre, porte grinçante, volets qui claquent) et ceux du thriller (présence invisible épiant le héros, meurtres en série, témoins suspicieux, disparition de preuves), le cinéaste brouille les pistes pour mieux nous perdre dans le dédale d'une intrigue aussi sarcastique que macabre. Emaillé d'indices au compte-goutte et de trouvailles originales (la maison aux "fenêtres qui rient" et son fameux point d'orgue cumulant les twists cinglants), le film prend son temps d'y distiller une atmosphère anxiogène au fil du cheminement de notre héros déconcerté. Un artiste indécis sévèrement malmené par son entourage où le satanisme semble asservir toute la région, mais trouvant néanmoins soutien avec la romance d'une jeune enseignante. Pourvu d'une photographie soignée oscillant les clair-obscurs d'un environnement nocturne et le cadre solaire d'une campagne abritant des foyers archaïques, Pupi Avati prend également soin de peaufiner une ambiance tantôt attrayante tantôt ombrageuse (voire même parfois onirique pour ces superbes éclairages verts ou azur). Et si le rythme laborieux avait gagné à être un peu plus vigoureux, la force de l'intrigue et son mystère savamment distillé au compte goutte s'avèrent si bien ciselés, inquiétants et troubles à la fois qu'on passe outre ce couac.  


Atmosphérique de par son ambiance typiquement latine et brillamment charpenté pour l'investigation de notre héros opposé à une révélation traumatique, La Maison aux Fenêtres qui rient confronte thriller et épouvante à l'aide d'un onirisme morbide proprement singulier (les couleurs de l'art se mêlant à l'odeur de la mort !). A l'instar de son inoubliable générique liminaire en mode sépia illustrant un martyr à l'agonie lardé de coups de couteaux. Filmé au ralenti afin de schématiser la souffrance de l'homme nu ligoté en hauteur, ce prologue perturbant fait finalement écho au châtiment sardonique de sa mémorable conclusion au point de nous hanter à jamais.

*Bruno
4èx. Version Italienne

RécompensePrix de la Critique au Festival du film fantastique de Paris, 1977.

1 commentaire:

  1. salut l'ami, peux-tu m'envoyer une adresse mail valide pour que je puisse te souscrire à mon site, merci l'ami, on bossera ensemble...de la part de lirandel

    RépondreSupprimer