1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 :L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio,1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.
Carole est hantée par des cauchemars fantasques dans lesquels elle succombe aux charmes de sa voisine Julia, célibataire lubrique adepte des séances d’échangisme parmi une faune de jeunes hippies. Autant dire que les psychotropes sont aussi de la partie. À travers ces rêves récurrents aux accents morbides, Carole consulte un psychiatre dans l’espoir d’exorciser sa névrose. Mais peu après ces séances, Julia est retrouvée morte, poignardée avec un coupe-papier. Exactement comme dans les visions que Carole avait confiées à son thérapeute…
L’inspecteur Corvin, chargé de l’enquête, soupçonne d’abord le mari volage, mais les carnets de rêves de Carole, eux, semblent dessiner une autre vérité.
Expérience érotico-horrifique au pouvoir de fascination indéfinissable, Le Venin de la Peur tient aussi du bad trip psychédélique, habité par une galerie de figures troubles — bourgeois arrogants et jeunesse déviante sous LSD se disputant la scène dans un ballet de duplicité.
Fulci, particulièrement inspiré, magnifie les séquences de rêves en les tirant vers la pure fantasmagorie, nourries par la psyché tourmentée de son héroïne. La beauté vénéneuse des actrices italiennes ajoute une sensualité latente à cette ambiance de déviance criminelle. Rêve et réalité se confondent, se frottent, s’enlacent dans l’esprit d’une femme en quête de vérité, et nous entraînent dans un labyrinthe mental sans repères, captivant comme une transe.
Ce qui semblait flirter avec la clairvoyance glisse doucement vers une enquête classique, que des inspecteurs, sur le qui-vive, tentent de résoudre alors que Fulci orchestre des séquences de suspense paranoïaque, où Carole tente d’échapper à de mystérieuses menaces.
La faune secondaire — silhouettes outrancières, postures agressives, regards fuyants — compose une galerie de figures délirantes, hostiles, souvent perverses. Émaillée de fausses pistes et de coups de théâtre, l’intrigue distille un suspense fiévreux, de plus en plus anxiogène, jusqu’à ce que l’évidence du coupable ne vienne clore cette partition baroque.
Mais au-delà de la révélation, c’est la forme du puzzle qui fascine. Le souffle baroque, le regard noir sur la nature humaine, et cette dérive hypnotique qui ne nous lâche plus.
Au-delà de ses choix formels, de la puissance de son élégie musicale et de sa narration en trompe-l’œil, Fulci s’amuse à caricaturer la psychanalyse de comptoir et le saphisme inavoué… du point de vue d’une femme-lézard en gestation.
Remerciement à Philippe Blanc et au Chat qui Fume.
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