Photo empruntée sur Google, appartenant au site allocine.fr
de James Wan. 2007. U.S.A. 1h45. Avec Kevin Bacon, Garrett Hedlund, Kelly Preston, Aisha Tyler, John Goodman, Jordan Garrett, Stuart Lafferty, Matt O'Leary.
Sortie salles France: 16 Janvier 2008. U.S: 31 Août 2007
FILMOGRAPHIE: James Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie).
2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013: Insidious 2.
Pur hommage au Vigilante Movie, James Wan ne réinvente rien avec Death Sentence, le film épousant une structure narrative éculée avec cet aimable père de famille reconverti en exterminateur depuis la mort tragique de sa famille. Il compte donc sur l'efficacité des séquences d'actions remarquablement exécutées (à l'instar de cette poursuite filmée en plan-séquence en interne d'un parking !) et enchaînées sur un rythme sans faille, et sur l'interprétation poignante de Kevin Bacon, parfaitement charismatique dans celui du cadre sombrant peu à peu dans la folie meurtrière par regain de rancoeur. En savourant cette série B menée avec savoir-faire, les amateurs du genre se remémoreront avec nostalgie les péloches d'exploitation qui pullulaient à l'aube des années 80, particulièrement Le Droit de Tuer, Vigilante, Un justicier dans la ville 2 et le Justicier de Minuit pour en citer les plus notoires.
Outre son action échevelée et son ultra violence jouissive émanant du comportement vindicatif de rivaux incapables de s'amnistier, Death Sentence fait également preuve d'une intensité dramatique poignante lorsqu'un père de famille se retrouve témoin de la mort de son fils. De brèves séquences intimistes (la scène de l'hôpital où les parents apprennent le deuil de leur fils aîné, la séquence de la douche lorsque Nick se met à fondre en larme, l'étreinte du couple réunit dans la cave) faisant preuve de pudeur sont aussi mises en exergue pour illustrer la douleur insurmontable de Nick confronté à la violence aveugle d'une criminalité urbaine depuis la démission d'une juridiction laxiste. On peut d'ailleurs approuver la présence bicéphale de Kevin Bacon insufflant à son personnage en berne une sobre dimension humaine, notamment lors de son premier homicide quand il constate avec autant d'effroi que de dégoût la perversion de sa première pulsion morbide. Le film illustrant avec beaucoup d'efficacité sa lente descente aux enfers vers l'auto-justice et sa responsabilité immorale à prôner la meurtre depuis les conséquences dramatiques du destin de sa famille. Hormis son ossature narrative éprouvée, James Wan parvient tout de même à insérer quelques séquences inattendues, à l'instar de la confrontation improvisée entre Nick et le père de l'assassin (un vendeur illicite d'armes que John Goodman endosse avec une ambiguïté sociopathe !) alors que ce dernier n'hésitera pas à lui avouer sa démission parentale. Il y a aussi cette posture quasi ironique et désespérée d'observer Nick et son ennemi assis dans un canapé après leurs échanges de tir, quand bien même ce dernier lui fait constater à quel point il est devenu l'ennemi qu'il combattait depuis sa déliquescence criminelle.
Mené avec un implacable savoir-faire dans sa mise en scène nerveuse d'une caméra très mobile, Death Sentence joue la carte du divertissement ultra violent en exploitant nos bas instincts réactionnaires. Il en émane un hommage sincère et intelligent pour le genre (le film n'approuvant jamais l'apologie de l'auto-justice) avec l'appui d'un inquiétant Kevin Bacon dans sa stature fragilisée d'anti-héros pourfendeur.
Bruno Matéï
2èx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire