de Herk Harvey. 1962. U.S.A. 1h24. Avec Candace Hilligoss, Frances Feist, Sidney Berger, Art Ellison, Stan Levitt, Tom McGinnis.
Sortie salles France: 26 Septembre 1962
FILMOGRAPHIE: Herk Harvey est un réalisateur américain né le 3 juin 1924 et décédé le 3 avril 1996. 1962: Carnival of Souls.
Une expérience hallucinée avec le mysticisme.
Film culte au sens étymologique alors qu'il fut un bide en salles, Carnival of Souls gagna sa réputation notoire parmi des fans toujours plus nombreux au fil des décennies. Réalisé avec des moyens précaires sur une durée de trois semaines de tournage, Carnival of Souls constitue une expérience visuelle vénéneuse alors qu'il s'agit de l'unique réalisation de Herk Harvey.
Le Pitch: A la suite d'un accident de voiture, une jeune femme s'égare dans un dédale urbain peuplé d'étranges quidams. Alors qu'elle vient de trouver un emploi d'organiste dans une église, les phénomènes inexpliqués se multiplient sans qu'elle puisse acquérir une quelconque logique à sa condition esseulée.
A partir de ce pitch minimaliste, le réalisateur en extirpe un cauchemar éveillé du point de vue de l'héroïne, quand bien même le spectateur aussi désorienté se laisse border par la main par ce maelstrom d'images anxiogènes sorties de son esprit torturé. De par son climat fantasmagorique en roue libre et la posture nonsensique des personnages secondaires, Carnival of Souls laisse libre court à une fantaisie surréaliste dénuée de cohérence. A raison lorsque l'on connait finalement la résolution de l'énigme mainte fois reprise depuis chez d'autres réalisateurs en herbe (Night M. Shyamalan en tête). En faisant notamment référence au cinéma muet, Herk Harvey parvient à susciter l'angoisse et parfois même l'effroi lors des multiples apparitions de spectres (grimés de fond de teint blanc) que l'héroïne redoute dans sa paranoïa en chute libre. Baignant dans une fascinante atmosphère d'onirisme macabre (notamment ce fameux bal des âmes) que sa photo monochrome exacerbe avec stylisme, Carnival of Souls nous plonge dans une dérive schizo sous l'impulsion de situations affolantes. Le jeu assez amateur des comédiens néophytes et la présence attachante de Candace Hilligoss amorçant une habile contradiction pour renchérir notre perte des repères. Sans omettre ce travail retors sur sa bande-son musicale entièrement conçue à l'orgue et sur ces bruitages parfois mutiques que l'héroïne ET le spectateur s'interpellent communément !
La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille.
Bad trip sensitif d'une puissance formelle aussi diaphane que fulgurante, Carnival of Souls est à prescrire à tous les amoureux d'ambiance éthérée sachant que l'onirisme macabre et le baroque se télescopent avec une fluide alchimie ! Source d'inspirations auprès de générations de cinéastes (Lynch, Romero et Shyamalan en tête), cet ovni singulier laisse des traces dans l'encéphale si bien qu'il tend aussi à souligner une réflexion existentielle sur notre perception (chimérique) de la réalité et sur l'éventuelle foi en l'"au-delà" ! (on peut même y déceler une certaine influence chez l'Aldila de Fulci lors d'une itinérance routière).
B-M. 3èx
A partir de ce pitch minimaliste, le réalisateur en extirpe un cauchemar éveillé du point de vue de l'héroïne, quand bien même le spectateur aussi désorienté se laisse border par la main par ce maelstrom d'images anxiogènes sorties de son esprit torturé. De par son climat fantasmagorique en roue libre et la posture nonsensique des personnages secondaires, Carnival of Souls laisse libre court à une fantaisie surréaliste dénuée de cohérence. A raison lorsque l'on connait finalement la résolution de l'énigme mainte fois reprise depuis chez d'autres réalisateurs en herbe (Night M. Shyamalan en tête). En faisant notamment référence au cinéma muet, Herk Harvey parvient à susciter l'angoisse et parfois même l'effroi lors des multiples apparitions de spectres (grimés de fond de teint blanc) que l'héroïne redoute dans sa paranoïa en chute libre. Baignant dans une fascinante atmosphère d'onirisme macabre (notamment ce fameux bal des âmes) que sa photo monochrome exacerbe avec stylisme, Carnival of Souls nous plonge dans une dérive schizo sous l'impulsion de situations affolantes. Le jeu assez amateur des comédiens néophytes et la présence attachante de Candace Hilligoss amorçant une habile contradiction pour renchérir notre perte des repères. Sans omettre ce travail retors sur sa bande-son musicale entièrement conçue à l'orgue et sur ces bruitages parfois mutiques que l'héroïne ET le spectateur s'interpellent communément !
La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille.
Bad trip sensitif d'une puissance formelle aussi diaphane que fulgurante, Carnival of Souls est à prescrire à tous les amoureux d'ambiance éthérée sachant que l'onirisme macabre et le baroque se télescopent avec une fluide alchimie ! Source d'inspirations auprès de générations de cinéastes (Lynch, Romero et Shyamalan en tête), cet ovni singulier laisse des traces dans l'encéphale si bien qu'il tend aussi à souligner une réflexion existentielle sur notre perception (chimérique) de la réalité et sur l'éventuelle foi en l'"au-delà" ! (on peut même y déceler une certaine influence chez l'Aldila de Fulci lors d'une itinérance routière).
B-M. 3èx
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