Photo empruntée sur Google, appartenant à Cinemapassion.com
de Tommy Lee Wallace. 1982. U.S.A. 1h38. Avec Tom Atkins, Stacy Nelkin, Michael Currie, Dan O'herlihy, Ralph Strait
Sortie salles France:
9 Mars 1983. U.S:
BIOGRAPHIE:
Tommy Lee Wallace (né le 06/09/1949) est un réalisateur, producteur, chef accessoiriste, monteur, chef décorateur et scénariste américain. C'est à lui que l'on doit la suite de
Vampires, vous avez dit vampires ainsi que le télé-film
Ca d'après
Stephen King tandis qu'
Halloween 3 était son premier essai derrière la caméra. Il a également été scénariste pour le film
Amityville 2 et responsable du montage de
Halloween de
Carpenter.
"Je vous demande de m'croire, je vous en prie croyez moi, arrêtez cette émission je vous en priie !!! Je vous en supplie, arrêtez là tout de suite !!!
Ca continue sur la 3è chaîne, je vous en prie, regardez la 3è chaîne, la 3è chaîne, elle continue, arrêtez là je vous en prie, pour l'amour du ciel, coupez tout, coupez tout, il n'y a pas de temps à perdre, arrêtez l'émission, j'vous en supplie, coupez coupez, je vous en supplie, arrêtez l'émission coupez, arrêtez, coupez, arrêtez, coupez, coupez, coooouuuuupeeeeeeeeeezzzzzzzzzzzzzzzzzz !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Troisième volet d'une franchise aussi notoire que les séries
Vendredi 13 et
Freddy,
Halloween 3, le sang des sorciers reste paradoxalement le volet le plus mal aimé de toute la saga. Une incompréhension d'autant plus illégitime qu'il s'agit d'une variation originale sur la fête celtique d'Halloween. Produit avec un budget de 2 500 000 $, il n'en rapporta finalement que 14 400 000 $ au box-office américain. Parmi les dix films de la saga, c'est celui dont le résultat financier fut le plus répréhensible. S'ajoutent à ce mauvais résultat des critiques particulièrement défavorables blâmant le caractère saugrenu de l'ensemble. Pourtant, si on élude le modèle de
Carpenter, cet écart de conduite est à réhabiliter d'urgence tant il s'avère l'opus le plus couillu de la saga !
Synopsis: Un ancien confectionneur de jouet travaillant pour la société Silver Shamrock se réfugie en panique à l'entrée d'un hôpital, un masque d'Halloween à la main. Dans la soirée qui suit son admission, un mystérieux individu vêtu d'un costume noir l'assassine de ses gants noirs en lui perforant les yeux. Le lendemain, la fille de la victime, Ellie, se confie près d'un médecin et lui avoue que son père semblait suspicieux envers la société pour qui il travaillait. Une entreprise dirigée par le directeur Conal Cochran, un irlandais exilé aux Etats-Unis. Après avoir sympathisé, le couple finit par se rendre dans une petite ville de Californie et découvre non loin de leur motel un entrepôt surveillé par d'étranges geôliers en costume noir. Ils ne vont pas tarder à faire la connaissance du maître des lieux: Conal Cochran, inventeur de génie fermement décidé à concocter une immense farce d'Halloween.
En tant que scénaristes,
Tommy Lee Wallace et
Nigel Kneale remontent aux sources celtes de la traditionnelle fête d'Halloween où sacrifices humains étaient monnaie courante pour nous illustrer aujourd'hui une immense farce cynique d'une diabolique démesure. A titre d'exemple, se remémorer l'idée insensée qu'un magnat entreprend pour éradiquer la démographie mondiale s'avère proprement jouissive ! Si bien qu'après avoir fabriqué un mystérieux badge estampillé derrière des masques de Halloween, ce créateur utopiste épaulé de son armée d'androïdes planifient la plus impensable hécatombe de l'histoire de l'humanité. Ainsi, ils estiment exterminer des milliers d'enfants réunis devant leur poste de télévision car observant en état de transe un spot publicitaire le soir d'Halloween. Par le biais de l'écran, un message publicitaire envoie au moment propice un signal électronique vers les badges imprimés au dos des masques. Au déclenchement d'un rayon laser s'extirpe ensuite de leur masque insectes, arachnides et serpents qui liquéfieront la tête des bambins ! Ce concept narratif aussi insensé, cocasse et terrifiant est également accentué d'une ambiance génialement crépusculaire vers les plages d'accalmie ! Celle illustrée auprès d'une tranquille bourgade Californienne où un couvre feu contraint chaque citadin de rester cloîtrer chez eux la nuit tombée. En prime, l'excellente partition au synthé de
John Carpenter et
Alan Howarth harmonise à merveille ce climat inquiétant d'une ville régie par une obscure confrérie, quand bien même un jingle des plus malicieux est orchestré avec dérision cartoonesque afin d'y lobotomiser la population.
Emaillé de séquences chocs impressionnantes car étonnamment réalistes,
Tommy Lee Wallace les
utilisent parmi l'efficacité d'un script truffé d'idées et péripéties toujours plus alertes pour l'investigation davantage alerte de nos héros à bout de souffle. Le montage adroit étant également privilégié afin de ne pas déflorer l'astuce des trucages artisanaux dont le clou de l'horreur culmine avec la mort d'un enfant. Ce dernier faisant office de cobaye expérimental face au témoignage de ses parents et de l'industriel Cochran. Si bien que sous l'effet de la pub diffusée via l'écran TV, la tête du gosse fond littéralement sous la chaleur de son masque laissant s'extirper les traditionnels insectes et reptiles rampants ! Niveau cast résolument attachant, on retient surtout l'excellent
Tom Atkins interprétant avec virilité le rôle d'un médecin divorcé épris d'alcool lors de soirées esseulées mais néanmoins scrupuleusement attentif à la tragédie d'un meurtre inexpliqué qui l'amènera à fréquenter une industrie véreuse. Secondé de la charmante
Stacey Nelkin, l'actrice endosse
la complicité d'une jeune maîtresse aussi fureteuse et investie dans sa quête personnelle de découvrir les raisons du décès de son paternel. Enfin, l'inquiétant (et oh combien magnétique !)
Dan O'Herlihy adopte la carrure hautaine de l'inventeur de génie. Un sexagénaire vindicatif particulièrement cynique dans ses ambitions meurtrières à échelle mondiale afin de redorer un sang neuf à la tradition d'Halloween. Quelle immense blague macabre dans la finalité de ses ambitions malades !
Hormis un ou deux couacs (notamment lorsque le héros parvient trop facilement à deviner les touches du clavier d'ordinateur afin d'éradiquer toute l'entreprise), Halloween 3, le sang du sorcier captive sans faillir grâce au délire de son scénario audacieux et à son ambiance ombrageuse magnifiquement scandée d'un score électro. Qui plus est, à travers cette satire où une organisation intégriste souhaite redorer l'ancienne coutume d'une fête celtique, Tommy Lee Wallace en profite pour railler la société de consommation et les effets pervers du contrôle des médias. A l'instar de son final nihiliste littéralement affolant, nous ne sommes pas prêts d'oublier cette planification meurtrière internationale signalée par notre tube cathodique. Attention chef-d'oeuvre !
*Bruno
18.08.23. 5èx. Vostfr
07.10.14
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