lundi 10 novembre 2014

Dolls / Les Poupées

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site thelightningbugslair.com

de Stuart Gordon. 1987. U.S.A. 1h17. Avec Carolyn Purdy-Gordon, Patrick Williams Ian, Carrie Lorraine, Guy Rolfe, Hilary Mason, Bunty Bailey, Cassie Stuart, Stephen Lee.

Sortie salles U.S: Mars 1987

FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago (Illinois). 1979: Bleacher Bums (télé-film). 1985: Ré-Animator. 1986: Aux portes de l'au-delà. 1987: Dolls. 1988: Kid Safe (télé-film). 1990: Le Puits et le Pendule. 1990: La Fille des Ténèbres. 1990: Robojox. 1993: Fortress. 1995: Castle Freak. 1996: Space Truckers. 1998: The Wonderful ice cream suit. 2001: Dagon. 2003: King of the Ants. 2005: Edmond. 2005: Masters of Horro (le cauchemar de la sorcière - Le Chat Noir). 2007: Stuck. 2008: Fear Itself. 


Le pitch : Sur une route de campagne isolée, une fillette, son père et la maîtresse de celui-ci trouvent refuge dans un manoir pour s’abriter de l’orage. Chaleureusement accueillis par le couple de propriétaires, ils sont bientôt rejoints par un routier flanqué de deux punkettes. Mais dans la nuit, d’étranges événements viennent troubler la quiétude des hôtes…

Après la révélation Re-Animator et le non moins excellent From Beyond, Stuart Gordon s’attelle au conte de fées pour adultes avec Dolls. Une petite production soigneusement fignolée, portée par la limpidité inspirée du récit, le charisme des comédiens en roue libre, et surtout par l’apparence enfantine des poupées douées de vie. Réalisées pour la plupart en stop-motion, ces jouets minimalistes dégagent une aura à la fois machiavélique et onirique : derrière leur fausse candeur, leurs déplacements engendrent une violence sardonique sur des victimes démunies.


Mieux encore, avec l’autorité d’un maître artisan, Gordon les caractérise dans un apparat manuel, témoin d’un patrimoine séculaire. À travers cette fable en forme de plaidoyer pour le droit au rêve et à l’enfance enfouie, il rend hommage à la magie des jouets, mêlée ici à l’occultisme de vieillards tapissés dans un manoir gothique. Si le scénario linéaire s’articule autour des exactions de poupées vengeresses, punissant la cruauté des adultes abusifs, la mise en scène, elle, nous saisit par l’efficacité d’un conte détourné, gorgé de dérision macabre. En prime, le charme des personnages (la bouille candide de Judy, épaulée par son nouvel allié Ralph ; l’ambivalence bienveillante du vieux couple) suscite une réelle empathie — et même une bonhomie naïve — à se laisser attendrir par l’alchimie de ces jouets après en avoir frissonné.


La Plus longue nuit du Monde ! 
Éloge de l’amour des jouets et de la magie de l’enfance imprimée en chacun de nous (du moins, pour ceux qui ont su la préserver !), Dolls renoue avec une épouvante archaïque, transposée dans un écrin moderne où sang, angoisse et humour noir font bon ménage. Il s’en dégage un pouvoir de fascination tenace, au fil du cheminement inquiétant de nos héros confrontés à la vendetta des poupées — d’autant que la qualité des trucages renforce la dimension démoniaque de leur autonomie. Conte gothico-surnaturel, Dolls transcende l’amour de la série B avec charme, frissons et tendresse, en une plaidoirie sincère pour l’éducation des enfants… et l’apprentissage nécessaire de leurs peurs. 

*Bruno 
19.05.25. Vost. 5èx
10.11.14
24.06.10

7 commentaires:

  1. je le regarde ce soir, j'en ai de très bons souvenirs.

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  2. (re) vu hier ! succulent comme ils diraient dans Top chef ! Il n'y a pas à pinailler le film a incontestablement bien vieilli même en terme d'effets spéciaux ( qui pourtant sont italiens je crois, bizarre !). Comme tu dis, notre cher Stuart, mobilise l'univers cruel du conte en l'agrémentant de références gothiques. Enfants, personnes âgées, jouets présentés comme autant de figures de l'abandon (il ne manquait plus que les animaux)qui se vengent ! Après Ré-animator, il s'agit peut être du meilleur film de Gordon. Après perso, j'aime beaucoup Dagon également...

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  3. Je trouve que le film s'est bonifié avec le temps car je le préfère aujourd'hui même si la nostalgie doit avoir une part de responsabilité. Dagon est très bon en effet, à revoir !

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  4. oui mais les séquences avec les poupées sont vraiment bien mises en scène. Cadres, mouvements...du beau boulot ! mais tout ça n'est qu'une mise en bouche car ce soir je vais voir Massacre à la....(tu connais la suite) au ciné !!! c'est presque un rêve de fan ! non , c'est un vrai rêve de gosse !

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  5. Une sacré chance de découvrir Massacre sur la toile ! Moi j'attends le BR 4K pour le revoir et je lui rends ensuite dignement hommage ! ^^

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  6. Massacre... au ciné ! Que dire ! le bonheur ! J'en reviens pas, 42 ans après ! magnifique, je ne l'avais jamais vu aussi fringant ! une restauration qui rend hommage à une création artistique fascinante ! Avec les six autres spectateurs on s'est pris une claque et quand le dernier crissement du générique a achevé nos tympans on ne savait plus trop où on était ! Aux anges, aux diables ou peut être bien avec ce petit robot, là-haut, sur une comète cinématographique qui a mis 42 ans à faire le tour de la terre !

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