Sortie salles France: 9 Mars 1983. U.S:
BIOGRAPHIE: Tommy Lee Wallace (né le 06/09/1949) est un réalisateur, producteur, chef accessoiriste, monteur, chef décorateur et scénariste américain. C'est à lui que l'on doit la suite de Vampires, vous avez dit vampires ainsi que le télé-film Ca d'après Stephen King tandis qu'Halloween 3 était son premier essai derrière la caméra. Il a également été scénariste pour le film Amityville 2 et responsable du montage de Halloween de Carpenter.
Ça continue sur la 3e chaîne, regardez, regardez la 3e chaîne ! Elle continue !
Arrêtez-la, je vous en prie, pour l’amour du ciel, coupez tout !
Coupez ! Il n’y a pas de temps à perdre !
Je vous en supplie, arrêtez l’émission ! Coupez, arrêtez, coupez… coooouuuuupeeeeeeeeeezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Troisième volet d’une franchise aussi emblématique que celles de Freddy ou Vendredi 13, Halloween III : Le Sang du Sorcier demeure paradoxalement le plus mal-aimé de la saga. Une injustice d’autant plus criante qu’il s’agit d’une variation brillante sur les racines celtiques d’Halloween. Produit avec un budget de 2 500 000 dollars, il n’en rapporta que 14 400 000 au box-office américain. Un score jugé répréhensible parmi les dix volets, renforcé par des critiques virulentes dénonçant son audace comme une trahison. Pourtant, à condition de laisser de côté le modèle Carpenterien, cet écart de conduite s’impose comme l’épisode le plus couillu de la série !
Le Pitch: Un ancien fabricant de jouets, employé par la société Silver Shamrock, se réfugie paniqué à l’entrée d’un hôpital, un masque d’Halloween à la main. Quelques heures plus tard, un homme en costume noir lui perfore les orbites, avant de s’immoler dans sa voiture. Le lendemain, sa fille Ellie se confie à un médecin, Dan Challis, affirmant que son père se méfiait de la société Shamrock. Tous deux se rendent dans une bourgade californienne sous emprise, dominée par une usine gardée par des hommes étrangement silencieux, et dirigée par Conal Cochran, génial inventeur irlandais prêt à orchestrer… la plus grande farce meurtrière de l’histoire.
Wallace et Nigel Kneale retournent aux origines sanglantes d’Halloween : fêtes païennes, rituels de mort, sacrifices humains. L’idée saugrenue d’un industriel voulant "purger" la jeunesse par une hécatombe planétaire devient proprement jouissive. Derrière chaque masque se cache une puce électronique, connectée à un signal télévisé déclenché le soir du 31 octobre. Résultat ? Des crânes d’enfants qui fondent dans une gerbe d’insectes et de serpents. Un délire narratif à la fois absurde, macabre et terriblement menaçant, porté par une ambiance glauque et poisseuse. La petite ville, figée dans un calme étrange, imposant le couvre-feu à ses habitants comme dans un cauchemar Orwellien.
Le score électronique de Carpenter et Howarth injecte à la pellicule une énergie sourde, funèbre, hypnotique. Tandis qu’un jingle publicitaire d’une ironie cartoonesque vient hanter le spectateur. Wallace s’empare de son script avec rage et lucidité, enchaînant les péripéties dans un montage nerveux qui préserve les secrets des effets spéciaux jusqu’à leur explosion finale — notamment la mort sidérante d’un enfant, cobaye d’une démonstration funeste sous les yeux de ses parents.
Malgré quelques facilités scénaristiques (notamment l’infiltration éclair du héros dans le système informatique), Halloween III reste une réussite totale. Parce qu’il ose. Parce qu’il dérape. Parce qu’il dézingue la société de consommation et la toute-puissance des médias dans un final nihiliste d’une force hallucinante. La télévision devient le vecteur d’une tuerie programmée. Le chaos s’invite sur toutes les chaînes.
Attention véritable classique.
*Bruno
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