Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine
"Drag Me to Hell" de Sam Raimi. 2009. U.S.A. 1h39. Avec Alison Lohman, Justin Long, Lorna Raver, Dileep Rao, David Paymer, Adriana Barraza.
Sortie salles U.S: 27 Mai 2009. U.S: 29 Mai 2009
FILMOGRAPHIE: Sam Raimi est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 23 Octobre 1959 à Franklin, Etats-Unis. 1981: Evil-Dead. 1985: Mort sur le Grill. 1987: Evil-Dead 2. 1990: Darkman. 1993: Evil-Dead 3. 1995: Mort ou Vif. 1998: Un Plan Simple. 1999: Pour l'amour du jeu. 2000: Intuitions. 2002: Spi-derman. 2004: Spider-man 2. 2007: Spider-man 3. 2009: Jusqu'en Enfer. 2013: Le Monde fantastique d'Oz.
Après avoir changé de registre et rameuté un public plus large avec sa splendide trilogie Spiderman, Sam Raimi renoue à ses premiers amours avec Jusqu'en Enfer. Un divertissement horrifique en forme de clin d'oeil à Evil-Dead si bien que les séquences démoniaques s'enchaînent sans répit sous la maîtrise d'une réalisation chiadée comme seul Raimi a le secret. Après avoir refusé un prêt auprès d'une gitane prochainement expulsée de son foyer, la jeune banquière Christine Brown est sujette à sa terrible vengeance. Persécutée par le démon Lamia, elle tente de se faire épauler auprès d'un médium afin d'endiguer la conjuration. Dès lors, un combat entre elle et les forces du Mal s'engage quand bien même son petit ami tente de la rassurer dans son esprit cartésien. Sous couvert d'une satire mordante sur l'intolérance de la finance et de la compétition, Sam Raimi nous revient en grande pompe dans son art inégalable de façonner la frousse avec une ironie irrésistiblement sardonique.
Fort d'une mise en scène aussi inventive que fringante, Jusqu'en Enfer redouble d'efficacité à enchaîner les séquences d'anthologie (l'incroyable agression dans le parking impose une frénésie visuelle à couper le souffle !) pour ébranler son héroïne prise à parti avec des forces surnaturelles. A travers son épreuve de force physique (ses agressions avec l'entité invisible) et morale (ses hallucinations récurrentes) qu'elle doit encourir pour sa survie, l'intrigue multiplie les situations de stress, d'angoisse et de terreur avec un réalisme ébouriffant (si on épargne l'effet raté d'une séquence gore en CGI). Raimi parvenant une fois de plus à nous embarquer à bord d'une montagne russe avec une vigueur émoulue et l'appui de seconds-rôles finement dessinés. Outre l'impact jouissif des séquences-chocs incessamment surprenantes et inattendues (à l'instar de son épilogue aussi couillu qu'hétérodoxe !), Jusqu'en enfer bénéficie d'un travail sur le son (strident !) pour scander le déchaînement des forces occultes et d'une solide distribution pour rehausser la dramaturgie des évènements. Que ce soit le jeu dépouillé de Dileep Rao en médium à la fois studieux et prévoyant, le charisme iconique de Lorna Raver en gitane fielleuse, la posture rassurante de Justin Long en amant prévenant et surtout le charme chétif d'Alison Lohman en victime parano continuellement malmenée mais en initiation vaillante dans sa délibération de déjouer le démon Lamia et de s'affirmer auprès de son boss afin de récolter un poste supérieur.
Roublard en diable et mené de main de maître, Jusqu'en Enfer constitue une récréation diablement réjouissante dans son lot de séquences chocs effrénées impeccablement charpentées. Car aussi improbable soit son argument démoniaque, la carrure humaine taillée auprès de l'héroïne faillible et la vigueur des évènements cinglants qu'elle encaisse fébrilement nous scotche au siège pour nous convaincre de l'artillerie occulte.
B-M. 2èx
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