Photo empruntée sur Google, appartenant au site planetterror.wikia.com
de Robert Rodriguez. 2007. U.S.A. 1h45. Avec Rose McGowan, Freddy Rodríguez, Marley Shelton,
Josh Brolin, Naveen Andrews, Michael Biehn, Stacy « Fergie » Ferguson, Michael Parks, Tom Savini, Jeff Fahey, Carlos Gallardo, Nicky Katt, Bruce Willis, Quentin Tarantino.
Sortie salles France: 14 Août 2007. U.S: 6 Avril 2007
FILMOGRAPHIE: Robert Rodriguez est un réalisateur et musicien américain, d'origine mexicaine, né le 20 Juin 1968 à San Antonio, Texas, Etats-Unis.
1992: El Mariachi. 1993: Roadtracers (télé-film). 1995: Desperado. 1995: Groom Service (Four Rooms, segment: The Misbehavers). 1996: Une Nuit en Enfer. 1998: The Faculty. 2001: Spy Kids. 2002: Spy Kids 2. 2003: Spy Kids 3. 2003: Desperado 2. 2005: Sin City. 2005: Les Aventures de Shark Boy et Lava Girl. 2007: Planète Terror. 2009: Shorts. 2010: Machete (co-réalisé avec Ethan Maniquis). 2011: Spy Kids 4. 2013: Machete Kills. 2014: Sin City: j'ai tué pour elle. 2014: From dusk till Daw: The Series (épis 1,2 et 4). 2015: Machete Kills Again... in Space.
Vibrant hommage aux séries Z horrifiques des années 70 et 80, Planet Terror s'édifie en offrande ultime que tous les amoureux du Bis espéraient voir naître un jour sur grand écran. Ceux ayant été bercés par des peloches aussi incongrues que l'Avion de l'Apocalypse, le Monstre qui vient de l'espace, le Manoir de la Terreur ou Contamination. Si le duo Rodriguez / Tarantino nous avait déjà comblé avec le polar vampiresque (tendance Tequila !) Une Nuit en Enfer, nos lurons remettent le couvert de l'ultra-référence en décuplant l'épice action/gore autour d'une invasion de zombies putrescents. La faute de leur condition vérolée incombant à une transaction militaire menée par le lieutenant Muldoon, puisqu'un gaz mortel vient de se libérer dans les airs pour y infecter la population d'une bourgade rurale. Cherry, une go-go danseuse en démission et son ex amoureux décident de s'allier avec un restaurateur et une poignée de mercenaires afin de repousser les monstres affamés de chair humaine.
Ce pitch éculé que les amateurs connaissent par coeur, Rodriguez en extirpe une gigantesque farce macabre dans son lot jubilatoire de poursuites, gunfights et agressions sauvages. Une confrontation outre-mesure déployée entre zombies (à tête de pizza svp !) et survivants communément confinés au sein d'un centre hospitalier, d'un restaurant et d'une base militaire. Baignant dans le mauvais goût parmi l'audace d'un gore aux effluves transalpines (dont un fameux clin d'oeil à Fulci pour l'archétype de l'écharde !), Rodriguez s'en donne à coeur joie afin d'illustrer avec esbroufe grand-guignolesque des séquences d'éventrations, de décapitations, de démembrements, de mutilations à grand renfort de geysers de sang ! Outre le caractère ultra jouissif des son action trépidante saturée d'humour mesquin, Planet Terror est également transcendé par une galerie de personnages tous plus excentriques, cyniques et ubuesques les uns des autres. Avec les trognes charismatiques de comédiens en roue libre, dignes représentants des années 80, le film possède une facture vintage proprement irrésistible, notamment dans la manière iconique dont le cinéaste parvient à dessiner le portrait pugnace de deux héroïnes estropiées. Rivalisant d'idées saugrenues (la mitraillette encastrée au moignon d'une unijambiste !) et de situations scabreuses pittoresques (les couilles émasculées s'imposent en tractation durant tout le cheminement de l'intrigue quand bien même les pustules éjaculent sur les visages de témoins !), Planet Terror se vautre dans le ridicule avec un ton parodique extraverti. Qui plus est, avec une volonté d'atmosphériser le cadre de l'action rurale (le grill-room) et médicale (l'hôpital en alerte), Rodriguez soigne l'esthétisme flamboyant d'une photo rongée de scratchs (afin de se fondre aux vieilles bobines du Grindhouse !) au rythme entêtant d'une partition électro échappée d'un Carpenter. Bref, toute une poésie visuelle et auditive jamais à court de carburant dans son panel de trouvailles fantasques, graveleuses et répulsives !
Hymne solennel aux bisseries Z et autres classiques du gore transalpin que Fulci a initié de sa patte licencieuse, Planet Terror transfigure l'hommage et dépoussière le cinéma d'exploitation avec une vigueur galvanisante, une inventivité débridée, une verve insolente (les dialogues rivalisent de grivoiserie et vulgarité !) et une générosité intarissable. Immersif en diable dans sa volonté de sacraliser l'atmosphère palpable d'une bourgade Texane en prise avec un surnaturel morbide, Planet Terror redore le zombie apathique avec purisme sous l'impulsion prétentieuse de comédiens cartoonesques.
Bruno Matéï
2èx
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