mercredi 12 août 2015

CLOVERFIELD

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Matt Reeves. 2008. U.S.A. 1h21. Avec Michael Stahl-David, Mike Vogel, Lizzy Caplan, Jessica Lucas, T.J. Miller, Odette Yustman, Theo Rossi.

Sortie salles France: 6 Février 2008. U.S: 18 Janvier 2008

FILMOGRAPHIE: Matt Reeves est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 27 Avril 1966 à Rockville Centre (Etats-Unis).
1993: Future Shock (segment "Mr Petrified Forrest). 1996: Le Porteur de Cercueil. 2008: Cloverfield. 2010: Laisse moi entrer. 2014: La Planète des Singes: l'Affrontement.


D'après un concept original du producteur J.J. Abrams, Cloverfield empreinte la démarche du Found Footage afin de renforcer l'ultra réalisme d'une invasion animale au sein de l'état de New-York. C'est à dire une créature géante (dont nous ne connaîtrons jamais l'origine !) chargée ici de semer le chaos en plein coeur des cités de Manhattan ! L'armée enrôlée en masse s'efforçant vainement de repousser l'ennemi parmi l'artillerie lourde de mitraillettes, lance-roquettes et missiles envoyés par chars, hélicoptères ou avions ! En alliant le film de monstre, digne héritier de Godzilla, et la topographie du film catastrophe, Matt Reeves rivalise de prouesse technique pour authentifier son apocalypse urbain par le principe du documenteur ! Expérience de cinéma immersive imperturbable, Cloverfield parvient miraculeusement à se démarquer de la surenchère dans son habile dosage de destruction massive et d'apparition dantesque d'une créature protéiforme terriblement charismatique.


Car jouant également sur la suggestion en retardant le plus souvent possible sa structure démesurée, l'intrigue puise son efficacité dans le caractère vraisemblable de cette situation incongrue auquel un monstre aura décidé d'imposer sa loi ! Ou comment cristalliser l'impensable dans le domaine du crédible par le biais d'une caméra mobile multipliant les ellipses visuelles pour mieux attiser notre curiosité ! C'est là la grande force de Cloverfield, car outre ses scènes d'action au souffle apocalyptique vertigineux, son pouvoir de fascination émane de l'apparition cauchemardesque du monstre par l'habileté de plans soigneusement étudiés. Et même si les protagonistes s'avèrent peu développés au cours de leur vicissitude de survie, le parti-pris d'avoir sélectionné des acteurs inconnus renforce également sa facture crédible. Si le scénario superficiel n'apporte aucune surprise (en dehors des créatures annexes venues brimer la traque des survivants !) quant au cheminement affolant des héros sillonnant les quartiers décharnés pour porter secours à une fille recluse dans un appartement, la manière urgente dont Matt Reeves nous immerge dans le feu de l'action nous laisse pantois de stupeur ! Dès lors, nous redoutons la prochaine apparition du monstre déambulant avec une démarche aussi lourde qu'effrayante à travers les buildings, tout en éprouvant une implacable fascination face à ses exactions de destructions urbaines. On peut d'ailleurs souligner l'acuité de sa bande-son, là encore conçue pour nous assourdir les tympans afin de rehausser la démarche pataude de la masse animale et les explosions d'immeubles qui s'ensuivent !


Pur spectacle de samedi soir régi en tour de montagne russe, Cloverfield tient la dragée haute du divertissement alerte par l'habileté du faux documentaire et d'un brio technique à couper le souffle. Par sa puissance visuelle crépusculaire et l'impact catastrophique d'une situation aussi aléatoire rappelant les tragiques évènements du 11 Septembre, le film peut s'officialiser comme le plus réaliste film de monstres jamais conçu auquel les remakes ricains de Godzilla sont balayés en un (furtif) coup de vent. 

Bruno Matéï
2èx

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