Sortie salles France: 5 Juillet 1979. U.S: 16 Mars 1973
FILMOGRAPHIE: George Andrew Romero est un réalisateur, scénariste, acteur, auteur américain, né le 4 Février 1940 à New-York. 1968: La Nuit des Morts-vivants. 1971: There's Always Vanilla. 1972: Season of the Witch. 1973: The Crazies. 1977: Martin. 1978: Zombie. 1981: Knightriders. 1982: Creepshow. 1985: Le Jour des Morts-vivants. 1988: Incidents de parcours. 1990: Deux Yeux Maléfiques. 1992: La Part des Ténèbres. 2000: Bruiser. 2005: Land of the Dead. 2008: Diary of the Dead. 2009: Survival of the Dead.
Réalisé cinq ans après La Nuit des Morts-Vivants, The Crazies annonce déjà la couleur — blafarde — d’une apocalypse imminente, prémices de celle déployée dans Dawn of the Dead.
Tourné dans l’urgence avec un réalisme quasi documentaire, le film déploie cette même vigueur de montage, cette même violence sèche, où une poignée de survivants se retrouve à lutter, non contre des zombies, mais contre la brutalité aveugle de militaires en combinaison blanche. Un chaos qui évoque immanquablement le prologue de Zombie, lorsque la milice enfonce les portes d’un ghetto afro-américain et portoricain, ravagé par les morts-vivants.
Le pitch : placée en quarantaine, la ville d’Evans City passe sous la coupe de la loi martiale, après qu’un virus a contaminé une partie de la population. Très vite, la situation dégénère. Certains refusent de se plier à l’autorité, et cinq résistants prennent la fuite, réfugiés dans une campagne aussi vaste que toxique.
Encore une fois, George A. Romero capte avec un réalisme mordant la folie latente d’un monde contaminé, et montre comment la peur, la panique, et la paranoïa mènent les hommes à leur propre ruine. Méfiance, incommunicabilité, défiance : chacun se replie sur soi, seul face au chaos. En prime, le mensonge politique s’invite : l’armée, pour se couvrir, évoque un accident nucléaire plutôt qu’un échec d’arme chimique — dont elle est pourtant l’instigatrice.
Efficace, psychologiquement terrifiant, subversif, The Crazies déploie un pamphlet acide contre l’autoritarisme et les armes chimiques. Le sang coule, mais il souille autant les mains des militaires que celles des résistants, corrompus à leur tour dans une violence d’autodéfense. En dépit de sa maladresse et de son manque de rigueur formelle — qui, paradoxalement, lui donnent sa puissance brute —, le film reste une fascinante étrangeté aussi glaçante que désespérée. Un portrait sans fard de l’hypocrisie humaine, où l’individualité se désagrège dans la peur, et où l’inconnu devient le reflet terrifiant de soi-même.
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